ZENABEL
de
Ruggero Deodato
1969
Italie/France
avec
Lucretia Love, John Ireland, Lionel Stander, Mauro Parenti, Luigi Leoni,
Florenzo Florentini, Elisa Mainardi
Film
historique/ érotisme/aventures/film de cape et d’épée
99
minutes
Musique
de Bruno Nicolai supervisée par Ennio Morricone
Blu
ray édité chez Le chat qui fume
aka
Faut pas jouer avec les vierges
Bonus
avec Philippe Chouvel
Synopsis :
Le film se déroule en 1627 et concerne une
jeune femme, nommée Zenabel, qui découvre qu'elle est la fille d'un duc tué par
le baron espagnol Imolne.
Zenabel rassemble un groupe de femmes pour
combattre Imolne et se venger.
(source : Wikipedia)
Mon
avis :
On
est en 1969 et Ruggero Deodato commence déjà à avoir de la bouteille puisque « Zenabel »
est le septième film du réalisateur ; très inspiré par la série des « Angélique »,
« Zenabel » se démarque tout de même de son homologue incarnée par
Michèle Mercier car Deodato a choisi de pimenter son métrage par énormément de
scènes érotiques, mais « Zenabel » est donc un film de cape et d’épée
hyper plaisant et bougrement sympathique :
la belle Lucretia Love qui joue le rôle-titre est une femme bourrée de
charisme, peut être même plus que Michèle Mercier qui semble nunuche et insipide
à côté…
Dans
« Zenabel » ce qui étonnera le cinéphile c’est la technique visuelle
adoptée par Ruggero Deodato, c’est un festival avec de nombreux zooms, des
séquences en accéléré, tout ceci confère à donner une très grande modernité au
film où le spectateur ne s’ennuie jamais !
Un
soin énorme est accordé aux costumes et aux décors, avec même le passage final
de l’assaut qui nécessita des centaines de figurants !
Deodato
nous prouve déjà qu’il est un excellent cinéaste et « Zenabel » est
une révélation, c’est un film populaire qui s’inspire des fumetti, ces bandes
dessinées pour adultes qui florissaient en Italie fin années 60/ début années
70, en un mot on se régale !
La
beauté plastique des actrices (Lucretia Love en tête mais aussi sa seconde, l’actrice
brune qui lui volerait presque la vedette tant elle est sexuée !) sert de
levier au film et lui procure beaucoup de culot et de modernité, le postulat du
film demeurant assez atypique qui décuplera son originalité…
Deodato
s’est donné un mal fou pour réaliser « Zenabel » et la chance n’a,
hélas, pas tourner en sa faveur puisque le film est sorti en décembre 1969 le
même jour que des attentats sur le territoire italien, ce qui le fit passer au
second plan et détourna le public des salles obscures suite à ces drames…
Deodato
aurait vraiment mérité un succès populaire mais l’histoire et l’actualité de l’époque
en décidèrent autrement !
Film
hyper rare, « Zenabel » sort aujourd’hui en blu ray et avec la
version française d’époque chez nos amis du Chat qui fume, quoiqu’il en soit cela
tient du miracle ! et l’édition est vraiment classe et ravira les
cinéphiles fans de curiosités italiennes, avec notamment une excellente
intervention de l’ami Philippe Chouvel dans les bonus !
Dépaysant
et réjouissant, « Zenabel » est un petit film d’aventures et d’érotisme
fort enjoué et doté d’une grande dynamique, la tonicité des comédiennes et
comédiens (Lucretia Love en tête) y est pour beaucoup dans la sympathie dégagée
par ce film…
Sincère,
marrant et frontal, « Zenabel » ne prend personne en traitre, on
passe un agréable moment et les fans des « Angélique » devraient se
régaler et y trouver largement leur compte (n’omettons pas de signaler qu’il s’agit
d’un film pour « public adulte », eu égard aux nombreuses scènes de
sexe !)…
Deodato
a corsé son film d’un grand sex-appeal, tout le monde n’est pas forcément
convié à le regarder (une interdiction aux mineurs semble justifiée), ceci
étant, « Zenabel » demeure encore de nos jours et après le décès
récent de Ruggero Deodato un film très important dans sa carrière, il a décollé
avec celui-ci et a donné ses lettres de noblesse au cinéma populaire italien,
ses métrages suivants firent qu’il était reconnu et respecté de ses collègues
metteurs en scène en Italie !
Rien
que pour son originalité et sa rareté, « Zenabel » mérite votre attention,
l’histoire est plutôt simple (une vengeance), le timing est très précis, les décors
naturels bien exploités et le charme vigoureux des actrices remporteront l’adhésion
inévitablement du spectateur, impossible de ne pas être sensible à leur beauté !
Une
particularité de « Zenabel » c’est son féminisme affiché face aux
hommes justement plutôt lourdauds et misogynes, 50 années avant « Me too »,
Deodato inventait l’anti sexisme !
« Zenabel »
est donc un film à réhabiliter en urgence, petite pépite du film d’exploitation
qui propulsera la carrière de Deodato…
Dans
le genre cape et d’épée/érotique, « Zenabel » marqua d’une pierre
blanche le cinéma italien !
Note :
7.5/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire