LES
DEMONIAQUES
de
Jean Rollin
France
1973
100
minutes
Fantastique/Erotique
avec
Joëlle Coeur
Synopsis
:
Une
bande de voyous qui se font appeler les "Naufrageurs" sème la panique
sur les côtes de l'océan Atlantique...
Composée
d'une femme peu farouche et de trois hommes, sombres lascars, ils terrorisent
les marins faisant échouer leurs bateaux en leur donnant de faux signaux
lumineux d'accostage et pillent leurs cargaisons...
Alors
qu'ils sont en pleines exactions nocturnes, deux frêles jeunes filles sorties
de nulle part leur réclament de l'aide !
Au
lieu de ça les hommes d'une brutalité bestiale les violent et les martyrisent
en pensant les laisser pour mortes le long de la plage...
Des
apparitions spectrales des deux nymphes se baladent dans le village et une
"vengeance" semble s'accomplir sur les contrevenants, véritables
rebuts alcooliques de la société...
Nul
ne pourra faire machine arrière et la revanche des filles blondes aux visages
poupins et à l'allure gracile se met alors en marche, terrassant la moindre
personne qui aura l'outrecuidance de leur barrer la route !
Mon
avis :
"Les
démoniaques" est réellement un des meilleurs films de Rollin dans sa
période post vampirique et de loin un de ses métrages les plus
théatralisés !
Faisant
preuve à la fois d'une audace et d'une rigueur scénaristique, il parvient de
nouveau et comme à l'accoutumée à insuffler une dimension atmosphérique hors
normes à son entreprise, émaillée de plans séquences parfaitement contemplatifs
et exploitant sans retenue le cadre géographique qui s'offre à sa caméra
effilée et excellemment maîtrisée...
Dès
les premières minutes on est déjà pris dans une intrigue passionnante et
linéaire avec ces deux jeunes filles à peine post pubères sorties d'on ne sait
où et déambulant comme des soeurs siamoises, se tenant sans cesse par la main,
ce qui accentue leur complémentarité et en même temps leur singularité...
Rollin,
par cette dimension baroque, envoie un levier dans le "fantastique
expressionniste" pour basculer dans le délirant et l'exubérant mais
toujours avec sa "touche" qui est la sienne, qui peut rebuter le
moins aguerri des spectateurs, mais qui s'avère entêtante voire orgasmique, à
l'instar de Joëlle Coeur se masturbant au milieu des algues devant un spectacle
funeste et crépusculaire proche de la catharsis...
Au
demeurant, "Les démoniaques" est calibré comme du Rollin pure souche,
avec ses défauts (moindres) et ses qualités (un bon sens narratif) et cette
obsession des corps dénudés, meurtris et martyrisés, où les images sont en
symbiose avec le son ou la musique (il y est même question d'une chanson
lancinante interprétée au piano)...
A la
limite du fantastique onirique et aux confins d'un érotisme raffiné servant de
tremplin à la caractérisation de personnages sordides mais finalement
attachants, "Les démoniaques" est une grande réussite, une pièce
maîtresse de la carrière de ce cinéaste décidément passionnant qu'était Jean
Rollin, à visionner absolument et sur le format Blu ray sorti chez
"Redemption" le métrage s'avère un pur régal ! picturalement et
artistiquement parlant...
Note
: 9/10
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