samedi 29 mai 2021

Bianco Apache de Bruno Mattei et Claudio Fragasso, 1986

 

BIANCO APACHE

de Bruno Mattei et Claudio Fragasso

1986

Italie/Espagne

avec Lola Forner, Charles Borromel, Alberto Farnese, Sebastian Harrison, José Canalejas

Western italien

97 minutes

aka White apache

Blu ray édité chez Le Chat qui fume

Synopsis :

Des hors-la-loi attaquent un groupe de colons et ne laissent comme survivante qu'une femme enceinte, recueillie par des indiens.

Elle meurt en donnant le jour à un fils, que le chef Ours Blanc (White Bear) adopte et nomme Ciel ensoleillé (Shining Sky), puis élève avec son fils.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Tourné quasiment simultanément avec « Scalps » en 1986, « Bianco Apache » reprend la même trame scénaristique de son homologue mais cette fois la violence est beaucoup plus atténuée et le tandem Mattei/Fragasso accorde une plus grande place à l’action pure, le film démarre à peine que ça part à fond les gamelles et ce, sans discontinuer ; on a le plaisir de retrouver la même actrice que dans « Scalps », la magnifique Lola Forner, une fille d’une beauté hors normes, toujours dans le rôle de la squaw ainsi que l’athlétique Sebastian Harrison, atout majeur pour le public féminin, et qui se révèle plutôt bon acteur ; à mourir de rire, on retrouve Charles Borromel, méconnaissable (c’est lui qui joue l’inspecteur de police dans le « Absurd » de d’Amato), ici il n’est vraiment pas à son avantage avec une coupe de cheveux longs ridicule, il est laid comme un pou LOL…

La musique est également à se pisser dessus de rire mais heureusement le film évite de justesse d’être catalogué comme nanar ; Mattei ne se foule pas trop et nous assène des stock shots comme à son habitude, notamment un aigle et un félin sous la neige…

Le rythme du film est cependant excellent et le gimmick de la relation amoureuse entre Lola Forner et Sebastian Harrison est particulièrement bien exploité, on sent que les comédiens ont pris du plaisir à jouer leurs personnages ; un défaut majeur dans le film, ça tourne en  rond !  les scènes se répètent et on revient souvent plusieurs fois au même endroit, néanmoins les décors naturels sauvent la mise et parviennent à susciter un intérêt pour le film…

Des invraisemblances sont à noter (le nourrisson resté posé au sol pendant plusieurs heures pendant le combat final, en réalité il n’aurait pas survécu, les tortures infligées à Lola Forner, dans la vie réelle, une femme de son gabarit aurait  décédé)…

Le côté christique avec Harrison pendu par les mains à la branche de l’arbre rappelle le folklore des martyrs, heureusement Borromel est l’homme providentiel et le sauvera !

Dans l’ensemble, malgré ces quelques défauts, il faudra bien reconnaître que l’on prend plaisir à suivre le film, très distrayant et efficace et Mattei use d’une bonne technique pour le découpage de ses plans, variant les zooms et les cadrages dans l’espace qui lui est alloué, c’est un professionnel et il le démontre une nouvelle fois, il s’applique comme toujours et le rendu est fort convaincant…

Sans être un chef d’œuvre, « Bianco Apache » est l’occasion d’être redécouvert grâce à la belle édition blu ray proposée par les compères du « Chat qui fume » qui, une nouvelle fois, ont fait un super travail, image hyper nette, beau packaging et en bonus l’interview de Fragasso…

Les cinéphiles ne passeront donc pas à côté d’une offrande de ce calibre, surtout pour la rareté du film avec une version française honnête et crédible…

Et puis Lola Forner elle est vraiment craquante, elle dégage une aura de folie et ravira les spectateurs masculins érotomanes, rien que pour elle le film mérite le visionnage !

A visionner en double programme avec « Scalps », « Bianco Apache » est un film très sympa, marrant quelques fois et parfaitement destiné à un large public, à contrario de « Scalps » avec sa torture finale atroce, bref foncez et commandez- le fissa, « Le chat qui fume » mérite d’être soutenu, c’est quand même grâce à eux qu’on parvient à voir des films de cet acabit et il faut le saluer !

Note : 6/10









dimanche 23 mai 2021

Avoir vingt ans de Fernando di Leo, 1978

 

AVOIR VINGT ANS

de Fernando di Leo

1978

Italie

avec Lilli Carati, Gloria Guida, Daniela Doria, Ray Lovelock, Licinia Lentini, Leopoldo Mastelloni

Chronique sociale/film extrême

94 minutes

Coffret blu ray édité chez Artus films

Bonus avec Emmanuel Le gagne

aka Avere Vent’anni

Synopsis :

Lia et Tina sont deux belles jeunes filles qui se rencontrent et se rendent compte qu'elles ont beaucoup en commun.

Elles sont toutes les deux jeunes et désabusées, alors elles décident de faire du stop.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

« Avoir vingt ans » est un film atypique dans la carrière de Fernando di Leo mais aussi dans le panorama du cinéma italien de la fin des années soixante-dix, c’est un film « choc » très marquant qui laisse un souvenir âpre, amer et indélébile !

L’histoire commence donc avec ce duo de jeunes femmes très belles et complètement paumées, sans un sou et à la rue ; elles « intègrent » bon gré mal gré une communauté de hippies qui comporte des toxicomanes ; di Leo dresse un pamphlet de la société décadente des années 70 et le film vire très vite dans l’impudeur et le sexe (Lilli Carati est déchainée et complètement nymphomane), on suit les pérégrinations des deux jeunes femmes et cette atmosphère d’anarchie complète a des relents politisés, comme souvent chez di Leo ; la mise en scène est impeccable, di Leo prouve une nouvelle fois ses talents de cinéaste, même si on lui préfèrera sans hésitation ses polars de la trilogie du milieu, plus attractifs et plus attrayants, aussi bien pour lui que pour le spectateur, on l’y sent beaucoup plus à l’aise…

Les spécialistes ont toujours dit que Di Leo avait un « problème » avec les femmes, d’autres disent le contraire et démontrent que justement, cet étalage de sexe sert à créditer la féminité et donc à cautionner le côté féministe de son propos, chacun se fera son propre avis…

A noter la présence de Daniela Doria en jeune femme aux cheveux courts avec trois marmots, qui jouera plus tard dans des films de Lucio Fulci, notamment « L’éventreur de New York » et « Le chat noir » et dans un rôle quasi mutique, Ray Lovelock, vu barbu dans l’immense chef d’œuvre « Le massacre des morts-vivants » tourné quatre ans plus tôt…

Bon parlons maintenant de la scène finale…

Soyons clairs, elle est simplement atroce et à déconseiller impérativement au public féminin, il me semble que di Leo est allé trop loin, voulant surfer sur le succès de »La dernière maison sur la gauche », mais là c’est d’une sauvagerie hors normes, à la limite du supportable !

Artus films a réussi à retrouver le montage intégral d’ »Avoir vingt ans » car le film a été censuré et coupé de multiples fois, on peut maintenant le découvrir dans sa version Uncut mais c’est vraiment too much, je pense que di Leo n’était pas obligé de nous infliger une telle barbarie qui semble presque faire partir en vrille le film, un final insolite et totalement inattendu par rapport au reste du film, c’est du pur cinéma extrême, di Leo s’est lâché mais c’est à la limite du cautionnable !

Finalement, on se dit qu’il a quand même un sacré problème avec les femmes le père di Leo, on pourra tout de même apprécier son film mais il faudra s’armer de la plus grande tolérance avec les dix dernières minutes, version boostée et apocalyptique des rape and revenge (ici, sans revanche) qui pullulaient dans les années soixante-dix…

« Avoir vingt ans » demeure néanmoins un très bon film, témoignage de la société italienne et la musique est entêtante et magnifique, le film n’a rien perdu de sa vigueur et mérite une réhabilitation maintenant, il fut un échec à sa sortie, peut être incompris par le public et pourtant il reste un des meilleurs exemples de cinéma déviant et populaire que l’Italie nous ait pondus…

C’est un vrai film de cinéphiles, pour des cinéphiles passionnés et il est sans doute impératif de le visionner, malgré les réserves sur la fin que j’ai énoncées plus haut…

« Avoir vingt ans » est un chef d’œuvre très marquant qui ne pourra pas vous laisser indifférent !

Note : 9/10





samedi 15 mai 2021

SCALPS de Bruno Mattei et Claudio Fragasso, 1987

SCALPS

de Bruno Mattei et Claudio Fragasso

1987

Italie

avec Lola Forner, Alberto Farnese, Mapi Galan, Vassili Karis

Western brutal

97 minutes

Blu ray édité chez Le chat qui fume

Synopsis :

1865 – La résistance des Confédérés s'est effondrée avec la reddition du général Lee.

Cependant, le colonel Connor refuse de capituler et ordonne le massacre d'une tribu apache afin de kidnapper Yarin, la fille du chef indien, qu'il convoite.

Mais celle-ci, malgré ses blessures, parvient à s'échapper et trouve refuge dans la ferme de Matt Brown, un ex-soldat inconsolable depuis la mort de sa bien-aimée. Le fermier soigne l'Indienne et promet de l'aider dans sa quête de vengeance. Après un assaut des hommes de Connor, Brown et Yarin fuient dans le désert. Commence alors une longue traque…

(source : Le chat qui fume)

Mon avis :

Cinéaste touche à tout, Bruno Mattei, épaulé de son compère Claudio Fragasso, s’essaie au western et le résultat est tout à fait probant…

Malgré des passages d’une violence à la limite du supportable, « Scalps » est un film très efficace et dont l’histoire tient parfaitement la cadence, grâce à un montage serré et des plans rapides et faciles à suivre…

La beauté de l’actrice principale est un gage de qualité et renforce l’intérêt pour le film, les confédérés sont des salopards de la pire espèce et ce qui les intéresse c’est uniquement de martyriser ces pauvres indiens en pillant leurs villages, tuant tout sur leur passage !

A ce titre, le personnage de Matt Brown, le gentil fermier qui va soigner Yarin, la belle indienne rescapée, donne une touche de bienveillance face à la horde de barbares régie par le colonel Connor…

Mattei y va sec dans le gore avec un passage de torture proprement insoutenable à la fin du film (j’ai dû tourner la tête, c’est vous dire !), « Scalps » est donc réservé à un public averti et aguerri et ça n’y va pas de main morte, malgré des paysages naturels réels et bien mis en valeur (Mattei s’y connaît en photographie et il exploite à merveille les grands espaces)…

Bourré d’action, « Scalps » est un film assez rare et il ne faut pas le confondre avec un autre film du même titre sorti en 1983 et réalisé par Fred Olen Ray ; une nouvelle fois « Le chat qui fume » tape dans le mille en exhumant ce film et la copie du blu ray est impeccable, on peut découvrir ce film dans les meilleures conditions ; le doublage de la VF pique les tympans et les jurons sont légions, ce qui donne un côté humoristique au visionnage , même si le film évite de sombrer dans le ridicule grâce à l’application de Mattei et Fragasso…

« Scalps » demeure un film très honnête et sympathique, c’est un western très tardif et Mattei a pris d’énormes risques en le tournant mais au final on peut  dire qu’il a remporté son pari !

Pas mal de fusillades et de bagarres, tout cela est très bien orchestré, les cinéphiles fans de westerns d’exploitation seront aux anges avec « Scalps » et Mattei nous offre une brutalité plutôt insolite et inouïe pour un western à priori grand public et pas underground, quand il le veut il sait parfaitement s’appliquer, il livre ici un excellent film…

Rien que pour la beauté de la jolie indienne et pour les décors, « Scalps » vaut le coup d’œil (avec comme unique réserve la torture finale) et l’ensemble est plaisant et tout à fait distrayant…

Un film qui mérite d’être soutenu !

Note : 8/10





 

samedi 8 mai 2021

Sugarland Express de Steven Spielberg, 1974

 

SUGARLAND EXPRESS

de Steven Spielberg

1974

Etats-Unis

avec Goldie Hawn, William Atherton, Ben Johnson, Michael Sacks

Polar/chronique de mœurs

108 minutes

Musique de John Williams

Prix du meilleur scénario au festival de Cannes

Budget : 3 000 000 dollars

Recettes mondiales au box-office : 12 800 000 dollars

Synopsis :

Lou Jean Poplin, une femme un peu perdue, décide d'entreprendre la reconstruction de sa famille, dont tous les membres sont dispersés (son mari Clovis Poplin est en prison, et son fils est en famille d'accueil).

Elle force donc Clovis à s'échapper de la prison, puis, l'évasion pratiquement réussie, le couple s'en va retrouver leur fils.

Mais en chemin, ils prennent un policier en otage, et se retrouvent alors poursuivis par un important déploiement de forces de l'ordre et de journalistes, à travers tout le Texas.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Troisième film de Spielberg et datant de 1974, « Sugarland Express » obtint un succès mitigé mais décrocha un prix à Cannes pour le meilleur scénario, tout le monde sait que l’année suivante en 1975, Spielberg allait tout exploser avec « Les dents de la mer » qui lui permettra d’obtenir un statut de réalisateur culte…

Cependant, ce « Sugarland express » est tout de même un excellent film, un peu comme un road movie quasiment en huis clos (les trois quarts des séquences se passent dans l’habitacle d’une voiture) et l’action se suit presqu’en temps réel, on part de l’évasion de Clovis avec l’aide de sa femme, puis la virée en voiture avec quelques rebondissements, la nuit dans le camping car et l’arrivée à Sugarland pour retrouver le fils…

Steven Spielberg a seulement 27 ans quand il tourne « Sugarland express » et déjà on constate son génie et sa maitrise de la mise en scène avec une technique de filmage incroyable (notamment le tout début avec l’arrivée de Lou Jean/Goldie Hawn, modèle de timing dans l’espace mis à disposition) et un film qui prend son essor dès que Clovis et Lou Jean prennent en otage le policier ;  tous les acteurs jouent impeccablement et tout le monde est à sa place, devant la caméra affutée de Spielberg, qui contrôle tout, c’est déjà un maitre du cinéma !

Spielberg agrémente l’histoire avec des fulgurances comme les chasseurs réservistes de la police ou les médias omniprésents qui seront garants de la popularité du couple Clovis/Lou Jean vis-à-vis du public et des habitants qui les soutiennent ; il n’y a pas vraiment de violence frontale dans « Sugarland Express » malgré l’absence d’happy end ; il semblerait que le film soit inspiré d’un fait réel mais Spielberg sait aussi doter son film d’un peu d’humour malgré la gravité du sujet (un couple de pauvres gens à qui on a placé l’enfant à l’aide sociale)…

Ce qui fait la grande qualité du film, c’est que Spielberg le rend crédible (on peut supposer que cela se serait passé exactement de même dans la réalité), on n’est pas dans un scénario anarchique mais dans un film où tout tient la route, aussi bien les personnages et les situations que les dizaines de voitures de police pourchassant le couple…

Dans l’ensemble, « Sugarland express » est donc un coup de maitre et une œuvre sincère, logique, méthodique et très réussie…

Goldie Hawn est sensationnelle et les autres acteurs sont impeccables, le film se suit très facilement et on se prend de sympathie pour Clovis et Lou Jean, on espère pour eux qu’ils vont retrouver leur bout de chou, SPOILER mais il n’en sera rien, Spielberg préférant jouer la carte de la justice et de la crédibilité et il ne pouvait en être autrement quand on connaît comment fonctionne la police aux Etats-Unis, l’issue sera tragique ! FIN DU SPOILER…

« Sugarland express » fait figure de hors d’œuvre dans la carrière de Steven Spielberg, on sent qu’il respecte déjà immensément son public et qu’il souhaite donner un bon moment à passer à ce dernier… et tout fonctionne ! au-delà même de toutes les espérances !

Par contre, je ne suis pas content car en faisant des recherches pour faire mon article, j’ai constaté, sidéré et outré, que depuis 1974, quand « Sugarland express » a eu le prix du meilleur scénario, tenez vous bien :  AUCUN film de Spielberg n’a été présenté au festival de Cannes depuis celui-ci !

Ça parait incroyable et pourtant c’est vrai !

C’est incompréhensible, on croit rêver !

Pour « Sugarland express » c’est un excellent film que je vous recommande chaudement, une œuvre appliquée et d’une grande loyauté, avec une technique géniale pour un metteur en scène de seulement 27 piges !

C’est là qu’on voit les prémices du génie de Steven Spielberg…

A voir absolument si vous en avez l’occasion, les cinéphiles ne pourront pas être déçus, c’est du très bon boulot !

Note : 8/10









samedi 1 mai 2021

Novices libertines de Bruno Mattei, 1980

 

NOVICES LIBERTINES

de Bruno Mattei

1980

avec Zora Kerova, Franca Stoppi, Franco Garofalo, Mario Cutini, Paola Corazzi, Paola Montenero

Italie/France

Film érotique historique

95 minutes

aka La vera storia della monaca di Monza

Scenario de Claudio Fragasso

Musique de Gianni Marchetti

Blu ray édité chez le Chat qui fume

Synopsis :

 En Lombardie, au début du XVIIème siècle, la jeune Virginia de Leyva entre au couvent de Monza.

Issue de la noblesse locale, son ambition lui permet rapidement d'accéder au rang de mère supérieure, s'attirant en contrepartie haine et jalousie, au point de devenir la cible d'un tueur.

Au sein de ce couvent où des passions coupables se nouent, où des complots s'ourdissent et où le pouvoir de l'Inquisition peut se manifester à tout instant, Virginia sera-t-elle capable de lutter contre la tentation de la chair et d’empêcher que ce lieu dédié à Dieu ne devienne celui de débauches infernales ?

(source : Le chat qui fume, immense merci à eux)

Mon avis :

Bruno Mattei est un cinéaste surprenant à plus d’un titre et il est souvent là où on ne l’attend pas ; ici avec « Novices libertines » il signe son chef d’œuvre ultime, le film est prodigieux, aussi bien dans sa narration que dans son esthétique ; je m’attendais à un film dur et malsain et bien pas du tout ! « Novices libertines » est un film très classieux et raffiné, d’une surpuissance insoupçonnée par rapport à l’impact qu’il procure et la grande partie qui fait sa réussite est cette musique sublime signée Gianni Marchetti, elle est envoûtante et dote le film d’une énorme plus value…

« Novices libertines » peut même se cataloguer dans le summum des classiques du film érotique, au même titre qu’ »Histoire d’O » ou « Lady Chatterley », Mattei est à son zénith, il créée une ambiance hypnotique et imprégnante et le spectateur ne peut se détacher de l’action du film, les actrices sont sublimes et Franco Garofalo (décédé malheureusement l’an dernier, paix à son âme) se révèle être un acteur prodigieux !

La mise en scène est extrêmement solide et rigoureuse, Mattei traite son film très sérieusement, pour les décors et pour les costumes, on peut dire que c’est quasiment un sans- faute !

Très peu de sadisme à part quelques séquences de fouettages mais cela n’est nullement graveleux, je dirais presque que c’est le contraire que Mattei procure au spectateur avec ce passage (magnifique) de la défloration de Virginia, très beau et émouvant, on se croirait dans tout sauf dans un Mattei et pourtant c’est bien lui qui l’a réalisé, incroyable ! Mattei a vraiment beaucoup de talent, on a peine à croire que c’est le même réalisateur qui a fait « Robowar » ou « Virus cannibale », quand il veut, le bougre déclenche des sensations inimaginables, avec «  Novices libertines » il a tapé fort et signe sans conteste un de ses plus grands films !

Le blu ray édité chez les excellents « Le chat qui fume » est sublime et ils nous proposent même la version non censurée italienne (c’est celle que j’ai visionnée), le bonus avec Claudio Fragasso est très intéressant et il nous parle même de son enfance et de sa passion pour le cinéma ; l’image est impeccable et l’édition de très grande qualité…

Véritable Graal pour tous les cinéphiles, « Novices libertines » se place instantanément parmi les chefs d’œuvres absolus du cinéma de « nunsploitation » et il est impératif et indispensable d’avoir vu ce film, œuvre magistrale du genre auquel il s’apparente et qui fera date dans l’histoire du bis italien, c’est une vraie tuerie et un film envoûtant et remarquable…

Pour vous dire, ce film m’a tellement enthousiasmé que je compte même le revoir très bientôt, ce fut une immense surprise de la part de Bruno Mattei et je ne m’attendais pas du tout à une claque pareille !

« Novices libertines » est un film fabuleux, grâcieux et finalement… beau, tout simplement…

Mattei est vraiment quelqu’un à part dans le cinéma et il le prouve une nouvelle fois ici, en signant un pur chef d’œuvre !

Note : 10/10