dimanche 24 juin 2018

Dirty dancing d'Emile Ardolino, 1987


DIRTY DANCING
d’Emile Ardolino
1987
Etats-Unis
avec Patrick Swayze, Jennifer Grey, Cynthia Rhodes, Jerry Orbach, Kelly Bishop
Chronique de mœurs/film d’amour
100 minutes
Synopsis :
Etats-Unis, Virginie et Caroline du Nord, en région montagneuse, 1963…
Frédérique Houseman dit Bébé, une jeune fille de seize ans issue d’une famille aisée, part avec son père Jake, médecin de profession, Marjorie Houseman, sa mère et sa sœur dans un luxueux village de vacances dirigé par Monsieur Kellerman…
Baby s’ennuie et cherche à trouver l’amour ; un soir elle découvre un lieu où se pratique une danse, le « dirty dancing » ; tous les animateurs du club s’y entrainent avec de jolies filles,  Baby est subjuguée par cette danse et flashe immédiatement sur Johnny Castle, un des professeurs de danse, baraqué et beau gosse…
Baby essaie de se rapprocher de Johnny et veut absolument que ce dernier lui enseigne cette danse ; Penny Johnson, une amie de Johnny, manque de décéder suite à un avortement sauvage où elle déclenche une hémorragie ; heureusement Jake, le père de Baby, parvient à la sauver (il croit que c’est Johnny qui l’a mise enceinte et abandonnée !)…
Finalement, Johnny emmène Baby en villégiature en forêt et lui enseigne l’équilibre et les mouvements de danse, un amour fou va naitre entre les deux jeunes gens…
Johnny se bagarre avec le fils Kellerman après que celui-ci l’ait insulté ; lorsque Johnny vient chercher Baby, il est sèchement rembarré par Jake…
Finalement, Johnny apprend son licenciement et se voit contraint de quitter le centre de vacances, au grand désespoir de Baby…
C’est alors que Johnny revient lors du gala de clôture de vacances, tout va s’arranger et il sera pardonné, Jake ayant compris que l’homme qui avait mis enceinte Penny Johnson n’était pas Johnny !
Le gala se termine avec la fameuse danse « dirty dancing » entre Baby et Johnny  et les jeunes gens sont ovationnés…
Mon avis :
Avec « Dirty dancing », on est exactement dans le film américain populaire typique des années quatre-vingts, on n’a pas trop besoin de réfléchir, les codes du film de loisirs sont respectés et on a juste à se laisser porter par l’histoire, on ne voit pas le temps passer et le film est très agréable à suivre…
Des personnages sympathiques et familiers que l’on pense avoir rencontrés dans la réalité des dizaines de fois lors de nos vacances, la chorégraphie des danses est appliquée et crédible et le duo Jennifer Grey/Patrick Swayze nous fait rêver instantanément, même si, chose incroyable et difficilement concevable, ils ne pouvaient pas s’encadrer lors du tournage !
Certains dialogues au début du film sont, par contre, très déplacés et à la limite de l’insultant (lorsque Jake, le père, à la fin du repas dit au serveur : »les restes, mettez dans un colis et envoyez les chez les Biafrés ! »), on croit rêver !
De plus, il y a pas mal d’anachronismes dans « Dirty dancing », on a en fond sonore une musique typée à fond années quatre-vingts, sauf qu’on est censés être en 1963 !
Patrick Swayze possède déjà un énorme charisme alors qu’au contraire, Jennifer Grey n’est franchement pas très expressive, elle fait jeune et peut être y aurait-on gagné de mettre une comédienne plus expérimentée à sa place, même si ça passe quand même relativement…
Dans l’ensemble, on a aussi de très belles séquences filmées en forêt (les paysages sont magnifiques), l’intrigue se suit avec attention du début à la fin, aucun relâchement n’est à déplorer et le final en apothéose est très réussi, tout finit par s’arranger pour le plus grand bonheur des protagonistes tout comme pour celui du spectateur, ça fait un bien fou, et même si « Dirty dancing » est loin d’être un super chef d’œuvre, l’aura déployée est largement suffisante pour nous combler !
On aurait tort de bouder notre plaisir et c’est également l’occasion de revoir Patrick Swayze, très bon acteur, parti trop tôt ; après le visionnage de « Dirty dancing » on a des chansons en souvenir plein la tête, notamment le superbe « She’s like the wind », LE slow qui tue, composé et chanté par Swayze lui-même, on a que du bon avec « Dirty dancing » et il nous tarde de le revoir, c’est du cinéma divertissant, qui sonne juste et qui déploie un pouvoir d’attraction instantané sans avoir vieilli d’un pouce…
Un film faisant plaisir à voir, à consommer sans à priori et qui fut un énorme succès, totalement mérité ; « Dirty dancing » est sincère, engageant et attachant…
Une édition blu ray doit voir le jour en septembre 2018 en France, c’est l’occasion pour découvrir ou redécouvrir ce petit bijou du cinéma américain, acidulé, gentil et extrêmement sympathique…
« Dirty dancing » est un bain de jouvence qui fait oublier les soucis du quotidien, un vrai anti-dépresseur à prescrire en cas de coup de blues passager…
On ne s’en lasse pas !
Note : 8/10














De battre mon coeur s'est arrêté de Jacques Audiard, 2005


DE BATTRE MON CŒUR S’EST ARRETE
de Jacques Audiard
2005
France
avec Romain Duris, Niels Arestrup, Aure Atika, Emmanuelle Devos, Mélanie Laurent
Drame/film d’auteur
108 minutes
César du meilleur film et du meilleur réalisateur
Synopsis :
France, milieu des années deux mille…
Thomas Seyr, un jeune homme de vingt- huit ans, travaille dans l’immobilier, il a une activité véreuse et procède à des magouilles pas toujours très légales ; il met des dizaines de rats dans des logements pour faire fuir leurs propriétaires, tabasse des sans- papiers qui occupaient des squatts et Thomas vit à deux cents à l’heure, avec des virées nocturnes où il rencontre des prostituées de luxe, l’alcool coule à flots, la coke se sniffe  régulièrement et, petit à petit, Thomas se coupe du monde et de la réalité, il écoute de la musique électro au casque très souvent et il devient violent et acariâtre…
Thomas avait commencé à prendre des cours de piano mais a dû arrêter au décès de sa mère…
Un midi, Thomas doit déjeuner avec son père, Robert, un sexagénaire ; ce dernier vient de rencontrer une nouvelle conquête, Chris ; le courant passe très mal entre Thomas et Chris…, Robert est en très mauvaise posture et a souvent trainé dans des affaires plus que douteuses (tout comme Thomas, il a travaillé dans l’immobilier) ; il mandate son fils pour aller casser la figure à un restaurateur qui ne lui paye plus son loyer ; lors de l’arrivée de Thomas chez ce restaurateur, ça barde et l’altercation est hyper violente mais Thomas parvient à soutirer l’argent et à le restituer à son père….
Petit à petit et l’alcool aidant, Thomas commence à perdre pied avec la réalité ; il fait l’amour avec Aline, une superbe brune, épouse d’un de ses amis, puis ne vient plus à ses rendez-vous professionnels !
Jusqu’au jour où, de manière fortuite, il rencontre un étudiant asiatique qui lui propose de reprendre des cours de pianos ; Thomas se rend chez une femme asiatique qui va le rééquilibrer dans ses capacités à jouer du piano…
Thomas y voit là une rédemption et une revanche par rapport au décès de sa mère et à tous les moments qu’il a perdus depuis son décès…
L’apprentissage est chaotique et Thomas a beaucoup de mal, il fait des crises de nerfs lorsqu’il n’arrive pas à jouer correctement…
C’est alors que Robert est menacé de mort par un mafieux russe, Minskov, qui ne plaisante pas du tout ; devant le danger grandissant, Robert fait appel une nouvelle fois à Thomas…
Thomas parvient à s’introduire dans un luxueux hôtel où se trouve le mafieux ; ce dernier est en compagnie d’une magnifique fille…
Thomas questionne cette fille avec insistance et la suit dans les toilettes de l’hôtel…
Mon avis :
Remake du film américain « Fingers » avec Harvey Keitel, « De battre mon cœur s’est arrêté » (titre en référence à un texte d’une chanson de Jacques Dutronc) est une nouvelle fois dans la carrière de Jacques Audiard une immense réussite…
Film très noir, rude et difficile d’accès, « De battre mon cœur s’est arrêté » narre le quotidien d’un bo-bo paumé qui vit de magouilles dans le domaine de l’immobilier et qui est tiraillé entre un père égoïste qui ne le comprend pas et qui gravite dans une vie violente mais parce qu’il le veut bien ; Thomas a perdu ses repères depuis le décès de sa mère et n’arrive pas à se raccrocher à la réalité, il picole, prend de la coke et a une vie sexuelle chaotique…
« De battre mon cœur s’est arrêté » dresse une galerie de personnages très peu recommandables et Audiard y va frontalement dans son cinéma, avec des séquences parfois dures, il ne prend aucun parti-pris mais nous balance des tranches de vies avec réalisme et authenticité…
Sur le plan technique, il ya énormément de cadrages en gros plan sur les visages, ce n’est pas du cinéma ample mais plutôt renfermé sur les personnages, afin de faire pénétrer le spectateur dans l’inconscient de ces derniers et nous les rendre familiers…
Romain Duris (tout comme tous les autres comédiens, Arestrup en tête) est fabuleux, son personnage est vraiment très très dur à interpréter et il délivre une composition démentielle…
Au niveau du charme féminin, on est gâtés avec le trio Emmanuelle Devos/Aure Atika/Mélanie Laurent (dont c’est un des premiers rôles au cinéma), mais Jacques Audiard ne s’attarde pas trop sur ces protagonistes, il va  plutôt démontrer que les cours de piano repris par Thomas/Romain Duris sont en fait le levier vers une rédemption pour le jeune homme, mais il aura un mal fou à remonter la pente…
Un événement terrible (que je ne vous révèlerai pas) va bouleverser une nouvelle fois la vie de Thomas et il se verra mandaté d’une mission, d’une vendetta terrible ; Audiard signe une scène hyper brutale et insensée à la fin qui marquera à tout jamais tout cinéphile…
La musique, le piano en l’occurrence, semble être comme une « thérapie » pour Thomas et c’est souvent le cas pour la majorité des gens dépressifs qui peuvent y trouver un exutoire face à leurs démons intérieurs ; le chemin d’apprentissage sera long et douloureux, semé d’embûches mais Thomas, même s’il s’accroche, ne sera pas tout à fait prêt à atteindre le niveau (très élevé) qu’il souhaitait…
« De battre mon cœur s’est arrêté » est cependant un film majeur dans le cinéma français de la moitié des années deux- mille, il entérine le talent de Jacques Audiard et laisse un souvenir imparable après le visionnage, même si un peu amer…
La façon avec laquelle Jacques Audiard filme ses scènes ne ressemble à aucune autre ; la direction d’acteurs est de très haut niveau, malgré les réserves sur le côté abrupt du film, il mérite amplement d’être vu…
Du très grand cinéma, Jacques Audiard rend honneur au film d’auteur et signe ici un pur chef d’œuvre à voir impérativement !
Note : 8/10














dimanche 17 juin 2018

Angélique et le sultan de Bernard Borderie, 1968


ANGELIQUE ET LE SULTAN
de Bernard Borderie
1968
France/Allemagne/Italie/Tunisie
avec Michèle Mercier, Robert Hossein, Jean-Claude Pascal, Roger Pigaut, Helmuth Schneider
Aventures
95 minutes
Blu ray sorti chez studiocanal
Musique de Michel Magne
d’après le roman d’Anne et Serge Golon
Synopsis :
Tunisie, dix- septième siècle, sous le règne de Moulay Rachid…
Angélique Sancé de Monteloup, qui retrouva momentanément Jeoffrey de Peyrac, le Rescatore, un pirate des mers, est désormais sous la houlette et le contrôle de Osman Ferradji, le second homme à tout faire du sultan de Mikenez, qui possède un harem ; lors d’un duel avec un tigre, Colin Paturel, un prisonnier, a la vie sauve mais se moque du sultan de Mikenez, qui s’apprête à le tuer en lui coupant la tête !
Angélique étant dans les spectateurs, se met à crier, ce qui attire l’attention du sultan et finalement ce dernier l’emmène de force dans son palais…
Angélique est dans une « prison dorée », elle ne manque de rien mais refuse les avances du sultan de Mikenez ; lorsque ce dernier tente de la violer, elle manque de le tuer avec un poignard !
Le sultan la condamne à un châtiment par des dizaines de coups de fouets !
Heureusement (tout est relatif) Osman Ferradji avait mis une substance narcotique sur le fouet atténuant la douleur ressentie par Angélique…
Jeoffrey, sauvée par l’ambassadeur de Turquie lors d’une poursuite avec des hommes du sultan, s’est fait passer pour un clandestin et se fait emprisonner ; il parvient à s’échapper..
Il fait la rencontre d’Osman et le mandate pour dire au sultan qu’il est prêt à lui transmettre son stratagème pour la fabrication de l’or en échange il devra lui remettre Angélique !
Colin Paturel fait s’échapper Angélique par les toits du palais du sultan, in extremis, car deux femmes étaient sur le point de la tuer par jalousie, suite à l’intérêt grandissant que lui portait le sultan…
Lorsque Colin Paturel avoue son amour à Angélique, celle-ci le somme de la tuer si les hommes du sultan les retrouvent…
Dès que les cavaliers arrivent, Colin Paturel est tué avant même d’avoir tiré sur Angélique…
Les gardes s’agenouillent alors devant Angélique, celle-ci s’évanouit…
Lorsqu’elle reprend connaissance, elle est avec Jeoffrey !
Mon avis :
« Angélique et le sultan » est le cinquième et dernier segment d’une saga qui nous aura fait rêver et qui figure à jamais dans l’imaginaire des cinéphiles, se dotant d’une aura et d’une imagerie populaire dignes des meilleures vues au cinéma français dans les années soixante…
C’est également le volet le plus exotique de la série puisqu’il a été tourné en Tunisie et que les décors sont réels et d’époque, ce qui fut voulu par Bernard Borderie et qui renforce la crédibilité ; on a droit à de nombreux plans séquences d’anthologie (le tigre, les passages de poursuites nocturnes, la scène du fouet, l’arrivée in extremis de Robert Hossein à l’ambassade de Turquie, les femmes du harem…).
Michèle Mercier est toujours aussi professionnelle dans son rôle et semble à l’aise en permanence, c’est vraiment une  très grande actrice ; par son charme, elle donne un côté divinatoire au personnage d’Angélique, elle sait sublimer la beauté du personnage qu’elle incarne tout en gardant une classe absolue, ce qui n’est pas donné à n’importe quelle comédienne eu égard à la multiplicité et à la variété des situations qui lui sont réservées…
Dans « Angélique et le roy », Angélique a eu un aperçu du côté oriental avec le bey Bachtiary incarné par Sami Frey et dont la belle eut du mal à se dépêtrer, ici, dans « Angélique et le sultan », elle a les mêmes situations, mais poussées au summum…
Par sa beauté, Angélique provoque les foudres des autres femmes du harem dans lequel elle se trouve prisonnière, la jalousie est légion et il y aurait même une tentative de meurtre sur Angélique, sauvée heureusement par le personnage de Colin Paturel, qui jouera un rôle clef dans le film (Helmuth Schneider, excellent acteur !)…
Robert Hossein/le Pescatore/Geoffrey de Peyrac est complètement en roue libre lui aussi et l’amour entre lui et Angélique semble indéfectible, il faudra moult péripéties pour que tout rentre dans l’ordre et ce sera loin d’être facile…
En tout cas, cette saga des « Angélique » fut globalement une merveille, une grande réussite romanesque, combinant film d’aventures et film d’amour ; jamais naïf mais toujours dotée d’une fougue épique, la saga est transcendée par la prestance de Michèle Mercier, à qui on associera à jamais le personnage d’Angélique…
Régal de cinéphile, « Angélique » fait bel et bien partie du patrimoine cinématographique hexagonal et comblera tous les publics de 7 à 77 ans, c’est pour cela qu’il est diffusé et rediffusé à la télévision, garantissant toujours une forte audience pour les chaines TV…
« Angélique et le sultan » est mon segment des « Angélique » préféré avec « Angélique et le roy », je le revois régulièrement avec un plaisir intact et j’invite tous ceux qui ne connaissent pas cette magnifique série de films à s’y plonger…
Les coffrets DVD ou blu ray existants sont facilement trouvables sur le net et franchement ça vaut vraiment le coup !
Angélique est immortelle, même cinquante années après le plaisir reste intact à chaque visionnage !
Une référence absolue du cinéma français, ne passez pas à côté !
Note : 9.5/10













Indomptable Angélique de Bernard Borderie, 1967


INDOMPTABLE ANGELIQUE
de Bernard Borderie
1967
France/Italie/Allemagne
avec Michèle Mercier, Robert Hossein, Roger Pigaut, Ettore Manni, Pasquale Martino
Aventures
105 minutes
Blu ray sorti chez studiocanal
Musique de Michel Magne
d’après le roman d’Anne et Serge Golon
Synopsis :
Sardaigne et Tunisie, au dix- septième siècle…
Angélique Sancé de Monteloup, avec la compagnie de Savary, l’alchimiste et son fidèle ami, sont toujours à la recherche de Jeoffrey de Peyrac, partis dans le sud de la France, ils apprennent que Jeoffrey est devenu le Rescatore, un pirate des mers ; sur une ile dans une bâtisse qui ressemble à un phare,  le marquis d’Escrainville et ses hommes alpaguent Angélique et veulent la ramener à la cour du roi Louis XIVV ; Angélique explique au duc de Vivonne, frère de Madame de Montespan, que sa sœur a eu affaire à une messe noire et qu’elle a développé un aspect sataniste contraire à la royauté (comme vu dans l’opus précédent « Angélique et le roy »), contraint d’emmener Angélique en Sardaigne, le duc de Vivonne accepte le marché…
Jeoffrey attaque le bateau, mais Angélique, qui fut violée et maltraitée par le marquis d’Escrainville, fut jetée à la mer ; fou de rage de ne pas l’avoir retrouvée, Peyrac Rescatore reprend les galériens mais attache d’Escrainville au mat, en plein soleil, le laissant mourir de soif…
Angélique est recueillie par un navire mais va être envoyée au marché des esclaves en Crête ; heureusement, Geoffrey parvient à retrouver sa trace…
Lorsque  le bateau de Jeoffrey prend feu, lors de la panique, Angélique est de nouveau enlevée ; cette fois ci elle est destinée à aller au Maghreb pour être vendue à un sultan qui a entendu parler d’elle et qui est fascinée par sa blondeur et sa beauté ; elle est séparée momentanément de Jeoffrey qui fera tout pour la sauver par la suite…
Mon avis :
Quatrième et avant dernier volet de la saga, « Indomptable Angélique » est le segment qui met le plus la part belle à l’aventure puisque les trois quarts du film se déroulent en mer, sur des navires de corsaires avec comme nouveau rôle endossé pour Robert Hossein celui du Rescatore ; ce dernier est particulièrement à l’aise et on assiste à de nombreux combats et coups de canons entre bateaux, un soin tout particulier a été déployé et il ne s’agit pas de maquettes mais bel et bien de vrais navires !
C’est aussi le film de la série où Angélique est la plus convoitée par les hommes et où elle se retrouve plus maltraitée encore que jamais, laissée sans vivres dans une cale de navire et violée par des brutes de façon sauvage ; Michèle Mercier garde bien la tête haute mais cela n’a pas dû être simple pour l’actrice, elle fait preuve d’un très grand professionnalisme et ne se démonte jamais en toutes circonstances…
Les plans sont magnifiques, les décors (comme d’habitude) également ; la quête immuable vers Jeoffrey semble porter ses fruits mais de multiples autres rebondissements attendent Angélique, sinon ce serait trop facile…
Une nouvelle fois, le spectateur se régale de la beauté de Michèle Mercier et de l’intrigue romanesque dans laquelle elle gravite ; plus rythmée au niveau de l’action que les autres, « Indomptable Angélique » est également un formidable film d’aventures qui décline bien d’autres facettes que celles abordées précédemment et qui montre qu’Angélique a un fort potentiel si le scénario tient la route, et c’est le cas !
Le personnage de Savary, l’alchimiste ami d’Angélique, est touchant et donne un côté paternaliste à l’histoire, Vivonne et d’Escrainville sont d’immondes salopards et le sadisme dont ils font usage se retourneront contre eux, en attendant, Angélique est malmenée et Bernard Borderie s’octroie même un plan de nu (le seul et unique de toute la saga) lorsque l’on voit le postérieur d’Angélique dans un passage sur le bateau lorsque d’Escrainville soulève une trappe qui donne sur la chambre…
Une nouvelle fois, on ne s’ennuie pas, tous les ingrédients qui firent la marque de fabrique de la légende « Angélique » sont réunis et nous passons un moment fort agréable…
Avant l’ultime volet de la saga dont on voit des images après le générique de fin, cet « Indomptable Angélique » préfigure une nouvelle fois des aventures palpitantes et garde le spectateur en éveil par sa tonicité et son entrain…
Même si ce n’est pas le meilleur de la saga, « Indomptable Angélique » fait parfaitement la jonction entre « Angélique et le roy » et « Angélique et le sultan » et nous donne l’eau à la bouche, ce qui fait qu’on enquillerait presque directement sur le suivant après avoir visionné celui-ci tant l’intérêt est grand !
Intéressant, mouvementé et attractif, du grand cinéma populaire et divertissant à voir sans la moindre modération !
Note : 9/10











dimanche 10 juin 2018

Victoria de Sebastian Schipper, 2015


VICTORIA
de Sebastian Schipper
2015
Allemagne
avec Laia Costa, Frédérick Lau, Max Mauff, André Hennicke, Franz Rogowski
Film d’auteur/drame/polar
138 minutes
Produit par Arte
Synopsis :
Berlin, de nos jours, la nuit, à quatre heures du matin…
Victoria, une jeune femme originaire de Madrid en Espagne, travaille comme serveuse dans un salon de thé berlinois ; elle se trouve dans une discothèque électro et danse, elle prend un verre de Schnaps au bar puis décide de partir afin de regagner son appartement ; lors de sa sortie, la jeune femme, très belle et au physique attirant, est alpaguée par quatre hommes, visiblement éméchés, Victoria n’a pas peur d’eux et entame même une discussion ; il y a Sonne (le soleil en allemand), Fuss, Blinker et Boxer ; de fil en aiguille, Victoria accepte les farces des quatre gens, un d’eux lui prend son vélo, les quatre hommes font les pitres en pleine nuit, ce qui semble amuser Victoria ; Sonne s’introduit dans un magasin de boissons ouvert la nuit, avec Victoria, ils profitent que le gérant dort et volent des bouteilles !
Puis la clique se retrouve sur le toit d’un immeuble, Victoria est fascinée par la vue nocturne et décide de quitter Sonne et les autres…
Finalement, Victoria réfléchit et se dit que ce n’est pas la peine de rentrer chez elle, le salon de thé ouvre dans quelques heures et elle ne pourra pas dormir, du coup elle reste avec les garçons…
Elle emmène Sonne au salon de thé et lui propose de boire un chocolat ; c’est alors que Boxer et Blinker entrent en catastrophe et Fuss vomit ses entrailles en plein dans le salon de thé…
Dans la panique, les quatre hommes volent une voiture, Fuss devait conduire mais il est ivre mort ! Sonne et ses amis ont « quelques chose à faire », Victoria accepte de les conduire à un endroit précis…
Ils y retrouvent Andi, dans le parking souterrain d’un immeuble ; Andi a tiré d’une mauvaise passe Sonne lorsque ce dernier était en prison ; en contrepartie, Sonne doit effectuer un casse dans une banque et amener cent mille euros à Andi !
Prise dans ce tourbillon et terrorisée, Victoria se voit être complice de tout ceci ; le casse est planifié et la banque ouvre dans une dizaine de minutes…
Après deux gorgées d’alcool et un rail de coke, les garçons et Victoria partent à l’endroit prévu, les quatre malfaiteurs entrent à l’ouverture de la banque, en même temps que la première employée, Victoria les attend devant ; alors que Victoria fait un demi-tour, la voiture s’arrête net et ne redémarre plus !
Mon avis :
« Victoria » est un véritable tour de force cinématographique puisque, à l’instar du film de Hitchcock « La corde », il a été tourné en un seul et unique plan de deux heures vingt minutes dans vingt- deux lieux différents, outre cette gageure technique incroyable et sidérante se rajoute des acteurs incroyables, tous très justes et qui tiennent la cadence sans fatiguer ; la prouesse dont fait preuve Sebastian Schipper est d’autant plus monumental qu’on se croit même carrément en train d’assister à un rêve éveillé, les décors s’imbriquent pile poil dans l’histoire du film, tout est millimétré et pourtant c’est du cinéma freestyle, très tonique avec comme levier scénaristique le casse qui doit avoir lieu et Victoria qui se retrouve embringuée dans cet imbroglio (formidable Laia Costa, fille nature et attendrissante)…
Dès lors, dès que le spectateur a l’information qu’un casse va avoir lieu, cela rajoute une tension de folie mais là où « Victoria » est un métrage incroyable, c’est que Sebastian Schipper choisit justement de ne PAS montrer le casse, du moins de l’intérieur de la banque !
A la différence de « Killing Zoe » auquel on aurait pu penser et se référer, il n’y a aucune violence brute mais plus une empathie pour les personnages…
Le spectateur est baladé dans un voyage filmique hors des conventions et rien n’est laissé au hasard, « Victoria » est une virée nocturne où le spectateur, calé confortablement dans son fauteuil, va suivre l’itinéraire de ces jeunes gens, avec une issue de fous (que je ne vous dévoilerai bien sûr pas)…
Schipper a signé avec « Victoria » une œuvre essentielle pour le cinéma européen des années deux mille dix/deux mille quinze, c’est un tourbillon absolu dont on sort en larmes et totalement collapsé, cette maitrise totale de la technique boostée par le jeu des comédiens amène à se demander comment les comédiens ont pu tenir tout le long du film sans faire de malaise (ils sont restés sans uriner alors qu’ils se sont enquiller des dizaines de verres !), « Victoria » est un film monumental, une claque et même on peut se demander s’il n’a pas été tourné avec une micro caméra, les scènes de voitures ou la caméra qui sort par la vitre avant de la voiture pour rejoindre les protagonistes sur le trottoir, je ne vois pas comment cela a été fait, un homme caméraman en aurait été techniquement incapable, c’est vraiment un travail exceptionnel !
Le film est sorti au début de l’été 2015 en France mais n’a pas laissé de traces énormes, il est donc à réhabiliter impérativement, c’est un OVNI total qui révolutionne le monde du cinéma…
Les cinéphiles apprécieront « Victoria » comme il se doit et savoureront un mélange de drame, d’action et de film d’auteur qui restera longtemps gravé dans les mémoires !
Les dix dernières minutes sont à couper le souffle, mais chuttt…. Je vous laisse voir et explorer ce film monumental….
Une gifle !
Note : 10/10












vendredi 8 juin 2018

Angélique et le roy de Bernard Borderie, 1966


ANGELIQUE ET LE ROY
de Bernard Borderie
1966
France/Italie/Alemagne
avec Michèle Mercier, Claude Giraud, Robert Hossein, Jean Rochefort, François Maistre, Sami Frey, Michel Galabru, Jean Lefebvre, Estella Blain
104 minutes
d’après le roman d’Anne et Serge Golon
Musique de Michel Magne
Blu ray édité chez studiocanal
Synopsis :
France, sous le règne de Louis XIV…
Angélique est désormais mariée à Plessis Bellières et a investi la cour du Roy ; hélas, Philippe de Plessis Bellières décède au combat lors d’une guerre et Angélique se retrouve de nouveau seule, sans amant…
Louis XIV lui propose un stratagème, un bey du nom de Bachtiary Bey doit arriver en France, le roi voudrait qu’Angélique fasse l’escort girl avec lui, Bachtiary Bey s’avère grossier et sadique lors d’un châtiment sur la place publique, Angélique est écoeurée par son sadisme ; le soir, dans l’endroit où la belle se trouve avec le bey, ce dernier fait fouetter une de ses servantes qui a renversé du thé sur la robe d’Angélique, il s’agissait d’un coup monté !
Un autre prétendant du nom de Vladimir Stanislas Racoczi qui est le beau-frère du roi tombe sous le charme d’Angélique…
Madame de Montespan, une autre courtisane première dame de Louis XIV, est folle de jalousie de voir que le roi lui préfère les charmes d’Angélique !
Une messe noire satanique a lieu dans un caveau chez une sorcière du nom de la Voisin ; le nain Barcarole et Angélique s’introduisent dans cet endroit et assiste à une cérémonie où Angélique reconnaît Madame de Montespan à son grain de beauté sur la cuisse ; cette cérémonie atroce est déjouée par Angélique, qui parvient à se sauver, Barcarole est tué durant la poursuite !
François Desgrez, l’avocat ami et bienveillant contact d’Angélique, lui apprend que Joffrey de Peyrac n’est pas mort et que son corps a été remplacé lors du bûcher en place de Grève ; Peyrac a pu s’échapper et a survécu, laissé pour mort noyé…
Angélique est menacée par un tueur qui s’introduit chez elle, un soir ; Joffrey parvient à neutraliser l’assaillant et Angélique le voit, puis le suit, elle comprend que son amour est bien vivant et peut ainsi renaitre !
Joffrey de Peyrac s’est caché dans de multiples souterrains et y a accédé par un puits, Angélique découvre cette cachette…
Mon avis :
Troisième segment de la saga, « Angélique et le roy » est considéré comme le meilleur et c’est vrai, les rebondissements sont légion, les décors sont encore plus diversifiés et le rythme est digne des plus grandes productions réalisés dans l’hexagone au milieu des années soixante…
La jalousie personnifiée par Madame de Montespan, favorite du roi et reléguée au second plan, cette jalousie est poussée à maxima dans le scénario jusqu’à en devenir malsaine (la scène de la messe noire est éprouvante et même traumatisante, à ne pas montrer à des enfants !), Angélique est attaquée en permanence et beaucoup de monde veut sa perte et… il y a l’arrivée de Joffrey de Peyrac que l’on croyait mort et qui renait de ses cendres, habile élément dans le scénario qui rebooste complètement l’histoire !
Jean Rochefort en Desgrez est toujours parfait et déploie une classe de folie, on trouvera également Michel Galabru et même Jean Lefebvre en figurant !
« Angélique et le roy » est vraiment un régal, un film bourré de charme, avec plein d’éléments nouveaux qui apportent énormément, comme l’exotisme du bey, incarné par un Sami Frey en très grande forme ; Angélique passe d’hommes en hommes avec même le beau-frère du roi Vladimir Stanislas Racoczi mais la magie du film d’amour lui fera retrouver son Joffrey pour son plus grand bonheur et pour le nôtre également !
Bernard Borderie a atteint ici son rythme de croisière dans la saga et a bien assimilé les codes des personnages, il magnifie l’aura de Michèle Mercier et la rend encore plus solaire, plus attirante…
Les vingt dernières minutes font retenir son souffle au spectateur, l’action n’arrête quasiment jamais et la trouvaille des souterrains avec leurs passages secrets donnerait presqu’un côté magique au film, presque gothique !
Avec le coffret blu ray édité chez studiocanal, c’est carrément l’occasion pour découvrir ou redécouvrir la flamboyance de la saga des « Angélique », ce support est inespéré pour tout cinéphile fanatique des vieux films populaires…
Somptueux aussi bien dans son fond que dans sa forme, « Angélique et le roy » est un must have total à savourer avec délectation et prosternation, les multiples diffusions et rediffusions à la télévision n’ont nullement altéré la magie déployée par cette saga, que l’on peut revoir régulièrement et ponctuellement à intervalles réguliers en gardant un bonheur intact…
Magnifique et jubilatoire, « Angélique » a passé le poids des décennies sans perdre une once de charme !
Note : 9.5/10















Merveilleuse Angélique de Bernard Borderie, 1965


MERVEILLEUSE ANGELIQUE
de Bernard Borderie
1965
France/Italie/Allemagne
avec Michèle Mercier, Jean Rochefort, Giuliano Gemma, Jean-Louis Trintignant, Rosalba Neri, Noël Roquevert, Claude Giraud, Jacques Toja
Fresque historique/Aventures
100 minutes
d’après le roman d’Anne et Serge Golon
Musique de Michel Magne
Blu ray édité chez studiocanal
Synopsis :
France, du temps du royaume de Louis XIV…
Après que son amour Geoffrey de Peyrac ait été brûlé en place de Grève, Angélique Sancé de Monteloup a trouvé refuge auprès de Calembredaine alias Nicolas, son ami de jeunesse, au sein de la cour des miracles ; Angélique provoque la jalousie de la Polak, une prostituée brune, qui veut la faire passer pour responsable de l’acharnement de la police, notamment François Desgrez, un policier zélé, car Angélique a réussi à amadouer Sorbonne, le chien de Desgrez lors d’une altercation…
Lors d’une course poursuite, Nicolas Merlot alias Calembredaine, est malheureusement abattu par les tirs des spadassins ; désemparée, Angélique fait la connaissance d’un chansonnier, Claude, surnommé le poète crotté, qui rédige des pamphlets sur la haute autorité du roy et qui est recherché pour son côté subversif, des deux jeunes gens naitra une passion éphémère puisque Claude sera finalement pendu…
Angélique souhaite retrouver un autre de ses amours, son cousin, Philippe de Plessis Bellière, la jeune femme décide d’investir dans une auberge, le Coq hardi, et rénove la bâtisse, elle peut ainsi y accueillir de riches clients, parallèlement, Angélique se lance dans le négoce du chocolat, elle fera fortune…
Lors d’une danse dans le château du roy, Angélique lance verbalement une accusation contre Fouquet qui avait comploté contre Louis XIV, comme vu lors du précédent épisode, ce dernier sera arrêté ; Plessis Bellière fait un marché avec Angélique, elle lui donne la cassette avec la fiole du poison et il accepte de l’épouser…
Angélique accepte, elle est devenue la femme de Philippe de Plessis Bellière, mais le roi Louis XIV lui-même semble l’avoir reconnue comme Angélique de Peyrac et fait quasiment le lien avec Geoffrey de Peyrac…
Mon avis :
Deuxième segment de la saga des « Angélique », ce « Merveilleuse Angélique » est vraiment intéressant à plus d’un titre, Joffrey de Peyrac n’y apparaît pas et on a un guest de taille : Jean-Louis Trintignant, illustre acteur, dans un rôle de poète bohème qui s’immisce dans l’intrigue pour finalement captiver Angélique par sa présence et nouer une relation intime avec elle ; c’est aussi la fin du personnage de Nicolas alias Calambredaine joué par Giuliano Gemma qui meurt sous les balles de policiers lors d’une poursuite…
Suite directe du précédent titré « Angélique, Marquise des anges », « Merveilleuse Angélique » possède toujours et autant la même tonicité et le même pouvoir d’attraction que son prédécesseur et le spectateur cinéphile aura autant de plaisir à le visionner ; certaines séquences sont cultes (Noël Roquevert et son auberge « Le coq hardi », saccagée et incendiée, de bien belles scènes nocturnes et aussi et surtout des plans tournés au château de Versailles avec des dizaines de figurants, tous en costumes bien sûr !)…
La musique de Michel Magne est toujours aussi magnifique et le déroulé scénaristique du film rend bien honneur au roman d’Anne et Serge Golon, avec des moyens financiers très conséquents, comme à l’accoutumée…
On a un rebondissement de taille avec l’histoire du vitriol et de la cassette puisque ce qui était suggéré dans le premier opus portera ses fruits et trouvera un dénouement dans ce deuxième segment avec l’arrestation de Fouquet…
Sans être le meilleur de la saga (on lui préfèrera « Angélique et le roy » et « Angélique et le sultan »), « Merveilleuse Angélique » demeure cependant un bon moment de cinéma d’aventures, digne héritier du premier et riche en nouveaux personnages et en surprises ça et là…
Il va servir de liaison entre le premier et le troisième et nous permettra de nous immerger dans le charme de cette saga unique en son genre, qui, encore de nos jours, s’avère attractive et fascinante…
Une fois qu’on est plongé dans les « Angélique » il est difficile de ne pas être captivé, encore une fois, « Angélique » est un monument de cinéma populaire et rend honneur aux films d’aventures et de cape d’épée de façon prodigieuse, avec le côté film d’amour incomparable…
A voir sans modération !
Note : 9/10










mercredi 6 juin 2018

Savage weekend de David Paulsen, 1979


SAVAGE WEEKEND
de David Paulsen
1979
Etats-Unis
avec Christopher Aliport, Caitlin O’Heaney, Marilyn Hamlin, Yancy Butler, William Sanderson
Slasher
90 minutes
DVD édité chez Artus films
Produit par la Cannon group (Yoram Globus et Menahem Golan)
Synopsis :
Etats-Unis, à la fin des années soixante-dix…
Marie Pettis, récemment divorcée de son mari Greg, vit une mauvaise passe ; pour se changer les idées, elle décide de partir à la campagne pour effectuer les travaux sur un bateau qui lui appartient, elle part avec Robert, son nouvel amant, sa sœur Shirley et un de leurs amis gay, Nicky…
A peine arrivés, Nicky se bagarre avec deux homophobes dans un bar sordide et sur la porte de leur maison, Marie et Shirley découvrent le cadavre d’une chauve-souris accroché…
Otis, un habitant de la bourgade, dont le père est mort, a un comportement étrange et Marie le remarque tout de suite ; Otis est le contremaitre qui doit s’occuper de la rénovation du bateau et il n’a quasiment rien fait, ce qui lui vaudra les foudres de Jay Alsop, un autre technicien qui doit monter le bateau…
C’est alors qu’un mystérieux homme masqué commence à tuer tous ceux qui l’approchent, le cadavre de Robert est retrouvé pendu dans la grange où se trouve le bateau ; puis Shirley et Nicky, qui se livraient à un jeu érotique sur fond de musique, sont agressés à leur tour ! Nicky meurt avec une aiguille plantée dans le crane et Shirley est blessée atrocement avec une scie circulaire !
Lorsque l’identité du tueur est révélée, il reste deux survivants qui vont se livrer un duel sans pitié !
Ce qui devait être de simples vacances va virer au cauchemar absolu !
Mon avis :
Considéré comme une des premières productions Cannon des israéliens Yoram Globus et Menahem Golan, ce « Savage weekend » est un slasher très atypique qui se démarque de ses homologues par un rythme très lent, souvent gore et avec pas mal de scènes de nudité, malgré que le film peine à démarrer, souffrant d’une exposition des personnages trop appuyée ; le premier meurtre arrive bien après dans le timing, contrairement à d’autres films américains comme la saga des « Vendredi 13 » où ça allait en vrombissant et à fond les gamelles…
David Paulsen s’attache donc plus au fond qu’à la forme et privilégie l’atmosphère et l’aspect bizarre au détriment de l’action pure, ce qui pourra décontenancer les fans friands de slashers et de violence pure…
Pour rendre crédible son métrage, Paulsen s’emploie à donner une solide direction d’acteurs, de ce fait les personnages ne sont pas traités de façon grossière et chacun est bien à sa place, renforçant ainsi l’empathie que l’on a pour ces derniers durant le visionnage…
On pense beaucoup à « Survivance », autre modèle du genre et même un peu au « Délivrance » de John Boorman, mais avec un rajout de gore dont la mythique scène avec la tronçonneuse lors du combat final…
Voulant éviter de pomper ses prédécesseurs, ce qui est tout à son honneur, David Paulsen met donc les coudées franches dans le malsain (l’agression/bagarre dans le bar avec le côté revendiqué homosexuel de Nicky, la chauve- souris sur la porte, le personnage déjanté d’Otis, les passages libidineux qui sont pléthore) et au final, ce choix sert bien le film qui donne vraiment une ambiance juste par rapport à l’histoire…
Malgré sa marginalité assumée, « Savage weekend » est plutôt sympa et tout cinéphile ouvert qui s’intéresse à toutes les codifications du slasher sera comblé par cette diversité, aussi bien dans le scénario que dans la mise en images voulue par Paulsen…
Sans être d’une efficacité absolue, « Savage weekend » a suffisamment d’atouts pour contenter le cinéphage fan de films d’horreur et laisse un souvenir assez éprouvant de par son aspect délétère, ne laissant que peu d’espoir aux pauvres victimes du tueur masqué…
Un seul regret, il n’existe pas de version française, le film est donc sous-titré, il y aurait gagné à être savouré en français sans avoir à lire en permanence les sous titres, on perd un peu le charme des paysages naturels et l’impact des scènes de meurtres en étant obligés de lire le bas de l’écran…
Le DVD sorti chez Artus films est très bon avec cette fois, deux bonus, dont celui avec le fantastique Alain Petit, qui nous décline un panel de tous les films au cinéma où figure une tronçonneuse, ce qui est particulièrement intéressant et comme toujours, un régal, avec le bonhomme, passionné et passionnant…
Sans être LE chef d’œuvre absolu du slasher de la fin des années soixante-dix, loin de là, « Savage weekend » a le mérite de vouloir renouveler et régénérer le genre, déjà en perte de vitesse, ce qui est louable, pas si mal et courageux de la part de David Paulsen…
A voir donc en étant hyper ouvert et en ne s’attendant pas à visionner du conventionnel, s’il y a bien un film anti-normes dans le slasher américain, c’est bien « Savage weekend » !
Note : 7.5/10