LA
CLINIQUE SANGLANTE
de
Fernando di Leo
1971
Italie
avec Klaus Kinski, Margaret Lee,
Rosalba Neri, Jane Garret, John Karlsen, Monica Strebel
Giallo érotique
97
minutes
aka
La bestia uccide a sangue freddo
aka
Cold blooded beast
aka
Slaughter hotel
aka
Les insatisfaites poupées érotiques du docteur Hichcock
Musique
de Silvano Spadaccino
Synopsis :
Une
ville d’Italie, au début des années soixante-dix…
Cheryl
Hume, une superbe brune qui souffre de dépression, est emmené par son époux
dans une clinique psychiatrique pour se soigner et où elle devra se reposer…
La
clinique est dirigée par le professeur Osterman et le docteur Francis Clay, un
éminent psychiatre qui donne un soin tout particulier aux patientes, en jouant
aux échecs avec elles, par exemple ; une des malades hospitalisées est Anna
Palmieri, une brune nymphomane ; Cheryl Hume semble mal à l’aise et a bien
du mal à s’acclimater à la clinique…
Un
soir, Anna se sauve de la clinique et se retrouve dans une serre, elle se
dénude totalement et force un employé à lui faire l’amour…
Un mystérieux
homme masqué et vêtu d’une cape se balade dans les couloirs de la clinique,
bientôt des meurtres sanglants vont avoir lieu…
Le
tueur se sert d’armes accrochées aux murs de la clinique, des haches, des
hallebardes, des lances, des couteaux et même une arbalète !
Mara,
une patiente noire, se livre à un jeu saphique avec une des infirmières, venue
d’abord pour lui faire un massage : elles sont tuées sauvagement toutes
les deux !
Le
professeur Osterman et Francis, le psychiatre, finissent par alerter la police !
Lorsque
le commissaire arrive, il s’étonne de ne pas avoir été prévenu plus tôt ;
le tueur se trouvant dans un étage de la clinique, les policiers le prennent en
chasse…
Avant
d’être appréhendé, le serial killer a le temps de tuer une dizaine de patientes
avant d’être abattu !
Mon
avis :
Tourné
en douze jours, « La clinique sanglante » est un excellent thriller
giallo hyper chargé en érotisme avec des plans séquences pour lesquels Fernando
di Leo n’a pas eu froid aux yeux et pas eu peur de la censure (miraculeusement
la film est sorti en France dans sa version totally uncut), ce qui permet de
savourer la plastique des actrices, toutes superbes…
Il y
a un côté cinquante/cinquante : beaucoup de violence et beaucoup de sexe,
mais à doses égales, ce qui ravira le cinéphile fan des fumettis italiens ou
des films déviants d’Italie sortis au début des années soixante-dix…
On
est en plein dans la liberté sexuelle du flower power et di Leo se sert de cet
élément pour bombarder son œuvre de scènes de nudité, qui pimentent ainsi l’aspect
pervers des motivations du tueur/voyeur ; malgré quelques bémols dans la
crédibilité du film (pourquoi donc les armes et couteaux sont-ils accrochés aux
murs de la clinique ?), « La clinique sanglante » est une bonne
série B, prémices du genre Grindhouse, avec une distribution de premier choix,
Klaus Kinski est à son apogée (un an avant de tourner « Aguirre ») et
les magnifiques Margaret Lee et Rosalba Neri sont sublimées par la caméra de
Fernando di Leo, qui signe ici, un de ses films les plus efficaces…
Les
scènes nombreuses d’onanisme féminin ou de saphisme sont osées pour l’époque
mais le film évite le classement X grâce à une histoire avant tout axée sur le
côté policier et lorsque l’on nous dévoile l’identité du tueur, on va de
surprises en surprises, mais di Leo n’oublie pas de nous gratifier d’un
massacre final (un « final slaughter ») que les policiers auraient
largement pu éviter s’ils s’étaient pointés plus tôt (ça barde sévèrement avec
des coups de haches assénés comme un sauvage par le tueur en série !)…
Il
va de soi que « La clinique sanglante » est à réserver à un public
adulte et averti, aguerri aux scènes de sexe et de violence, les autres
passeront leur chemin et cette fois ci on ne peut pas taxer le film de « sexiste »,
les filles se procurent du plaisir mais cela n’a aucune connotation
anti-féministe, cela sert à faire dévier l’intrigue et à justifier la folie du
tueur refoulé, rien de plus…
Dans
l’ensemble, « La clinique sanglante » est donc une réussite, qui
prend en haleine du début à la fin et à l’interprétation convaincante ; di
Leo s’est bien lâché et il a eu raison, son film fera date dans l’histoire du
thriller giallo des seventies !
Un
vrai régal !
Note :
8/10
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