TROIS
HOMMES A ABATTRE
de Jacques
Deray
1980
France
avec
Alain Delon, Dalila Di Lazzaro, Pascale Roberts, Féodor Atkine, Michel Auclair,
François Perrot, Bernard Le Coq, Pierre Dux
Film
policier/Thriller
95
minutes
Musique
de Claude Bolling
DVD
édité chez Pathé vidéo
Synopsis :
Paris
et Trouville, début des années quatre-vingts…
Emmerich,
un responsable industriel véreux, travaille avec le Ministère de la Défense ;
il fabrique des missiles de guerre qui sont destinés à être vendus, mais l’un
des prototypes de missile présente un défaut de conception ; Emmerich
convoque des hommes hauts placés et leur explique sa stratégie ; Emmerich,
devenu fou, n’a plus du tout confiance en ces hommes, il les congédie ;
plus tard, Emmerich engage des tueurs à gages pour assassiner tous les témoins
qui étaient présents lors de l’entrevue chez lui…L’un d’eux, qui repartait de
nuit au volant de sa voiture est tué par des hommes à moto employés par
Emmerich…
C’est
alors que Michel Gerfaut, un quidam, qui roulait à vive allure pour aller à une
partie de poker, voit la voiture accidentée sur le bas- côté de la route ;
pensant que le conducteur est juste blessé, Gerfaut l’emmène aux urgences
situées non loin de là… Gerfaut, pressé d’aller à sa partie de poker, ne signe
pas sa déposition et repart…
Le
lendemain, Gerfaut va avec sa petite copine Béa prendre quelques jours de repos
à Trouville, où sa mère tient un hôtel restaurant ; sur la plage, deux
hommes tentent de noyer Gerfaut, qui parvient à s’en sortir in extremis ;
puis quelqu’un tend un piège à Gerfaut en vue de le tuer !
Comprenant
qu’il est menacé, Michel Gerfaut fait appel à Liéthard, un de ses meilleurs
amis qui travaille aux renseignements généraux ; chez Gerfaut, quelqu’un
sonne à la porte, Liéthard regarde par le judas pour savoir de qui il s’agit,
il est tué !
Gerfaut
met Béa à l’abri et mène sa propre enquête, il comprend qu’on veut sa peau
depuis l’histoire de la voiture avec le « blessé » qu’il a secouru…
Une
lutte contre la mort et une course contre la montre s’engage pour Gerfaut, il
essaie de remonter à la source de cette sordide histoire et doit tout faire
pour préserver sa vie !
Mon
avis :
« Trois
hommes à abattre » fait partie des meilleurs films d’Alain Delon des
années quatre-vingts, le scénario est limpide (pas comme pour « Pour la
peau d’un flic » chroniqué ci-dessous où on ne comprend strictement rien),
là au moins tout est clair, Delon est arrivé « au mauvais moment au
mauvais endroit » et il va le payer cher !
Histoire
exemplaire, jeu d’acteurs impeccable, tension et paranoïa à fond la caisse, la
belle Dalila Di Lazzaro ne joue pas un rôle de potiche mais s’intègre très bien
dans le film, on est pris dans un engrenage où rien ne s’arrête, tout comme le
personnage de Michel Gerfaut/Alain Delon ; j’avais vu le film plusieurs
fois lors de ses diffusions à la télévision et le revoir maintenant, et bien je
me suis souvenu de tout ! c’est dire si le film est marquant !
« Trois
hommes à abattre » est un sommet du polar français, on se régale
littéralement, le prologue nous met dans l’ambiance et dès que Delon apparaît à
l’écran, c’est la magie du cinéma, il n’a jamais besoin d’en faire des tonnes,
dès qu’on le voit son aura fait tout le boulot, il devient crédible
instantanément, c’est bien cela qui fait la force et le charisme de cet acteur,
il n’a besoin de rien, on sait tout de suite à qui on a affaire !
La
ville de Trouville nous vaut des scènes cultes (le passage sur la plage, le bar
restaurant), Delon y va à fond les gamelles mais, à la différence des Belmondo,
très peu d’humour ; Delon joue des personnages de façon frontale, directe
et sans fioritures et… ce n’est pas plus mal !
« Trois
hommes à abattre » est un film habile, simple à comprendre (Delon doit sauver
sa peau, comme dans quasiment tous ses films, ses ennemis sont les pires
salopards !), bourré de rebondissements, d’une intensité incroyable et c’est
aussi une plongée dans la France des années quatre- vingts, Delon fume ses
Gitanes, les téléphones sont à cadrans et les bagnoles n’empêchent pas de
fabuleuses courses poursuites (bravo à l’équipe de Rémy Julienne, cador des
cascades de l’époque)…
L’intrigue
tient en haleine jusqu’à l’issue (que je ne vous dévoilerai bien sûr pas !)
et on n’a pas le temps de reprendre son souffle ; la paranoïa est réelle
pour le spectateur et certains plans séquences sont même flippants (le coup du
judas, repris par Dario Argento pour son « Opéra » sept années plus
tard !), d’ailleurs Dalila Di Lazzaro jouera dans « Phenomena »
d’Argento, justement, dans un rôle totalement différent que celui, sexy, de « Trois
hommes à abattre »…
La
mise en scène de Jacques Deray sonne juste en permanence, la musique du grand
Claude Bolling (« Les brigades du tigre ») est nickel elle aussi ;
on ne voit que des qualités dans « Trois hommes à abattre » et le
film atteint le statut de film culte même quasiment quatre décades plus tard…
Rien
à redire de plus, une vraie tuerie et une modernité dans une réalisation font
de « Trois hommes à abattre » un chef d’œuvre de dynamisme à voir et
revoir sans faute !
Note :
9/10
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