HAINE
de Dominique
Goult
1978
France
avec Klaus Kinski, Katia Tchenko, Maria
Schneider, Patrice Melennec, Evelyne Bouix
Etude
sociale/Drame
93
minutes
Blu
ray édité chez Le chat qui fume
Synopsis :
Un
village de France à la fin des années soixante-dix…
Un
camionneur aidé par un de ses complices s’introduit dans ce qui ressemble à une
centrale nucléaire et dérègle son fonctionnement avant de déclencher un incendie,
curieusement cette centrale était inoccupée et aucun employé n’était présent…
Un motard
d’origine allemande arrive dans le village, il est accueilli dans un bistrot
qui fait également hôtel ; les villageois semblent très méfiants à son
égard…
Le
motard sympathise avec une très belle jeune femme brune appelée Madeleine, leur
relation d’amitié amoureuse commence à se faire connaître et ce n’est pas du
tout du goût des villageois, sceptiques, jaloux et xénophobes…
Le
motard est vu avec une fillette à qui il demandait où se trouve de l’essence
pour sa moto ; la mère de la fillette apparaît alors que cette dernière
était montée sur la moto et avait mis les gants du motard, cela ne va pas
arranger les choses pour le motard dont la marginalité ne fait plus aucun doute
dans le village…
C’est
alors qu’une fillette est retrouvée inanimée, blessée par un motard lors d’un
accident de la route, elle décède peu après !
Plus
aucun doute n’est possible, c’est le fameux motard allemand qui est responsable
de la mort de la fillette…
Celui-ci
se retrouve alors traqué par les villageois, notamment par le camionneur du
début du film qui était dans la centrale nucléaire !
Les
parents de l’enfant sont dépités et organisent les funérailles puis ils se
rendent dans un restaurant de la ville ; le motard est présent, lui
aussi, et une violente bagarre a lieu !
C’en
est trop, les villageois décident de lyncher le motard, face à Madeleine
impuissante devant ce déchainement de violences…
Sans
aucune preuve réelle ou tangible et sans même la moindre enquête de la police,
le motard est tabassé puis trainé jusqu’à
un poste électrique situé dans le village…
Devenus
fous, les villageois veulent l’électrocuter !
Ils le
positionnent en croix et actionnent le levier qui va diffuser les 10 000 volts
d’électricité !
Pourtant,
à aucun moment, le motard allemand ne semblait agressif ou méprisant vis-à-vis de
la population du village et rien n’indique que ce soit lui qui avait renversé
la fillette ; la bêtise et les à priori xénophobes ont fait le reste pour
appliquer cette justice sauvage, exécutée manu militari !
Mon
avis :
Réalisateur
de plusieurs films pornographiques sous le pseudonyme de Richard Stephen, Dominique
Goult signe avec ce « Haine » de 1978 un film OVNI, assez rare à
trouver jusqu’alors et que l’éditeur « Le chat qui fume » a eu l’excellente
idée d’exhumer et sortir dans un magnifique blu ray, c’est donc l’occasion de
redécouvrir ce film méconnu dans la carrière de Klaus Kinski et somme toute
très intéressant…
Au
départ, l’impression immédiate que se fera le spectateur, c’est que c’est très
décousu et parfois difficile à comprendre (la scène de l’accident n’est pas
claire et crédible, tout comme le prologue dans la centrale nucléaire qui n’apporte
quasiment rien à la suite du film), l’arrivée de Kinski semble renforcer son
côté marginal (l’acteur est habitué à ce type de rôles) et s’il y a bien un
comédien qui pouvait jouer ce rôle, Dominique Goult a tapé dans le mille en
choisissant Kinski !
Kinski
ne quitte jamais sa combinaison de tout le film, même pour dormir ; sa
relation amoureuse avec Maria Schneider semble forcée (pas dans le film mais
dans la crédibilité pour le spectateur !), le camionneur tout comme les
villageois sont plutôt caricaturaux et pourtant ça fonctionne plutôt pas mal
(ah la gitane Maïs au bec de la gérante du bar et les trognes des clients, on
est vraiment dans la France profonde des années soixante-dix !)…
La
mort accidentelle de la gamine va mettre le feu aux poudres et Kinski semble le
coupable désigné, au vu de la xénophobie des habitants, donc tout va partir en
live !
C’est
à ce moment- là que Dominique Goult applique ce déchainement de violence qui n’est
pas sans rappeler celui de « La saignée » de Claude Mulot (autre film
sorti chez Le chat qui fume), il y a pas mal de similitudes entre ces deux films,
l’étranger dans la ville, la fuite, un crime et au final un lynchage suivi de
mort, avec également une position christique de la victime, comme chez Mulot…
Plutôt
appliqué dans sa technique, Goult signe au final un film pas déplaisant et
assorti de décors singuliers, comme toujours Kinski irradie le métrage par son
charisme et donne du coup une grande qualité au film, servant de plus- value
grâce au jeu d’acteur qu’il déploie…
Vrai
film de cinéphiles, « Haine » ravira les amateurs de perles noires et
nihilistes (aucun point de retour et aucun espoir n’est donné dans le film qui
porte bien son nom) et ceux qui sont curieux de voir des œuvres sortant de l’ordinaire
doivent se ruer sur le blu ray, ils seront comblés !
Une
nouvelle fois, « Le chat qui fume » sort des sentiers battus et nous
propose du très rare sur lequel on aurait tort de rechigner, donc je vous
conseille ardemment de vous procurer ce film, le digipack et l’image sont comme
à l’accoutumée du beau travail !
« Haine »
est à découvrir absolument…
Note :
7/10
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