REQUIEM FOR A DREAM
De
Darren Aronofsky
Etats
Unis
2000
avec
Eileen Burstyn, Jennifer Connelly
108
minutes
Drame
métaphysique
Synopsis :
La
dérive lente mais programmée d’un jeune homme et de sa mère par le biais de la
toxicomanie ou de l’addiction aux amphétamines respectivement pour ces deux
personnes…
La
petite amie du jeune, elle aussi totalement accro aux substances illicites et
lourdement atteinte, sombrera même dans la prostitution pour payer ses doses,
par des relations tarifées toutes plus perverses et saugrenues les unes que les
autres !
La
mère a des visions, se croyant star d’un jeu de télévision particulièrement
débile et où elle fait des « transferts », perdant ainsi tout contact
avec le monde réel !
Le
film raconte l’itinéraire de chacun, du début à la fin, et sans le moindre
compromis !
Ponctuée
de flashs fantasmatiques, l’issue sera dramatique et sans concession, se
démarquant de l’establishment, du bien pensant et du politiquement correct, via
des séances de shoots noyées dans l’opprobre de situations glauques au
possible !
Mon
avis :
Aronofsky
fait preuve avec « Requiem for a dream » d’un grand sens de la
réalisation, alternant séquences saccadées et accélérées avec des passages
contemplatifs parfaitement rôdés et réellement appropriés à la tension
dramatique offerte à l’histoire du métrage…
A ce
titre, Eileen Burstyn est incroyable en mère névrosée et bluffante dans un
moment d’interprétation où elle fond en larmes face à son fils, pathétique et
désoeuvré lui aussi…
L’aspect
de la toxicomanie est traité avec une certaine exubérance via une mise en
images clippée et clipesque, pas toujours réaliste mais bien restituée…
Quant
à Jennifer Connelly elle maitrise un rôle très dur à jouer et pas évident, on
peut dire qu’elle s’en sort avec les honneurs, très peu de comédiennes auraient
accepté un personnage pareil, elle prouve une nouvelle fois qu’elle a un grand
talent d’actrice !
Le
spectateur est bercé et berné par un film sans espoir mais qui ravive quelque
peu cet espoir justement latent par des passages flashs laissant à penser que
tout peut aboutir de manière positive et que les protagonistes peuvent s’en
sortir, mais il n’en est rien !
La
frontière virtuel/réel est infime et « Requiem for a dream » frôle
même le film fantastique lors de situations délirantes comme lorsque
l’animateur du jeu télé se retrouve dans la cuisine de la mère…
Dans
ce métrage, l’outrance se conjugue avec le dramatique, le tout est conçu avec
un talent virtuose et un graphisme très beau, en fait l’histoire en elle-même peut
paraitre abjecte dans le réel mais lorsqu’elle est montrée au cinéma elle est
belle et attachante…
Au
demeurant, un très grand témoignage cinématographique sur la toxicomanie et ses
conséquences, une version onirique de « Moi Christiane F., droguée, prostituée »
avec des situations connexes à la drogue et à l’addiction qui se greffent sur
le côté névrotique d’un film inoubliable et rondement mené !
Un
masterpiece d’un genre assez rarement exploité au septième art, à découvrir ou
à revoir avec plaisir…
Note :
9/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire