dimanche 25 mars 2012

SUSPIRIA de Dario Argento, 1977

SUSPIRIA

De Dario Argento

Italie

1977

avec Jessica Harper, Stefania Casini, Udo Kier, Alida Valli

sorti en bluray chez Wild side

Synopsis :

Une jeune étudiante en danse classique, Suzy Banner, arrive sous une pluie torrentielle à l’académie de danse de Fribourg, en Suisse…

Très vite elle remarque des réactions bizarres des élèves de l’école, qui semblent comme terrorisées par l’ambiance des lieux…

Un meurtre atroce est commis sans que l’on puisse en déterminer ou identifier le commanditaire…

L’atmosphère s’avère alors lourde et pesante, comme emplie par une sensation étouffante et délétère !

Après une gigantesque engueulade, le pianiste de l’établissement (également aveugle) est congédié…

Peu de temps après il est retrouvé mort sur une place en pleine nuit, victime d’un égorgement par son berger allemand !

Suzy comprend alors qu’il y a quelque chose de pas clair dans cette école et se rend en ville pour y rencontrer un psychiatre adepte des sciences occultes…

Ce dernier lui fait vite comprendre que l’établissement est possédé et qu’elle a affaire à un groupe de « sorcières » sataniques et maléfiques !

Suzy veut percer le mystère qui entoure les lieux…

Aidée par une de ses camarades, elle se lance dans une quête folle de la vérité, cherchant à éradiquer coûte que coûte le mal inhérent qui la ronge…

Les sorcières s’en étant rendu petit à petit compte vont chercher à l’éliminer par tous les moyens !

S’engage alors une course contre la montre avec comme point d’orgue la survie de Suzy et la rencontre avec l’une des « Mères » …

Mon avis :

Argento atteint ici son niveau le plus baroque de toute sa filmographie, totalement « héritier » du style de Mario Bava, avec une très large inspiration du Maestro pour les couleurs ultra développées picturalement parlant, amplifiées par une violence quasi surréelle et fantasmatique…

Totalement maîtrisé du début à la fin, « Suspiria » se révèle authentiquement diabolique et ne ménage ni le spectateur ni ses héroïnes !

Comme en état d’hypnose, on suit le film de façon linéaire mais on est bouleversé par l’impact des images et l’utilisation narratrice de ses dernières…

Le visuel prend le pas sur l’histoire elle-même, permettant ainsi une approche inédite dans le cinéma fantastique de l’époque !

A la fois terrorisé (le film fait vraiment très peur) et fasciné, le spectateur rentre très vite dans le jeu habilement rôdé par Argento et ne s’en détache que par une issue dérobée, un peu comme un visiteur quittant une maison…

Il n’y a rien à redire dans ce film tant tout confère à l’esthétique et frôle la quasi perfection !

Floués devant un métrage de haute volée, l’on contemple cette œuvre ultra colorée et psychotique mais pourtant attirante et d’une beauté imparable !

Novateur sur tous les plans, « Suspiria » fit sensation à sa sortie et enflamma les festivals où il fut projeté, asseyant Argento au rang de réalisateur culte !

Un degré – pallier du cinéma transalpin est alors atteint où une partie de la scène du cinéma d’horreur trouve ici un levier, inspirant nombre d’autres réals mais sans jamais atteindre la qualité et la vitalité d’un tel film …

Lancinant et dynamique en même temps, froid dans sa conception évolutive mais chaud dans ses couleurs chatoyantes et bigarrées, « Suspiria » renouvelle complètement le cinéma d’horreur, rattachant le meilleur de ses prédécesseurs en l’actualisant sur le thème de la sorcellerie pour accoucher d’une bombe filmique impossible à démarquer de l’inconscient de son spectateur…

Visionnaire et impénétrable, « Suspiria » est une pierre angulaire du cinéma d’horreur contemporain qui se savoure avec délectation et qui délivre une empathie et un rapport spectateur/film visuellement fantastique !

Le meilleur Argento avec « Profondo rosso » et « Tenebre » avant la dégringolade que l’on sait amorcée après « Trauma »…

Revoyons le encore et encore !

PS : la musique de Goblin supervisée par Argento himself est composée de stridences et de synthés ultra tonitruants matinés de percussions folles.

Argento les enregistrera afin de les mettre en « live » lors des divers tournages des scènes où elles apparaissent (les scènes de meurtres notamment)…

Au final, le rendu musical servira de tremplin à un décuplement de violence annihilant toute douceur et transcendant le sentiment d’insécurité déjà bien ressenti par le spectateur….

En définitive le score s’avèrera prodigieux, faisant partie intégrante du film !





Dédicace à Bruno Dussart

Note : 10/10






vendredi 23 mars 2012

Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper, 1974

MASSACRE A LA TRONçONNEUSE

Aka Texas Chainsaw Massacre

De Tobe Hooper

1974

présenté au festival de Cannes en 1979

Etats Unis

Sorti chez René Château en VHS dans la collection mythique « les films que vous ne verrez jamais à la télévision »

Avec Gunnar Hansen, Marilyn Burns

Synopsis :

Un groupe de jeunes touristes roulant en van prend en stop un homme étrange qui se révèle très vite agressif…

L’individu sort alors un rasoir et blesse un des protagonistes !

Il est chassé violemment du van !

Le groupe arrive bientôt dans un endroit perdu afin de demander de l’aide car il est perdu…

L’horreur sournoise les attend !

Ils ne pouvaient pas imaginer ce qui allait arriver !

Une mort latente, une issue funeste et brutale est désormais enclenchée et ce, de façon irréversible !

Mon avis :

Le seul ! L’unique !

Peu de films d’horreur arrivent à la cheville de ce métrage mythique considéré à juste titre comme l’un des films les plus angoissants et malsains de tous les temps !

Rien n’est laissé au hasard et l’horreur monte petit à petit, crescendo !

Véritable reflet d’une dégénération et d’une dégénérescence d’une famille de bouchers barges prenant la viande humaine comme une viande d’abattoir et s’attaquant au moindre chaland qui aura l’ultime malheur de s’aventurer dans leur demeure…

Hyper réaliste et curieusement très peu gore, Texas chainsaw massacre est un véritable électrochoc dans son genre…

Des séquences mémorables et inoubliables ponctuent un film très chargé en lourdeur émotive et bourré en violence cradingue, oppressante et étouffante !

Le personnage légendaire de Leatherface y fait alors son apparition, marquant d’une pierre blanche le bestiaire du film de psychopathes, au même titre que Norman Bates, Frank Zito ou Michael Myers !

Ça ne rigole pas du tout et tout le monde en prend pour son grade avec une arme redoutable : la tronçonneuse !

La scène du repas est d’une horreur infernale et véritablement traumatisante et le dénouement renvoie au pire, électrisant le spectateur de par sa vision horrifique et déjantée !

Quant au prologue, ce n’est ni plus ni moins qu’une vision apocalyptique d’un charnier enterré sous le sable d’une terre aride et qui refoule le vomi et la sueur !

Des scènes nocturnes amplifient le sentiment de piège où les innocents touristes se révèlent enfermés, d’un guet apens à priori banal peut surgir à tout moment la mort ou l’agression barbare via un engin lethal, la tronçonneuse de Leatherface !

On ne se doute pas de ce qui nous attend !

« Massacre à la tronçonneuse » reste un grand film, le plus abouti de son réalisateur qui le mènera au succès et à la notoriété, il ne fera jamais mieux !

Icône improbable mais réelle du « pur » cinéma d’horreur, bien avant les Saw ou autres Colline a des yeux remis au gout du jour par des producteurs peu scrupuleux, TCM 1974 était là avant tout le monde !

La pierre angulaire, la génèse d’un genre, c’est net et imparable !

La Bible du film d’horreur l’inscrit en préambule de tous les autres, pilier cinématographique sur lequel toute une scène s’est bâtie !

Clef de voûte absolue d’un genre qui n’en était alors qu’à ses prémices !

 On ne peut pas se déclarer fan de films d’horreur sans avoir vu « Massacre à la tronçonneuse » !

10/10

























jeudi 22 mars 2012

DEMONS de Lamberto Bava, 1985

DEMONS

Aka DEMONI

De Lamberto Bava

Italie

1985

produit par Dario Argento via DACfilms

avec Urbano Barberini, Natasha Hovey, Bobby Rhodes, Nicoletta Elmi, Michele Soavi

Synopsis :

Un mystérieux individu à moitié masqué distribue des tracts dans le métro…

Il s’agit en fait d’une invitation pour la diffusion d’un film dans un cinéma flambant neuf situé dans le centre ville…

Pour l’inauguration de la salle multiplex sont invités un panel de gens, représentatif d’un public plutôt large…

A peine le film débuté, une spectatrice est prise d’un malaise et va aux toilettes du cinéma…

Une énorme pustule pousse dans son cou et très vite elle se retrouve transformée en une sorte de zombie (ceci suite à une blessure due à une égratignure lorsqu’elle mit un masque exposé à l’entrée avant la projection du film !).

Puis tout part en vrille, la femme démone zombifiée agresse tous ceux et toutes celles qui lui tombent dessus et bientôt c’est la panique totale !

Tout le monde essaie de fuir mais les portes de sortie sont condamnées !

S’engage alors une course contre la montre avec un seul et unique but : sauver sa peau et ne pas être contaminé !

Mon avis :

On est en pleine âge d’or du cinéma d’exploitation transalpin, à l’époque où Argento produisait des films friqués bourrés d’action mais à l’intrigue minimaliste, mais où tout fonctionne à fond !

« Demons » ça n’arrête pas une seconde, de l’action, du gore et des rebondissements et surtout un GRAND suspense !

Coincés comme des rats dans une cage, les protagonistes de l’histoire vont devoir se démêler de la merde dans laquelle ils se sont mis ! et ce, au plus grand plaisir sadiquement coupable du spectateur !

Rien ne nous est épargné : poursuite en moto avec sabre, aveugle aux yeux crevés, démon vomissant sur sa victime, ça y va sec niveau gore cradingue !

Et on ne s’ennuie jamais !

Lamberto Bava, honnête artisan du bis, est à son apogée !

Et n’oublions pas les scores heavy metal qui amplifient la violence et provoquent même des passages jubilatoires ! («  Everybody Up » de Saxon tombe à pic dans la poursuite à moto où tout part en vrille !)…

Bien sûr subsistent pléthore d’incohérences (surtout l’hélicoptère qui a atterri dans la salle connexe, qu’est ce qu’il venait faire là ? et l’attente interminable de la prostituée aux toilettes avant sa transformation quoique au timing ça pourrait passer !), bref tout est un peu bancal et anachronique et pourtant on sort de là rasséréné et content d’avoir passé un bon moment d’horreur !

Aux frontières entre nanar et film traditionnel « Demons » possède une grande efficience dans sa dynamique et obtint un beau succès (surtout dans les videoclubs), preuve de son habileté certaine et de sa capacité indéniable à rameuter un large public fan de films d’horreurs !

Esthétiquement parlant, il y a de très belles trouvailles (notamment un travail sur les ombres des démons courant dans l’obscurité !) et une grande recherche dans la tension et le sentiment de piège, d’enfermement…

Fun, speed et bien gorasse, « Demons » est un must à posséder impérativement !








DEMONS 2 de Lamberto Bava, 1986

DEMONS 2

Aka DEMONI 2, L’incubo Ritorno

Italie

1986

produit par Dario Argento via DACfilms

avec Asia Argento, Bobby Rhodes et Dario Argento

Synopsis :

Sally, une jeune fille bo bo friquée, invite ses amis à sa soirée d’anniversaire…

Après une engueulade avec son compagnon, elle s’enferme dans sa chambre alors que tous ses potos font la teuf !

Sorti de nulle part, un zomblard sort de l’écran de sa télé et la contamine !

Très vite c’est le massacre, tous les convives sont égorgés ou sauvagement mutilés et cela se répand dans l’immeuble entier !

Un jeune couple dont la femme attend un bébé, une vieille avec son chien, un gamin seul chez lui, une honnête famille, des amateurs de culturisme, tout le monde va devoir se serrer les coudes pour survivre et sauver sa peau !

Mais quelle peut être l’issue de cette tour infernale ?

Toutes les sorties vers l’extérieur sont verrouillées !

Une seule solution : passer par le toit et descendre en rappel !

Mon avis :

Suite du premier mais indirecte et ne reprenant pas du tout où le précédent s’était arrêté, « Demoni 2 » en est plutôt une relecture avec un support différent : ici ce n’est pas d’une salle de cinéma que jaillissent les démons mais d’un écran de télévision !

L’efficacité est belle et bien toujours là et le sentiment de piège et d’enfermement quadruplé et complètement omniprésent (nous sommes à l’intérieur d’une tour !)…

Cette fois ci la contamination se fait beaucoup plus rapidement et chaque étage de l’immeuble se voit contaminé en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire !

« Ring » 21 ans plus tôt avec l’idée folle de la sortie du monstre tueur par un écran de télévision, « Demons 2 » tient bien la route et fonctionne à plein régime niveau action, tout comme son prédécesseur !

Encore une fois un suspens garanti et garant de l’intérêt que l’on portera à l’intrigue, mieux structuré que dans le premier opus…

Les effets gore manuels (on est pas encore à la période des CGI actuels) fonctionnent plutôt bien malgré la scène du chien un peu ridicule et non avenue ( le « mini gremlin » qui sort du corps est quant à lui bien grotesque et pourrit quelque peu le métrage ! )…

Mais bon…

Dans l’ensemble, ça envoie toujours autant et à aucun moment on ne s’ennuie, on est pris dans une spirale labyrinthique jusqu’à une issue étrange, presque surréaliste même !

Lamberto Bava a pris le choix de ne pas « refaire » un « Demons » bis ou un film de zombis codé et conventionné comme le laissait entrevoir ce qu’aurait pu être une suite logique par rapport au premier…

D’ailleurs on ne s’y attendait pas du tout !

Personnages un peu plus fouillés, sentiment d’oppression bien présent, architecture moderne et dédalesque faisant intégrer des plans sympatoches de descentes d’escaliers vus en hauteur ou en contre plongée, bref tout confère à faire de « Demoni 2 » une réussite certaine !

Une nouvelle fois, accrochez vous ça déménage !












dimanche 18 mars 2012

POLISSE de Maiwenn Le Besco, 2011

POLISSE

de Maiwenn Le Besco

France

Chronique sociale

2011

avec Karin Viard, Joey Starr, Maiwenn Le Besco, Sandrine Kiberlain, Anthony Delon

Synopsis :

Le quotidien de la Brigade des Mineurs d'un arrondissement de la capitale...

Des affaires de viols sur des enfants, de prostitutions, de mineurs "placés" à cause de la misère ou de l'inconscience de leurs parents, des "coups de filet" afin de réprimander des roms ou une excursion sur un camp de nomades...

Tout y est restitué de la manière la plus réaliste qui soit...

Une jeune photographe fait un stage pour le Ministère de l'Intérieur au sein de cette équipe...

Sont également explorés et retranscrits les "coups de blues" de chacun des fonctionnaires et leurs turpitudes personnelles (problèmes de couples, difficultés sexuelles, libidos perturbées)...

L'histoire du film se suit à peu près sur une année, jusqu'à la rentrée suivante qui marque les promotions et les mutations de chaque agent et se termine sur une issue tragique...

Mon avis :

Le cinéma français n'a (et je pèse mes mots, là je parle sérieusement) jamais connu un pareil "électrochoc" qu'avec "Polisse"...

Il faut remonter à des films des années 70 (par exemple "Le vieux fusil" de Robert Enrico en 1975) pour retrouver un tel coup de poing filmique, mais asséné avec une telle intelligence, un tel sens du réalisme !  j'ai vu des films traitant du quotidien des policiers mais jamais comme "Polisse" !

Jamais avec un tel sens du détail, une telle limpidité, un tel sens du traitement, les séquences défilent comme dans la réel, il n'y a aucune redondance, aucun sur jeu des acteurs ni de ridicule ou de degré déplacé, Maiwenn impose au spectateur un style unique, elle force le respect et respecte littéralement ses personnages, tous époustouflants de justesse, de gravité et en même emplis d'un détachement mais obnubilés par leurs professions, car en fait il se passionnent pour cette dernière, ne lâchant rien et allant à fond dedans !

La société en total délitement, les situations abracadabrantesques ne  font pas occulter l'HUMANITé des policiers et leurs valeurs de courage et de rétablir la justice, et ce quoiqu'il en coûte....

Joey Starr est bouleversant, incroyable de justesse et terriblement bluffant lorsqu'il console le petit noir africain qui sait qu'on lui a arraché sa mère, victime de la misère insidieuse, jamais une seule seconde je n'aurais crû que l'ex "lascar" de NTM m'arracherait des larmes sur un film !

Les cris du gamin et ses hurlements me hantent désormais et résonneront encore longtemps dans ma tête...

Certains passages sont effroyables (comme l'accouchement de l'adolescente et le cadavre du bébé mort né posé sur la table, prêt à partir au congélateur)...

Maiwenn montre à l'état brut et abrupt des situations vécues tous les jours par ces professionnels auxquels elle rend hommage avec la plus grande intelligence et avec un regard acéré et compassionnel...

On s'y croirait complètement !  en immersion avec eux et les suivant dans leurs pérégrinations et sur des sujets sensibles mais jamais le spectateur n'est pris en voyeuriste !

Tout reste maîtrisé du début à la fin, avec un professionnalisme incroyable !

Un si petit bout de femme comme Maiwenn qui arrive à dégager une telle force, avec un talent titanesque digne des plus aguerris des réalisateurs !

Karin Viard et tous les autres jouent à merveille leurs rôles et même si les problèmes de couples se greffent sur leurs vies, ils n'en demeurent pas moins déterminés à faire appliquer la loi de la façon la plus exemplaire et rigoureuse...

Jusqu'à ce que le travail et le trauma engendré par celui ci provoque une issue tragique pour un final dont nous avons du mal à nous remettre...

On en sort collapsés, anéantis, sur les rotules, hagards et déchirés, en larmes...

Jamais je n'aurais pensé assister à un tel film ...

Il me faudra du temps pour le digérer et m'en remettre, je me suis pris un véritable uppercut !

Une longue carrière pour Maiwenn s'annonce !

Une génie est née, même si elle est dans la profession depuis quelques temps déjà  !

Elle a tapé dans le mille !

10/10 




samedi 17 mars 2012

BENIGHTED, Death Brutal Core Grind

BENIGHTED

Groupe français stéphanois de Brutal Core Grindeath

Leur parcours :

Principalement influencé par les groupes comme Cannibal Corpse et Marduk, Benighted est, à ses débuts, un mélange de black et de Death. Il se revendique désormais comme un groupe de Brutal Deathcore
Benighted cherche des compositions efficaces et originales, c'est pour cela que leurs chansons ont souvent pour thème la psychologie.

Le premier album auto-produit est rapidement enregistré, Benighted, avec 7 titres reflétant le groupe.

Psychose est le second album du groupe, marqué par un Death Metal plutôt technique. Il est très bien accueilli par les fans malgré le fait que le groupe ait eu des difficultés à l'enregistrer.

À la suite de ce second opus, les Benighted jouent souvent en concert, le plus fréquemment aux côtés de leurs amis lyonnais de Destinity.

Le troisième album, sorti chez Adipocère Records tout comme Psychose montre un travail encore plus abouti, un son puissant et une approche plus franche. À leur retour du studio d'enregistrement Kohlekeller Studio en Allemagne, les Benighted se remettent immédiatement au travail et participent toujours autant à la scène underground française. Leur album Insane Cephalic Production est bien accueilli par les critiques et les avis d'amateurs du genre.

Sorti en février 2004, cet album marque les esprits, surtout lors de prestations en concert des Benighted.

Le quatrième album Identisick est sorti en 2006, toujours chez Adipocère records, le groupe est rentré en studio au mois d'août pour l'enregistrer. Celui-ci est disponible en édition simple ou limitée contenant un DVD bonus offrant des vidéos de concerts et d'enregistrements en studio. Dans Identisick, on retrouve certaines influences Black comme dans le premier album (bien que beaucoup plus discrètes).

En janvier 2007, Benighted rejoint le label Osmose Productions. Son cinquième album Icon sort en octobre de la même année. Et en 2008, le groupe s'offre une place au Hellfest.

En 2011, le groupe signe avec le label Season of Mist et sort son nouvel album, intitulé Asylum Cave.

Source : Wikipedia

Mon avis :

Zappons les deux premiers albums, versions pales de Cradle of Filth pour se concentrer sur ICP, leur troisième galette qui devient vraiment intéressante, voire même sophistiquée attestant d’une réelle inventivité de la part de Benighted…

Des trouvailles (surtout au niveau de la batterie et de la double grosse caisse) notamment sur l’intro du morceau « Deviant » leur permet d’atteindre un statut culte dans le genre…

Cet album transpire la brutalité et le côté pathologique des compos ne quittera plus le groupe, en faisant sa marque de fabrique via un délire obsessionnel (surtout avec « Asylum Cave » de 2011 qui fait référence au tueur allemand Fritzl) !

Il fallait oser et revendiquer de s’attaquer à des sujets extrêmement violents sur une musique qui ne l’est pas moins !

Le chant alterne voix death, growls, hurlements aigus et sons de porcs égorgés, la guitare est ultra travaillée et le son énorme, amplifié par une utilisation récurrente et excessive de la double grosse caisse qui bastonne à mort !

Benighted est formé par de bons musiciens, véritables professionnels de la brutalité musicale !

Le meilleur opus reste sans conteste « Identisick » sorti en 2007 qui emprunte un mélange des genres imparable avec une grande influence de old Napalm Death (le morceau « Suffer the Children » est d’ailleurs repris sur le morceau bonus de l’édition limitée !) mais modernisée et boostée de manière prodigieuse et bluffante !

Le CD médian entre « Identisick » et « Asylum Cave », « Icon » s’avèrera par contre particulièrement décevant, usant et abusant de samples particulièrement hors de propos et faisant capoter la brutalité sonique que nous connaissions de Benighted et à laquelle les bougres nous avait habitués…

Mais ça a bien l’air de redémarrer sec avec « Asylum Cave » qui retrouve tout le potentiel violent de rapidité féroce et qui laisse envisager que le groupe a trouvé sa vitesse de croisière, dorénavant !

Dans la lignée de Kronos, son cousin musical de la même catégorie, Benighted s’impose comme leader du Brutal Death Core hexagonal et frappe très fort, y compris sur scène !

A suivre de très près, ils ont fait leurs preuves !




Une balle dans la tête John Woo 1990

UNE BALLE DANS LA TETE

Aka Bullet in the head

De John Woo

Hong Kong

1990

140 minutes

édité en DVD digipack chez HK vidéo (collection Christophe Gans)

avec Tony Leung

Synopsis :

En pleine période de guerre civile, trois amis fidèles qui vivent les mêmes difficultés et épreuves s’embarquent dans un vaste trafic d’or et d’armes…

Très vite leurs petites combines vont mal tourner et ils seront capturés par le pouvoir militaire en place…

Leurs vies vont alors basculer dans l’horreur !

Arriveront ils à s’en sortir vivants ?

Mon avis :

Moins jusqu’au boutiste que « Hard Boiled », mais d’une texture de film extrême tout de même, « Une balle dans la tête » est un des films les plus aboutis de John Woo…

Tourné après le mémorable « The Killer » mais cette fois sans Chow Yun Fat, le métrage accumule la violence et les scènes de gunfights, comme à l’accoutumée chez le réal !

Mix entre drame psychologique, film de guerre, action et film d’aventures, et doté d’importants moyens financiers, « Bullet in the head » est un film qui scotche le spectateur d’abord par son intelligence, sa froideur implacable et son sens des valeurs refuges que sont les amitiés sincères et intemporelles…

Le parallèle entre la course en bicyclette et la poursuite finale témoigne bien de cette ambivalence et du corollaire de transformation des sentiments après avoir un vécu un traumatisme (ici la guerre)…

Le jeu des acteurs est parfait, ils sont très expressifs et l’histoire (même si parfois un peu datée) tient la route, tout comme les scènes d’action qui débourdent grave !

Le titre du film pourrait laisser croire à de l’ultra bourrinage mais il n’en est rien !

C’est vers la fin qu’il prend alors toute sa signification !

Le timing à la « Apocalypse Now » y est pour beaucoup dans la réussite de l’œuvre et la guerre est reflétée dans toute son horreur avec des passages qui rappellent « Voyage au bout de l’enfer » (même intensité, même lutte psychologique, même guerre des nerfs)…

Pour certains, ce mélange ambigu des genres pourra paraitre disparate, mais le talent et le professionnalisme de Woo sauvent la mise car il sait maîtriser la continuité de ses plans via des cadrages très amples, projetant ainsi le spectateur dans l’horreur réelle et la réalité de l’horreur…

Loin des obsessions inhérentes et récurrentes aux films de guerre de cette époque, Woo va plus loin, encore plus loin dans l’extrême, pour insuffler à son métrage un caractère épique très bienvenu !

La féminité (même si mise en second plan avec l’omniprésence des mâles testostéronés) n’est pas en reste pour autant, chose rare pour ce film qui reste « un film de mecs » mais amène de la douceur et de la compassion avec une actrice superbe…

Réservé tout de même à un public averti, je vous recommande chaudement « Une balle dans la tête » même si personnellement je lui préfère « A toute épreuve » qui sera tourné deux ans après…

A voir tout de même, je ne pense pas que vous serez déçus !

Note : 9.5 /10