LES
LYONNAIS
De
Olivier Marchal
France
2011
avec
Gérard Lanvin, Tchéky Karyo, Daniel Duval
Polar
95
minutes
Synopsis :
Une
fresque qui s’étale sur une trentaine d’années sur la pègre qui sévissait dans
la région Rhône Alpes…
Issus
d’une famille de gitans, Momon et son fidèle ami Serge sont emprisonnés pour un
larcin dérisoire (un vol d’un cageot de cerises !) et le film suit leurs
démêlés avec la justice mais aussi les trahisons dont ils sont victimes, les
coups fourrés et tout le lot de violences qui s’ensuit…
Jusqu’à
ce que Momon soit mis au pied du mur face à une évidence : son propre camp
n’est pas si pur que ça et même ceux qu’il croyait être ses plus fidèles
acolytes se révèlent être en fait des brebis galeuses !
Une
collaboration inopinée avec la police va le rendre à l’évidence ! même si
le bougre a déjà presque tout perdu !
Un
bain de sang océanique et une barbarie sans nom seront les vecteurs d’un
affrontement sans pitié !
Qui
s’en sortira ? et surtout avec quels moyens ?
Mon
avis :
Réalisé
avec un grand sens de la rigueur (aussi bien scénaristique que dans la
restitution des décors ou des costumes), exempt d’anachronisme et violent comme
un « film d’hommes », « Les Lyonnais » est un métrage
exemplaire qui tient particulièrement bien la route !
Lanvin
est impérial, il a un rôle taillé pour lui et sa personnalité de fonceur…
Karyo
ne déroge pas à la règle dans son personnage d’enflure intégrale et même si
vieillissant il s’en sort avec les honneurs !
La
faune de la pègre lyonnaise comporte tous les stéréotypes surtout vers les
années 70 (avec les filles soumises à leurs gangsters de maris, les caïds qui
n’hésitent pas à frapper ou à flinguer fort, les casses et « braquo »
-braquages- à pléthore, et la police le plus souvent dépassée –malgré une
« rafle » dans un campement de gitans particulièrement millimétrée et
efficace, et qui entrainera un procès fleuve !)…
Les
gangsters ne reculent devant rien pour faire aboutir leurs desseins illégaux et
font preuve d’une imagination hors normes et sans le moindre remords !
S’en
prenant à des enfants ou des animaux, essayant par tous les moyens à faire
régner leur diktat de corruption et de domination, et quiconque se mettra
devant leur chemin, se verra froidement abattu !
Certains
passages sont extrêmement violents et Marchal prend le parti pris pour une
complaisance à minima, malgré un entêtement sidérant dans la tension et le
stress (notamment lors des fuites de Momon et de sa femme, constamment
harcelés !).
Film
d’un grand professionnalisme et aux moyens ultra conséquents, « Les
Lyonnais » s’entiche non seulement d’un scénar bien rôdé mais d’une
restitution magistrale d’un domaine assez méconnu et peu exploité dans le
cinéma hexagonal, pour au final projeter le spectateur sur un pan de la
délinquance qui s’étale de 1970 à nos
jours, le tout avec un talent indéniable !
Du
très bon boulot pour un des meilleurs polars de ces dernières années, tous
genres confondus !
Marchal
frappe fort et l’impact de son œuvre trouve ici son aboutissement via peut être
son chef d’œuvre !
A
voir absolument pour la qualité du travail réalisé et pour son plaisir si on
est adepte des polars français, un métrage qui fera date !
Note :
8.5/10
Dédicace
aux bad guys Philippe Veillard, Fabien Leroy et Pierre Bertrand
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