HANA – BI (Les Feux d’artifices)
De Takeshi Kitano
1997
avec Beat Takeshi Tikano
sorti chez ARTE DVD
Synopsis :
Suite à une altercation avec des gangsters et des policiers qui tourne mal, un agent des forces de l’ordre se retrouve gravement blessé, par la faute de son supérieur qui a mal anticipé l’assaut…
Ce dernier a du mal à s’en remettre car, de plus, son épouse est atteinte d’une maladie incurable qui a pour conséquence une mort programmée sous quelques semaines…
Blasé, l’inspecteur plaque tout pour se consacrer à sa femme et entame une sorte de « quête spirituelle » initiatique avec la double mission d’assister son collègue grièvement blessé et cloué dans un fauteuil roulant et changer les idées à sa dulcinée en la faisant voyager loin des turpitudes citadines…
Pour se faire, il décide de l’emmener visiter un endroit montagneux, lieu « magique » et atypique où celle-ci pourra se ressourcer et oublier un temps sa pathologie gravissime…
Malgré cette « foi rédemptrice », le commissaire est rattrapé par son passé et devra tout faire pour occulter ses démêlés avec des truands, les annihilant méthodiquement et un par un, au fur et à mesure de sa plongée dans ce voyage teinté de mort et d’espérance, où rien ne sera laissé au hasard par le biais des paysages, des situations et des environnements qu’il aura loisir de côtoyer…
Mon avis :
Considéré par beaucoup comme le plus grand film de l’illustre Takeshi Kitano, « Hana – Bi » aka « Feux d’artifices » chez nous, frappe avant tout par sa picturalité et par la maitrise incroyable des séquences, au niveau photographique et graphique, et également par cette succession de plans incroyables, témoignage d’une réelle recherche cinématographique rarement vue jusqu’alors !
Filmés de hauteur où le style léché et maitrisé intervient ponctuellement, les déroulements scénaristiques vont de pair avec les personnages et l’évocation de ceux-ci dans l’histoire…
Histoire plutôt simpliste et basique mais où l’innovation réside dans la forme du traitement avec lequel Kitano fait transcender le drame en rédemption via son personnage principal, qui n’a plus rien à perdre ni à prouver, sinon retrouver le bonheur perdu et l’amour fou de son épouse, condamnée à finir sa vie entre ses bras (l’issue du métrage est, à ce titre, surprenant et vraiment émouvant, avec une pudeur et une intensité sidérantes !).
Les seconds personnages sont bien ancrés dans l’ambiance et dirigés par Kitano de façon ultra précise, sans esbroufe ni sur jeu, conférant ainsi une crédibilité millimétrique et renforçant de fait la qualité inhérente à l’œuvre…
Plongée dans l’artistique (notamment avec des parallèles entre la peinture et la vie de tous les jours), « Hana – Bi » pourra quelque peu sembler empreint d’un hermétisme peu courant, mais recèle indubitablement de qualités, abrogeant toutes les techniques cinématographiques apparues jusqu’alors, déclinant un savoir faire hors du commun et menant large sur les plans esthétiques et picturaux…
Dégageant parfois des synchronicités spectateurs/acteurs et acteurs/spectateurs, « Hana Bi » est de loin l’un des films asiatiques les plus inventifs des années 90, n’occultant pas pour autant la violence avec des passages hyper violents, mâtinés de « gore » et qui font parler la poudre avec aisance et décomplexion…
Œuvre majeure à voir impérativement !
9.75/10
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