LA
FUREUR DE VIVRE
de
Nicholas Ray
1955
Etats-Unis
avec James Dean, Natalie Wood, Sal
Mineo, Dennis Hopper, Corey Allen
Drame/Etudes
de mœurs
aka Rebel without a cause
111
minutes
Budget :
1 500 000 dollars
Recettes
au box-office : 6 000 000 dollars
Synopsis :
Etats-Unis,
milieu des années cinquante…
Jim
Stark, un jeune homme de dix- sept ans, est récupéré par ses parents au
commissariat de police local alors qu’il était fortement alcoolisé, il semble
désabusé et désoeuvré ; ses parents viennent de déménager dans la banlieue
de Los Angeles et sa nouvelle vie ne semble pas lui convenir, il a très peu d’amis
et a bien du mal à s’intégrer…
Arrive
le jour de la rentrée universitaire et Jim intègre la Dawson High school, très
vite il se fait remarquer auprès d’autres jeunes, le plus souvent des loubards ;
Jim remarque Judy, une très belle jeune fille, qui sort avec le chef de la
bande de blousons noirs…
Une
bagarre au couteau éclate entre Jim et Goon, blessé mais vivant, Jim parvient à
se faire accepter comme en faisant un « test » par la bande…
Goon
et Buzz Gunderson, les leaders des voyous, proposent à Jim une course en
voiture avec un arrêt avant la falaise, Jim accepte…
Hélas,
le concurrent de Jim se tue, n’arrivant pas à se dégager de sa voiture à temps !
John
Crawford dit Platon, un adolescent plus jeune d’une quinzaine d’années, se fait
molester par des loubards de la bande de Goon ; il avait tissé des liens d’amitiés
avec Jim lors de son interpellation au commissariat, Jim le défend…
Finalement,
Jim, Judy et John se retrouvent dans un manoir désaffecté, y trouvant refuge
pour échapper à Buzz Gunderson…
Les
voyous finissent par les retrouver !
John,
armé, tire sur l’un d’eux puis s’enfuit…
Se
retrouvant dans l’observatoire de la Dawson High School, Jim et Judy veulent
raisonner John, c’est alors que des voitures de police arrivent !
Mon
avis :
Décédé
à 24 ans, James Dean devint un mythe avec ce film, qui sort après sa
disparition, il ne s’agit pas d’un simple « teen movie » mais d’une œuvre
immense et très intelligente qui traite du malaise de la jeunesse américaine
des années cinquante, avec la perte totale des repères parentaux et sociétaux
et un sentiment d’abandon qui perturbe l’éducation de cette fange de lycéens
désoeuvrés…
Nicholas
Ray parvient à faire éclater ce malaise au spectateur et James Dean y tient son
rôle le plus emblématique, il détient une alchimie qui fait que l’empathie pour
son personnage est immédiate et bouleversante, peu d’acteurs ont eu cette grâce
dans le mouvement, on pense à Marlon Brando (qui devait interpréter le rôle au
départ) ou à d’illustres autres comédiens mais James Dean s’empare du
personnage de Jim Stark comme aucun autre acteur n’aurait pu le faire, sa
composition se savoure et son jeu est extrêmement réaliste et ajusté de façon
impeccable…
Nicholas
Ray décline des thèmes comme l’émasculation du père, les repères parentaux
volant en éclats et le chamboulement dû à l’alcool ; l’histoire d’amour
entre James Dean et Natalie Wood est atypique dans le panorama du cinéma
américain d’alors, les codes scénaristiques sont rebalayés pour donner un rendu
unique, inoubliable pour tout cinéphile…
Paradoxalement,
James Dean dégage une force immense en n’en faisant jamais trop, c’est son
CHARISME unique qui fait toute la part de fascination dans « La fureur de
vivre », chef d’œuvre absolu du cinéma américain qui hisse le pamphlet
sociétal à des sommets ; une histoire simple et réellement touchante,
auquel il ne faut pas occulter le « message » sur la jeunesse et la
délinquance, embourbées dans l’alcool et la violence, face à des éléments adultes
qui semblent démunis et n’arrivent plus à contrôler la folie de la jeunesse…
Le
côté oedipien est flagrant dans « La fureur de vivre », le personnage
de Jim Stark se révolte contre la société mais aussi contre l’impuissance du
père et de la mère à affirmer leur autorité, Stark se voit donc perdu,
gravitant entre désinvolture et désespérance, il ne contrôle plus sa vie et
cherche à s’affirmer face à des loubards dont le seul code est la violence…
Le
personnage du jeune John surnommé Platon semble être à caractère rédempteur
pour Jim qui fait tout pour le tirer de là et le sauver, dans un final nocturne
apocalyptique quasiment nihiliste…
Œuvre
bouleversante et incontournable, « La fureur de vivre » est un film
monumental qui grava d’une pierre blanche le cinéma américain des années
cinquante ; il n’a pas vieilli et on imagine la carrière que James Dean
aurait pu entamer s’il n’était pas décédé si jeune…
Personnage
iconique et inoubliable, Jim Stark entre dans la légende avec la scène culte de
la poursuite en voitures et du combat au couteau ; Nicholas Ray a témoigné
d’un sens de la technique cinématographique comme peu d’autres réalisateurs et
a su tirer parti du talent de James Dean en y insufflant une aura implacable…
Il
est impératif pour tout cinéphile d’avoir visionné « La fureur de vivre »,
pièce maitresse dans la courte carrière de James Dean et témoignage fascinant
et intemporel sur la difficulté de l’adolescence, du passage à l’âge adulte,
très peu d’autres métrages ont su et pu rendre cette thématique de manière
aussi intelligente…
Bouleversant
et indélébile, « La fureur de vivre » est immense et l’occasion de
voir James Dean dans son meilleur rôle !
Note :
10/10
Puissant......on ne sort jamais indemne de ce film
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