LA
BRUTE, LE COLT ET LE KARATE
d’Antonio
Margheriti
1974
Italie/Etats-Unis/Espagne/Hong
Kong
avec Lee Van Cleef, Lo Lieh, Femi
Benussi, Erika Blanc, Patty Shepard, Julian Ugarte Landa
Western Chop suey
105 minutes
DVD édité chez Seven Sept
Synopsis :
Chine
et Etats unis, à la fin du dix- neuvième siècle…
Ho
Chiang, un guerrier chinois, est menacé par le chef d’une triade, ce dernier
lui somme de retrouver un trésor qui appartient à son oncle Wang, sans quoi il
exécute toute sa famille !
Ho
se rend donc dans un village du far west, afin de récupérer le fameux trésor…
Dakota,
un bandit de grand chemin, est également un perceur de coffres ; il a eu
vent du trésor appartenant à Wang et, un soir, il se rend au domicile de Wang ;
quand il perce le coffre, il découvre, à son grand étonnement, non pas de l’or
mais des photos de femmes nues !
Lorsque
Dakota fait exploser le coffre, l’oncle de Ho Chiang, qui a repéré le manège de
Dakota, décède d’une crise cardiaque !
Dakota
est arrêté par le shérif et emprisonné, avant d’être condamné à mort par
pendaison…
Arrivé
au village, Ho Chiang se fait volontairement emprisonner en provoquant une
bagarre dans le saloon ; il a le temps de discuter avec Dakota et comprend
son but…
En
fait, l’oncle de Ho était tatoueur et a tatoué sur chaque fesse des prostituées
qu’il a rencontrées, les plans du trésor si convoité !
Ho
sauve Dakota de la potence et les deux hommes s’enfuient de la ville à toute
vitesse…
De
dangereux gangsters dont Yancey Hobbitt, un ecclésiastique extrémiste et
sanguinaire, sont aux trousses de Dakota et de Ho Chiang…
Ils
retrouvent une par une les prostituées que l’oncle Wang avait tatouées et peuvent ainsi
reconstituer la carte de l’endroit du trésor…
Mais
leur périple ne sera pas de tout repos et de multiples embûches attendent Ho et
Dakota !
Les
compétences de kung fu de Ho et le sens de la gâchette de Dakota seront les
meilleurs alliés des deux malfrats, alors que les pistoleros avides du trésor
ne tardent pas à les retrouver !
Mon
avis :
Genre
bâtard et hybride, le western dit « chop suey » est un savant mélange
de film d’action, de western spaghetti et agrémenté de scènes de combats au
kung fu ; avec ce « La brute, le colt et le karaté » on a ici un
des meilleurs ersatz du genre qui fut coproduit par la firme mythique Shaw…
Certes
les scènes de kung fu n’égaleront jamais les films de Bruce Lee, on voit bien
que Lo Lieh n’assène pas les coups à ses combattants et que c’est du pur
chiqué, de même les bonds et les pirouettes effectuées par l’acteur, on voit
bien qu’il peut dire merci au trampoline (même s’il est hors champ), ceci étant
« La brute, le colt et le karaté » reste un spectacle honnête et très
distrayant de la part du Maestro Antonio Margheriti, grand artisan de films
populaires, il n’a pas démérité et a cru à fond à son métrage ; il faut reconnaître
qu’il n’y a un très grand effort pour le scénario, très particulier et atypique
(l’idée des tatouages sur les fesses des prostituées est unique et il fallait y
penser !)…
Ça reste
donc très sympathique et hyper tonique (les plans défilent à une vitesse
vertigineuse et les méchants en seconds rôles sont assez savoureux) ; Lee
Van Cleef n’a pas besoin de faire grand-chose, sa trogne et son charisme font
tout dans le film, à noter la présence de deux bombes sexuelles du cinéma d’exploitation
italien, Erika Blanc et Femi Benussi, que l’on reverra dans pléthore de films
de cinéma bis que les belles irradient par leur beauté !
Bref,
on ne s’ennuie pas et le rythme est suffisant pour que le spectateur garde une
attention et témoigne un intérêt pour l’histoire délirante voulue par Margheriti,
qui s’est plutôt bien démené dans l’ensemble…
Lo
Lieh croit en son personnage et son duo avec Van Cleef fonctionne à plein
régime, le personnage du prêtre Yancey Hobbitt est terrifiant et c’est à se
demander s’il n’a pas inspiré Tarantino pour le rôle de Samuel L.Jackson dans « Pulp
Fiction » avec ses versets de la bible débités à la moindre occasion, le
parallèle entre les deux films est frappant !
Sans
aucune prétention et facile à suivre, « La brute, le colt et le karaté »
se visionne tranquillement, la violence n’y est pas outrancière et le mélange
gunfights au colt/bastons de kung fu plaira
aisément aux cinéphiles curieux de l’alliage des genres, avec en plus, la
qualité propre aux films de Margheriti, cador du cinéma d’exploitation à la
carrière très prolixe et qui a sorti des chefs d’œuvre dans sa filmographie…
« La
brute, le colt et le karaté » n’est pas son meilleur film mais demeure
tout de même très agréable à visionner, le DVD de Seven sept est honorable et
comporte des bonus avec Julien Sévéon, qui retrace avec passion le contexte de
ce genre qu’est le western chop suey, ses explications sont précieuses et
facilitent la compréhension avant de voir le film…
Du
tout bon !
Note
: 7/10
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