samedi 4 décembre 2021

Nomadland de Chloé Zhao, 2020

 

NOMADLAND

de Chloé Zhao

2020

Etats-Unis

avec Frances Mac Dormand, David Strathaim, Linda May, Bob Wells

Road movie/drame/étude sociale

108 minutes

3 Oscars (meilleur film, meilleure réalisatrice, meilleure actrice)

Synopsis :

En 2011, Fern perd son emploi après la disparition de l’usine américaine de plâtres à EmpireNevada, où elle travaillait pendant des années avec son mari, récemment décédé.

Fern décide de vendre la plupart de ses biens et achète une camionnette pour vivre et parcourir le pays à la recherche d’un emploi.

Elle accepte un travail saisonnier dans un centre Amazon le temps de l’hiver.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Bardé de récompenses et de distinctions, « Nomadland » est effectivement méritant car c’est un très beau film, très rare et qui traite d’un sujet méconnu au septième art, la vie de nomades aux Etats-Unis (ce sont de vrais nomades dans le film, ce qui renforce considérablement le réalisme et la crédibilité des scènes)…

Frances Mac Dormand est également productrice du film, elle y croit dur comme fer et s’est investie comme jamais, sa prestation est extraordinaire !

On suit avec passion son périple, TOUT est montré sans la moindre fioriture par la caméra sincère de Chloé Zhao, les galères mais aussi les joies et les bons moments vécus par ce bout de femme sexagénaire qui lutte en permanence pour sa survie, ce n’est pas facile, il y a des moments où elle se donne un mal de chien (on ressent le froid qu’elle subit, « Nomadland » est un film sensitif et viscéral), rien n’est épargné au spectateur (la séquence de la défécation dans le van, les trognes horribles des clochards, les toilettes de l’aire d’autoroute à nettoyer), Frances Mac Dormand se donne à fond dans son rôle, elle ne fait JAMAIS semblant même si c’est extrêmement dur à jouer et à rendre crédible vis-à-vis du spectateur, elle réussit avec brio à donner de l’empathie à son personnage, ce qui lui vaudra l’oscar de la meilleure actrice, tout à fait mérité…

Chloé Zhao nous fait défiler des tranches de vies et on ne s’ennuie pas, j’étais pris dans le film, comme hypnotisé et je regarde le compteur de mon lecteur blu ray, déjà une heure de passée ! ça défile de façon si fluide qu’on ne se rend pas compte du temps, on voyage en même temps que les nomades, c’est sans doute ce qui fait la force du film, qui évite le pathos et le misérabilisme pour nous faire s’attacher aux personnages, des anti héros, des anti golden boys, des anti Beverly Hills 90210, et bien des fois c’est pas plus mal ! « Nomadland » se distingue de tous les autres films que l’on voit habituellement ; c’est finement joué, les décors naturels sont magnifiques, on a de très beaux couchers de soleil et Chloé Zhao nous montre la réalité de la dureté du monde du travail aux Etats-Unis (l’usine Amazon, les petits boulots pour survivre) mais aussi des fulgurances avec des passages durs et émouvants (Frances Mac Dormand qui doit quitter le parking nocturne, son van qui lâche et elle n’arrive pas à démarrer) ; il y a aussi de l’espoir avec le repas de Thanks Giving où elle est invitée par un autre homme qui semble l’aimer passionnément…

Réalisé très simplement et sans le moindre effet tape à l’œil, « Nomadland » est en fait une œuvre d’une grande richesse humaine malgré pourtant la pauvreté qu’elle nous dévoile, celle de ces « petites gens » laissées sur le bord de la route et qui ont choisi la vie de nomade, refusant les normes de l’establishment…

« Nomadland » est un film d’auteur, un chef d’œuvre d’atypisme mais qui se prend comme un uppercut en plein cœur, c’est un métrage naturaliste et basé sur la nature (on voit un plan furtif d’une baignade nue dans un torrent)…

D’une qualité technique indéniable, « Nomadland » contient des séquences planantes, c’est un film hors du temps et hors codes que seuls les cinéphiles plus ouverts et OPEN pourront comprendre, assimiler et savourer…

Ce n’est pas un film aisé à saisir, il faut se plonger dedans et se laisser happer par les images qui enveloppent l’écran, il s’agit ni plus ni moins d’une expérience cinématographique mais au final, « Nomadland » s’avère remarquable en tous points…

Du très haut niveau de cinéma et un film juste, sincère, beau et envoutant…

Pour les plus ouverts, « Nomadland » est un must have, à voir absolument !

Note : 9/10








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