LA
MORTE VIVANTE
de Jean
Rollin
1982
France
avec
Jean-Pierre Bouyxou, Françoise Blanchard, Marina Pierro, Mike Marshall, Carina
Barone, Fanny Magier
Film
d’horreur
90
minutes
Blu
ray édité chez Redemption Vidéo
Effets
spéciaux de Benoit Lestang
aka The
living dead girl
Synopsis :
En France,
une ville de province au début des années quatre-vingts…
Trois
employés indélicats d’une usine de traitements chimiques doivent se débarrasser
de fûts contenant des produits toxiques ; deux d’entre eux doivent stocker
les fûts dans les caves d’une bâtisse abandonnée ; la cave de la bâtisse
communique avec la crypte du château et les deux employés ouvrent des cercueils
pour voler les bijoux des défuntes…
Un
séisme a alors lieu et le gaz toxique des fûts se répand dans les sous-sols !
Une
des mortes, Catherine Valmont, revient à la vie et tue les deux hommes en leur
enfonçant ses ongles crochus dans les yeux et dans la gorge !
Catherine
Valmont s’échappe et erre dans des lieux, non loin du château ; deux américains,
Greg et Barbara Simon, prennent des photos et Barbara remarque la jeune fille
blonde, Catherine, elle prend un cliché d’elle…
De
retour au village, Barbara demande aux gens de l’auberge, s’ils connaissent
cette jeune femme prise en photo, Barbara est étonnée car tout le monde lui dit
que cette jeune femme est décédée depuis deux ans !
Hélène,
une superbe femme brune, vit dans le château ; lorsqu’elle était enfant,
elle sympathisa avec Catherine et les deux fillettes firent un « pacte »
de sang se jurant qu’elles ne s’abandonneraient jamais…
Catherine
devient alors une morte assoiffée de sang et Hélène, son amie et complice, doit
lui apporter des victimes afin de satisfaire ses besoins en sang et en chair !
Lors
d’un bal dans le village, Barbara Simon, récemment agressée au château, reconnaît
Hélène !
Elle
fonce prévenir Greg ; pendant ce temps, Hélène a juste le temps de
kidnapper une jeune femme en inventant un prétexte bidon…
Restée
au château, Catherine, devient folle…
Lorsqu’Hélène
essaie une ultime fois de sauver Catherine, une réaction imprévisible va tout
chambouler, c’est l’apocalypse !
Mon
avis :
Pour
une fois, Jean Rollin délaisse le genre vampirique pour s’intéresser au film de
morts vivants, le résultat est somme toute bien sympathique et après son chef d’œuvre
« Les raisins de la mort » (considéré comme son meilleur film par
nombre de Rollinophiles), Rollin joue une nouvelle fois dans la cour des grands
avec des passages splatter gore déclinés par l’immense Benoit Lestang, qui n’avait
seulement que dix- sept ans lors du tournage !
La réalisation
est très impressionnante et c’est mieux mis en scène que dans « Grapes of
death » ; il ne faut pas s’attendre à des miracles en ce qui concerne
la direction des acteurs, mais ça on est habitués de la part de Jean Rollin et
il faudra passer outre…
Autrement,
« La morte vivante » est un Rollin qui se suit très bien et le
spectateur est pris par l’histoire qui réserve pas mal de rebondissements (le
coup de la photo, le bal musette bien « de chez nous », le grand château,
superbe décor, les voitures d’époque –la Matra-, la beauté des actrices, le
début à mourir de rire avec les employés et leurs fûts toxiques)…
Rollin
a mis les petits plats dans les grands et cela suffit largement pour captiver
et contenter ses fans adeptes d’un cinéma déviant et baroque ; il y a quand même moins de délires que dans
ses films vampiriques des années soixante-dix, là on sent qu’il s’est appliqué
à bien faire, on dirait même qu’il a « américanisé » son histoire
afin de stimuler l’ensemble, et ce n’est pas plus mal !
Bien
trouvé également, le lien qui unit Catherine et Hélène avec le pacte de sang qu’elles
ont effectué et les personnages des deux américains donnent réellement un sens
scénaristique au film, Rollin s’est réellement foulé pour l’écriture de son
script…
Toujours
beaucoup de scènes de nudité et un caméo de Jean Rollin comme vendeur sur un
marché (la scène dure cinq secondes, il est à gauche de l’écran mais tous les
fans le reconnaitront !)…
Avec
la « Morte vivante », Rollin démontre qu’il a encore toute la volonté
de faire du cinéma et de satisfaire ses fans cinéphiles, il y a mis toute son
énergie et le résultat s’avère positif grâce à sa transmission de sa passion et
une histoire qui tient la route avec des séquences qui s’imbriquent de façon
logique les unes aux autres (c’est moins le bordel que d’habitude !)…
Benoit
Lestang, notre Tom Savini tricolore (paix à son âme), déploie avec un talent
bluffant des passages hyper gore et le hasard qui l’a mis sur le chemin de Jean
Rollin, a fait les choses de façons miraculeuses (il n’avait que dix- sept ans !)…
Cette
incursion de Jean Rollin dans un genre différent de ce qu’il affectionnait (le
gothique vampirique) est globalement une réussite et le film est à voir
absolument pour comprendre la démarche de Rollin ou, tout simplement, pour
passer un bon moment de terreur et de gore…
Très
sympathique !
Note :
7/10
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