ET
LE VENT APPORTA LA VIOLENCE
d’Antonio
Margheriti
1970
Italie/Allemagne
avec Klaus Kinski, Peter Carsten,
Antonio Cantafora, Guido Lollobrigida, Luciano Pigozzi
Western spaghetti
96 minutes
Synopsis :
Durant
la guerre de Sécession, une ville du far- west américain…
Gary
Hamilton est un forçat prisonnier politique, il doit purger sa peine sous la
chaleur et dans des conditions ingrates et difficiles ; finalement un
appariteur l’informe qu’il est désormais libre, un mandat sur ordre du
gouverneur le gracie, alors qu’il vient de passer dix années en captivité !
Gary
Hamilton n’a plus qu’un seul objectif : se venger de ceux qui l’ont fait
condamner à tort, un certain Acombar lui a fait porter le chapeau pour un vol d’or
en mettant ses effets personnels à l’intérieur de la diligence où s’est produit
le larcin ; Gary, sorti du bagne, voyage avec des gens dont…Dick, le
propre fils de Acombar ! Celui-ci lui dévoilant son identité, Gary le
missionne pour dire à son père qu’il va lui rendre visite et ce, dès ce soir !
Acombar
a des complices, Miguel Santamaria et son frère Francesco, qui ont fait fortune
avec l’or dérobé ; alors que Gary arrive très discrètement en ville, il
retrouve Jonathan, un de ses fidèles amis, qui a des problèmes de vue et qui ne
voit rien sans ses lunettes ; Gary Hamilton remarque Maria, son ex- femme,
une blonde qui vit maintenant avec Acombar !
Alors
que l’on annonce le passage d’une tempête sur la ville, Acombar sait maintenant
que Gary va arriver et qu’il va tout faire pour se venger !
Acombar
fait déployer une soixantaine de ses hommes, surarmés et prêts à en découdre !
Gary
emprunte des passages souterrains pour ne pas être repéré ; c’est alors
que la cloche de l’église se met à sonner en permanence, intriguant les hommes
de Acombar…
Ils
y découvrent un homme mort et pendu au clocher !
Un
immense massacre va alors lieu !
Mon
avis :
Western
pour le moins atypique par rapport aux autres et complètement éloigné des standards
de Sergio Leone ou même de Sergio Corbucci, « Et le vent apporta la
violence » donne l’occasion à Antonio Margheriti de mettre en valeur son
talent et son don à créer des atmosphères poisseuses, que certains qualifièrent
même de « gothique » pour un western, ce qui est loin d’être faux et
se vérifie dans ce film, à la fois crépusculaire (l’action se passe de nuit) et
désespéré (la vendetta est impitoyable !)…
Kinski
apporte son charisme et son rôle est loin de celui de Tigrero qu’il incarna
quelques années auparavant dans le fabuleux « Grand silence », ici il
est d’une froideur, d’un méthodisme imparable et se joue des pistoleros
employés par Acombar pour assouvir sa vengeance, calculée depuis dix ans…
L’ambiance
va vite tourner au cauchemar et Margheriti emploie des trouvailles scénaristiques
ingénieuses (l’utilisation de passages souterrains où se cache Gary/Kinski, la
cloche de l’église, le début avec les travaux forcés, l’issue qui prouve la
non-vénalité de Hamilton), de plus le script est de qualité et le métrage se
suit de façon linéaire, sans aucun temps morts…
La
fourberie de Acombar fait que la sympathie et l’empathie vont bien sûr au
personnage de Klaus Kinski, Margheriti prenant le parti de nous mettre Acombar
comme le « méchant » de l’histoire et nous savourons, tout comme
Gary/Kinski, la vengeance qui se déploie implacablement, pour une fois ce n’est
pas Kinski qui arbore le rôle de salaud dans un film, à fortiori dans un
western !
L’idée
de la tempête pendant tous ces gunfights est parfaite et le vent semble
symboliser la mort, on compte plusieurs dizaines de tués dans des fusillades
efficacement mises en scène…
Gary
Hamilton reprend ses droits après avoir derrouillé pendant une décennie et
Acombar n’aurait jamais dû le sous-estimer, il le paiera très cher, tout comme
la jeune femme Maria, Hamilton va appliquer sa vengeance avec une opiniâtreté
démentielle…
« Et
le vent apporta la violence » est donc un très grand western dans lequel
Margheriti n’a pas à rougir des autres réalisateurs du genre, une nouvelle fois
et comme à l’accoutumée, il démontre qu’il est un excellent metteur en scène de
films populaires, adaptés au public du plus grand nombre ; le film est
efficace, avec beaucoup d’action et de gunfights, des trognes adaptées juste
comme il faut et un sens de la technique parfaitement maitrisée (la vue
aérienne lorsque Kinski/Hamilton quitte le bagne), facilement trouvable en DVD,
« Et le vent apporta la violence » n’est pas un immense chef d’œuvre comparé
au « Grand silence » ou à « Django » mais se savoure sans
difficulté et les fans de westerns spaghetti seront aux anges !
A
voir donc…
Note :
8/10
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