DRIVER
de
Walter Hill
1978
Etats-Unis/Grande
Bretagne
avec Ryan O’ Neal, Isabelle Adjani, Bruce Dern, Ronee
Blakley
Film policier
91 minutes
Blu ray édité chez Studiocanal
Synopsis :
Los Angeles, Etats-Unis, fin des années
soixante-dix…
À la sortie d'un casino, une jeune femme est
témoin d'un braquage effectué par deux gangsters qui parviennent à échapper à
la police grâce à l'habileté du chauffeur de la voiture.
Elle refuse de donner leur signalement à la
police et parvient à se lier avec le chauffeur, ceci afin de tenter de lui
dérober son butin.
(source : Wikipedia)
Mon
avis :
Deuxième
film de Walter Hill après “Le bagarreur », « Driver » est un
excellent polar qui s’inscrit bien dans la filmographie du metteur en scène, d’ailleurs
si on s’intéresse un peu plus à la carrière de Hill, on notera qu’il a quasiment
réalisé que des bons films, dont certains qui deviendront culte (comme « Les
guerriers de la nuit »), donc ici avec « Driver », Walter Hill
signe un film très noir, magnétique et sans le moindre humour ; Hill
dirige impeccablement ses acteurs et nous gratifie de poursuites en voitures
endiablées et véritablement impressionnantes ; on note une grande violence
et des fulgurances sans compromis, avec une musique immersive et
particulièrement stressante, Isabelle Adjani, pour son premier rôle américain,
s’en sort bien et témoigne d’une très grande froideur, elle a un charme glacial
qui colle bien à son personnage de « complice » du truand, elle dégage
une aura et une classe qui bonifiera sa carrière, car son rôle est atypique,
tout comme le film !
« Driver »
est mené de main de maitre et dans le bonus du blu ray, Walter Hill nous révèle
son astuce pour la scène du camion avec les troncs : en fait la séquence a
été tournée à l’envers ! le véhicule du « driver » part en fait
en marche arrière car le plan était beaucoup trop risqué ! incroyable
passage où le spectateur n’y voit que du feu !
« Driver »
est un vrai polar brut de décoffrage qui ne plaisante pas du tout ! ça
barde et les truands sont les pires salopards, avec les trognes adaptées, un
moment très dur du film est le meurtre où la jeune femme est abattue froidement
par un des tueurs qui lui colle un oreiller sur le visage ; les « casses »,
eux aussi, sont particulièrement brutaux avec des échanges de tirs intempestifs
comme si les braqueurs voulaient mettre leur « signature » à chaque
braquage, bref, Walter Hill a choisi d’y aller carrément et « Driver »,
outre ses grandes qualités, est un métrage hyper direct !
La
musique est à la limite du cauchemar sur pellicule, angoissante et perturbante ;
les cascades sont fort bien préparées et Ryan O’ Neal (dans le rôle du « driver »)
est convaincant, il exécute des poursuites à la limite de la folie humaine et n’hésite
pas à bousiller la tôle des voitures qu’il conduit, au grand dam des passagers
à l’intérieur, pris dans un engrenage, où ils risquent à tout moment la mort !
Sans
aucun temps mort, « Driver » est un polar américain plaisant à suivre
et pour un deuxième film de la part de Walter Hill, on peut dire que le
spectacle est plus qu’honnête, bluffant même !
Les
acteurs, que ce soit le flic, le »driver » ou ses complices (dont
Isabelle Adjani) sont tous à leurs places, la mise en scène est hyper
méthodique et chacun compose son rôle avec une extrême rigueur, les poursuites
sont menées à fond les gamelles et la maestria dont fait preuve Walter Hill
nous prouve son immense professionnalisme avec un tournage très dur car beaucoup
de séquences sont tournées de nuit et l’équipe accusait une grande fatigue,
mais Hill a su tirer le meilleur de tout le monde pour accoucher, au final, d’un
petit chef d’œuvre du polar urbain !
Beaucoup
ont vu dans « Driver » un
hommage au style de cinéma de Jean-Pierre Melville, ce n’est pas faux, le côté « noir »,
presque nihiliste des films de Melville peut effectivement se retrouver dans le
film de Walter Hill…
Assez
rare et atypique, « Driver » s’exhume avec un somptueux blu ray sorti
chez Studiocanal, il vaut le coup pour les aficionados qui aiment les films de
poursuites en voitures et les polars urbains américains, c’est même un classique
de ce genre qui s’est bonifié au fil des années…
Particulièrement
efficace et rentre-dedans, « Driver » satisfera aisément les
cinéphiles et c’est aussi l’occasion de se pencher sur la carrière de Walter
Hill, qui explosera l’année suivante, en 1979, avec « The warriors »
aka « Les guerriers de la nuit », qui reste sans doute, à ce jour,
son plus grand film !
« Driver »
est donc un film hautement recommandable et une œuvre charnière et essentielle,
faisant figure de hors d’œuvre dans la carrière prolifique (il est toujours en
activité !) de Walter Hill…
Note
: 8/10
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