lundi 21 mai 2018

La clinique sanglante de Fernando di Leo, 1971


LA CLINIQUE SANGLANTE
de Fernando di Leo
1971
Italie
avec Klaus Kinski, Margaret Lee, Rosalba Neri, Jane Garret, John Karlsen, Monica Strebel
Giallo érotique
97 minutes
aka La bestia uccide a sangue freddo
aka Cold blooded beast
aka Slaughter hotel
aka Les insatisfaites poupées érotiques du docteur Hichcock
Musique de Silvano Spadaccino
Synopsis :
Une ville d’Italie, au début des années soixante-dix…
Cheryl Hume, une superbe brune qui souffre de dépression, est emmené par son époux dans une clinique psychiatrique pour se soigner et où elle devra se reposer…
La clinique est dirigée par le professeur Osterman et le docteur Francis Clay, un éminent psychiatre qui donne un soin tout particulier aux patientes, en jouant aux échecs avec elles, par exemple ; une des malades hospitalisées est Anna Palmieri, une brune nymphomane ; Cheryl Hume semble mal à l’aise et a bien du mal à s’acclimater à la clinique…
Un soir, Anna se sauve de la clinique et se retrouve dans une serre, elle se dénude totalement et force un employé à lui faire l’amour…
Un mystérieux homme masqué et vêtu d’une cape se balade dans les couloirs de la clinique, bientôt des meurtres sanglants vont avoir lieu…
Le tueur se sert d’armes accrochées aux murs de la clinique, des haches, des hallebardes, des lances, des couteaux et même une arbalète !
Mara, une patiente noire, se livre à un jeu saphique avec une des infirmières, venue d’abord pour lui faire un massage : elles sont tuées sauvagement toutes les deux !
Le professeur Osterman et Francis, le psychiatre, finissent par alerter la police !
Lorsque le commissaire arrive, il s’étonne de ne pas avoir été prévenu plus tôt ; le tueur se trouvant dans un étage de la clinique, les policiers le prennent en chasse…
Avant d’être appréhendé, le serial killer a le temps de tuer une dizaine de patientes avant d’être abattu !
Mon avis :
Tourné en douze jours, « La clinique sanglante » est un excellent thriller giallo hyper chargé en érotisme avec des plans séquences pour lesquels Fernando di Leo n’a pas eu froid aux yeux et pas eu peur de la censure (miraculeusement la film est sorti en France dans sa version totally uncut), ce qui permet de savourer la plastique des actrices, toutes superbes…
Il y a un côté cinquante/cinquante : beaucoup de violence et beaucoup de sexe, mais à doses égales, ce qui ravira le cinéphile fan des fumettis italiens ou des films déviants d’Italie sortis au début des années soixante-dix…
On est en plein dans la liberté sexuelle du flower power et di Leo se sert de cet élément pour bombarder son œuvre de scènes de nudité, qui pimentent ainsi l’aspect pervers des motivations du tueur/voyeur ; malgré quelques bémols dans la crédibilité du film (pourquoi donc les armes et couteaux sont-ils accrochés aux murs de la clinique ?), « La clinique sanglante » est une bonne série B, prémices du genre Grindhouse, avec une distribution de premier choix, Klaus Kinski est à son apogée (un an avant de tourner « Aguirre ») et les magnifiques Margaret Lee et Rosalba Neri sont sublimées par la caméra de Fernando di Leo, qui signe ici, un de ses films les plus efficaces…
Les scènes nombreuses d’onanisme féminin ou de saphisme sont osées pour l’époque mais le film évite le classement X grâce à une histoire avant tout axée sur le côté policier et lorsque l’on nous dévoile l’identité du tueur, on va de surprises en surprises, mais di Leo n’oublie pas de nous gratifier d’un massacre final (un « final slaughter ») que les policiers auraient largement pu éviter s’ils s’étaient pointés plus tôt (ça barde sévèrement avec des coups de haches assénés comme un sauvage par le tueur en série !)…
Il va de soi que « La clinique sanglante » est à réserver à un public adulte et averti, aguerri aux scènes de sexe et de violence, les autres passeront leur chemin et cette fois ci on ne peut pas taxer le film de « sexiste », les filles se procurent du plaisir mais cela n’a aucune connotation anti-féministe, cela sert à faire dévier l’intrigue et à justifier la folie du tueur refoulé, rien de plus…
Dans l’ensemble, « La clinique sanglante » est donc une réussite, qui prend en haleine du début à la fin et à l’interprétation convaincante ; di Leo s’est bien lâché et il a eu raison, son film fera date dans l’histoire du thriller giallo des seventies !
Un vrai régal !
Note : 8/10












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