LA
COMTESSE PERVERSE
de Jess
Franco
1974
France
avec
Lina Romay, Alice Arno, Howard
Vernon, Robert Woods, Tania Busselier, Pamela Stanford
73
minutes
Film
érotique
DVD
édité chez Artus films
Montage
de Gérard Kikoïne
Synopsis :
Sur
une ile privée en Espagne, au début des années soixante-dix…
Moira
et Tom, un couple de jeunes gens, découvre une femme complètement nue allongée
sur la plage qui juxtapose leur maison ; ils la rapatrient chez eux et
celle-ci, revenant à ses esprits, leur explique qu’elle a vécu un vrai calvaire !
La
comtesse Ivana Zaroff et son mari le comte Rabor Zaroff sont de dangereux châtelains
qui s’adonnent à des « chasses » modernes ; en fait, Moira et
Tom leur « fournissent » des jeunes femmes qui seront leurs futures
victimes, ne se doutant de rien, ils invitent les jeunes femmes à un repas chez
les Zaroff et ceux-ci se livrent à des jeux sexuels avant de torturer les
belles !
Silvia
Aguado, une amie de Tom, sera la victime idéale !
Tom
l’invite d’abord à son domicile, puis ils partent, accompagnés par Moira, sur
un bateau jusqu’à la demeure des Zaroff…
Silvia
ne semble se douter de rien…
Le repas
est composé d’une pièce de boucher, une énorme part de bifteck…
Une
nuit, Silvia se réveille et se rend dans le salon…
Elle
découvre, horrifiée, que la viande servie par les Zaroff est en fait humaine !
C’est
alors qu’Ivana procède à une nouvelle chasse avec Silivia, elle lui donne
quelques minutes d’avance et la pourchasse, armée d’un arc et de quelques
flèches !
Mais,
entretemps, Tom, pris de remords, va étrangler sa femme Moira et interféré les
plans macabres de d’Ivana et Rabor ; Tom parvient à retrouver la trace de
Silvia…
Hélas
il est déjà trop tard !
Mon
avis :
Catalogué
à juste titre comme un film érotique voire clairement pornographique, « la
comtesse perverse » est un des films les plus extrêmes de Jess Franco mais
pourtant il est loin d’être inintéressant, surtout pour les techniques en « grand
angle » qui subliment le film et pour le montage avec Gérard Kikoïne aux
manettes, illustre réalisateur de films X, et aussi Lina Romay toute jeune et
qui s’armait déjà d’un sex appeal de folie ; l’histoire en elle-même s’axe
sur la légende des « Chasses du Comte Zaroff » mais le père Franco
blinde comme un fou son film de scènes de copulation et on peut dire que ça
barde de ce côté-là…
L’architecture
de la demeure des Zaroff est baroque et délirante mais Franco soigne beaucoup
son œuvre avec de superbes vues de falaises, de ciels ou de mer, ce qui
renforce le côté esthétique du film, s’inspirant de peintures, tout comme les « trophées »
de chasse accrochés aux murs du salon des Zaroff…
Lina
Romay en Silivia prude incarne l’innocence qui sera vite souillée par la
démence de Vernon et Alice Arno, quant à Robert Woods (autre acteur fétiche de
Jess Franco, vu dans le sublime « Miroir obscène ») il reviendra à la
raison mais il sera trop tard pour sauver Silvie des griffes d’Ivana !
Le
côté « festin cannibale » sera repris trois ans plus tard par Joe d’Amato
dans son « Emmanuelle et Françoise », en 1977, édité chez Le chat qui
fume et qui est une autre sommité de cinéma déviant…
Avec
« La comtesse perverse », on est en plein dans un délire sexuel et
orgiaque avec des plans séquences explicites et une histoire assez classique,
parfois plombée par des longueurs, mais si l’on s’arme de patience on ne
regrettera pas d’aller jusqu’au final, quasi Rollinien avec la mer comme
tombeau, qui donne une plus- value à l’aspect poétique du film…
Dans
l’ensemble et grâce à toutes les qualités énumérées précédemment, « La
comtesse perverse » s’inscrit bien dans la période prolixe et faste de
Franco puisqu’il signait dix films par an entre 1973 et 1975, « La
comtesse perverse » est donc doté d’un dynamisme et d’une acuité
cinématographique propres au style de Franco et que ses fans apprécieront sans
nul doute…
Il
est évident que « La comtesse perverse » s’adresse à un public adulte
et averti et que le propos du film risquera de rebuter les personnes les plus
prudes, c’est un film extrême et libre, très osé et il faut être aguerri au
genre pour le visionner…
Le
DVD sorti chez Artus films est d’une grande qualité, l’image est nette et le
bonus à la cinémathèque française est, par ailleurs, passionnant…
Dans
la filmographie de Franco, « La comtesse perverse » s’impose comme un
pilier et il est impératif pour tous les cinéphiles fans du Maitre de l’avoir
visionné…
Un
film à marquer d’une pierre blanche !
Note :
9/10
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