vendredi 31 mai 2013

PANTERA Power Metal from Texas


PANTERA

Après quelques galettes orientées Glam Metal pas toujours heureuses mais fort sympathiques (la meilleure restant tout de même le gigantesque « I am the night » à la pochette délirante), Pantera trouve sa ligne directrice en 1990 en intégrant le légendaire Phil Anselmo comme vocaliste sur le monumental « Cowboys from hell »…

L’explosion se fait littéralement et le succès devient planétaire, de la France au Japon, du Brésil à la Scandinavie !

Dès lors, Pantera forge et invente un nouveau style de Metal, le Power Metal !

Variante du Thrash Metal et du Heavy Metal avec parfois un côté brutal, le Power se décline à merveille avec Pantera, permettant ainsi d’ouvrir des tas d’horizons, jusqu‘alors inexplorés dans le genre…

Dès 1992, le rythme s’accélère avec la sortie de « Vulgar display of power » considéré comme leur album le plus rentre dedans et qui comporte de véritables  bombes à neutron soniques comme « Fucking Hostile », « Walk », « A new level » ou le monumental « Rise » au solo terrifiant par le génial et inventif Dimebag Darrell qui signe ici sa meilleure contribution au groupe, entre autres…

1994 marque l’année de l’apothéose avec la sortie de « Far beyond driven » qui explose les ventes, battant même le « Divine intervention » de Slayer sur son propre terrain commercial…

L’album assoit définitivement et indubitablement Pantera au rang de leader mondial des groupes de Metal !

Malgré les frasques médiatiques de Phil Anselmo, Pantera sort un autre disque deux plus tard, en 1996, intitulé « The great southern trendkill », un des plus violents qu’ils aient sortis…

Se révélant particulièrement inspiré, il comporte le double segment « Suicide note » et le fabuleux « Floods », cet album fera date dans la carrière du groupe !

Juste après un live en 1997, un petit passage à vide et trois ans après la dernière œuvre du groupe « Reinventing the steel » (titre en hommage à Judas Priest) comportant une nouvelle fois des bombes comme « Yesterday don’t mean shit » ou « God damn electric » (avec Kerry King de Slayer en guest star), Pantera semble avoir un peu fait le tour de son style…

Peinant à se renouveler, un split est convenu entre les membres…

Le 8 décembre 2004, un malheur arrive, le légendaire Dimebag Darrell se fait tuer par un déséquilibré lors d’un concert avec Damage Plan, le groupe dans lequel il assurait la guitare avec Vinnie à la batterie…

Pantera s’ancre désormais dans la légende et Dimebag meurt en martyr…

Pour conclure, une carrière chaotique et tumultueuse, mais émaillée de moments délirants font de Pantera un incontournable du métal, déjà en avance sur son temps et sur les autres, et ce, depuis toujours…

 




dimanche 26 mai 2013

Bloody Bird de Michele Soavi, 1987


BLOODY BIRD

aka Deliria

aka Stagefright

aka Aquarius

de Michele Soavi

Italie

1987

avec David Brandon, Barbara Cupisti, Giovanni Lombardo Radice

Scénario de Luigi Montefiori

Produit par Aristide Massaccesi

86 minutes

Slasher italien

Synopsis :

Une troupe de jeunes comédiens répète un spectacle qui doit se tenir d'ici une semaine...

Une des actrices se foule la cheville, elle atterrit dans un hôpital pour se faire soigner, mais un dangereux psychopathe, Irwing Wallace, s'échappe et se cache dans l'arrière de la voiture de la danseuse...

De retour sur le lieu de la répétition, la jeune femme ne se doute pas de la présence du tueur...

Un jeu de massacre s'engage alors...

Mon avis :

Habitué privilégié des plus grands cinéastes du cinéma d'horreur italien (de Joe D'Amato à Lamberto Bava en passant par Dario Argento et Lucio Fulci), Michele Soavi emploie avec "Bloody Bird" tous les codes de ce cinéma et s'en sort haut la main, créant une atmosphère typique des slashers transalpins, avec une efficacité carrée remplie de passages gore et de meurtres bien craspecs, le tout dans une ambiance lourde d'anxiogénéité...

Soavi rend hommage à ses prédécesseurs et on notera des copier/coller de plans (la scène du couloir de l'hôpital rappelle "Phenomena", le rideau diaphane couvrant la scène fait remémorer "Suspiria"...) mais Soavi garde son style, notamment en usant fréquemment de la caméra subjective et en adoptant des mouvements très dynamiques et sans temps morts, magnifiés par la musique de Simon Boswell, un habitué de ces productions...

Les protagonistes, tous plus cupides les uns que les autres, du producteur avare au réalisateur opportuniste et sans scrupules (il veut profiter de la notoriété suite au décès de la première victime pour accélérer la mise en route de sa pièce), vont subir les pires atrocités, face à un tueur en série déterminé et ingénieux qui multipliera les supports pour appliquer ses meurtres (tronçonneuse, perceuse, piolet, couteau...).

"Bloody bird" est également très original dans sa réalisation avec comme point d'orgue le tueur au masque de hibou, terrifiant,  et le huis clos contribuant à amplifier un sentiment d'étouffement, de piège (la scène de la clef est un modèle de mise en scène, il faut le souligner)...

Pervers et en même temps raffiné, "Bloody bird" se révèle bien plus intéressant qu'il n'y parait et permet à Michele Soavi de s'affirmer et de transmettre sa passion, lui qui était un "homme de l'ombre" auparavant, et grâce à son expérience initiale, doter son métrage des meilleurs atouts pour le rendre réceptif aux fans friands de ce genre...

26 ans après, "Bloody bird" est devenu un classique !   

Note : 10/10









dimanche 19 mai 2013

Rollerball de John Mac Tiernan, 2002


ROLLERBALL

de John Mac Tiernan

Etats Unis

2002

avec Chris Klein, Jean Réno, LL Cool J, Rebecca Romijn Stamos

94 minutes

Action

Synopsis :

Jonathan, la star d'un célèbre jeu télévisé appelé "Rollerball" est au sommet de sa notoriété et de sa carrière...

Le magnat qui contrôle tout l'envers du décor est mêlé à un sombre trafic impliquant des mines au Kazakhstan...

Inopinément, Jonathan et sa petite amie Aurora se retrouvent au coeur d'un vaste complot où leur propre vie est menacée !

Pour faire leur sale besogne "ni vus ni connus", les superviseurs préparent le décès des deux héros lors d'un match de rollerball truqué...

Un de leurs amis est au courant et les prévient afin de tout faire pour éviter leurs morts programmées...

Sera t-il trop tard ?

Mon avis :

Mac Tiernan (pourtant réalisateur réputé de films d'action) a fait une sortie de route complète avec ce remake du film culte de 1975...

Il s'est planté de A à Z et a bâclé lourdement son oeuvre, même Emmerich aurait fait mieux, et largement !

Jean Réno est là uniquement pour cachetonner et se contrefout de son personnage, "prends l'oseille et tire toi !" comme dirait Woody Allen !

Les scènes d'action et de rollerball elles mêmes sont mal branlées et carrément illisibles, elles manquent de l'amplitude qu'il y avait dans le chef d'oeuvre de Jewison car les cadrages sont trop serrés, rendant quasi impossible le discernement au spectateur...

On atteint un tel niveau de débilité allant même à la grossièreté (les "combattants" de rollerball qui mettent la main aux fesses de leurs concurrentes), Mac Tiernan prend beaucoup trop de libertés avec le scénario initial pour accoucher d'un gigantesque portnawak sans âme et profondément abrutissant !

Le scénario ne tient pas la route une seule seconde, Chris Klein, le beau gosse de service, est à chier (d'ailleurs plus personne ne le fit tourner après et il sombra dans l'oubli, c'est vous dire !), seul Rebecca Romijn Stamos réussit à peu près à tirer son épingle du jeu via une composition potable et un charme incendiaire qu'elle mettra en exergue via une séquence "hot" où elle ne sera pas avare pour dévoiler ses attributs...

Mais le reste, ouille !

ça fait d'autant plus mal que le budget conséquent alloué à Mac Tiernan aurait pu donner un super film !

Ici, il n'en est rien !

D'une crétinerie abyssale, "Rollerball" millésime 2002 est ennuyeux, puéril, mercantile et désobligeant...

A fuir comme la peste !

Restent juste une belle affiche et une actrice superbe, les seuls atouts d'un naufrage !

Note : 2/10






samedi 18 mai 2013

Rollerball de Norman Jewison, 1975


ROLLERBALL

de Norman Jewison

Etats Unis

1975

avec James Caan, Maud Adams, Pamela Hensley

Anticipation

120 minutes

Synopsis :

Etats Unis, 2018...

Il n'y a plus de guerres ni de misère dans le monde...

Tout est contrôlé et dirigé par une "élite corporatiste" qui gère tout de A à Z et ce, de la manière la plus ferme et despotique qui soit...

Un jeu futuriste, hybride et motorisé, croisement entre le hockey sur glace, le base ball et le sport de combat fait sensation auprès d'un public avide de sensations fortes et d'ultra violence !

Ce jeu c'est le Rollerball et sa star c'est Jonathan Evans (appelé Jonathan E)...

Lui et son coéquipier MoonPie font figures de héros et leurs exploits sont relayés dans le monde entier via des médias suréquipés...

Bartholomew, le leader qui finance le rollerball, après avoir enlevé sa femme, veut contraindre Jonathan à stopper sa carrière...

Celui ci ne l'entend pas de cette oreille...

Une guerre des nerfs est alors enclenchée, surtout que la finale entre Houston et New York comporte une modification du règlement, avec une durée illimitée et une restriction de changement d'équipe...

Le jeu se transforme en hécatombe !

Mon avis :

Parabole futuriste d'une société délitée, non pas par la misère mais par l'opulence et par le surplus de confort, "Rollerball" est un film d'anticipation d'une finesse de traitement et d'une intelligence hors normes, plus qu'il n'y parait et malgré une ultra violence omniprésente, catharsis d'un monde aux pulsions refoulées, feutré et caparaçonné dans une perte de repères certaine et irréversible...

Le jeu/sport du rollerball aurait pu être n'importe quel autre exutoire, la foule arrivant ici dans les gradins d'un stade un peu comme aux jeux du cirque de la Rome antique ou devant un ring de boxe aux protagonistes surmultipliés risquant à tout moment la mort et faisant exulter un public peu regardant sur l'humanité, déboussolé et glorifiant la "loi du plus fort" ne laissant aucune chance à la moindre once de pitié...

"Rollerball" comporte également des passages sordides et inoubliables, comme cette horde de gens friqués qui annihilent des arbres en les brûlant d'une simple décharge de pistolet laser ou qui végètent dans des orgies pitoyables glorifiant l'héroïsme d'un Jonathan E qui, lui, essaye tant bien que mal, de prendre des distances avec son personnage et de garder une lucidité bafouée par une hiérarchie sans scrupules...

James Caan est impérial dans son rôle et jette un charisme amplifié par sa carrure athlétique, on s'attache immédiatement à son personnage et à sa cause...

MoonPie son second couteau est attachant et réservera même une surprise de taille que je ne vous dévoilerai bien sûr pas, afin de ne pas spoiler !

Ce qui frappe dans le talent de Norman Jewison (portant tout le film sur ses épaules, sachant qu'il en est également le producteur), c'est la manière qu'il possède pour faire que l'on ne s'ennuie jamais via une réactivité et un montage hypra serré, et surtout de la NOUVEAUTE dans le genre ! Un peu comme des films comme "Mondwest" ou "Soleil vert" il régénère le style SF avec brio, l'intégrant dans un paysage panoramique et cinématographique qui apparaît presque évident, mais il fallait avoir le culot d'y penser !

Véritablement novateur et fulgurant dans sa violence inédite, "Rollerball" figure dans ces rares métrages cataclysmiques des années 70 et reste, à mon sens, un des plus aboutis en la matière, recherchant sans cesse la voie de l'action mais aussi de la réflexion, et avec finalement pas grand chose, si ce n'est l'intelligence et l'exploitation des capacités qui sont proposées au postulat initial...

Une vraie bombe qu'il vous faut impérativement avoir vue !

ps : le remake de Mac Tiernan, très en deça de l'original, sera vu prochainement et sera critiqué ici même...

Note : 10/10







dimanche 12 mai 2013

The thing de John Carpenter, 1982


THE THING

de John Carpenter

Etats Unis

1982

avec Kurt Russell, Wilford Brimley

Aventures fantastiques

104 minutes

Effets spéciaux de Rob Bottin

Musique d'Ennio Morricone

Synopsis :

1982, sur une base complètement coupée du monde, en Antarctique...

Une dizaine de scientifiques a maille à partir avec une créature venue d'un vaisseau spatial qui s'est échoué quelques kilomètres plus loin...

D'abord sous les traits d'un chien, l'extraterrestre va se muter en chaque personne qu'elle approche, elle "imite" le corps et la physiologie de chaque scientifique, créant ainsi une suspicion totale !

Mac Ready, l'un des hommes de l'équipage, a une idée de génie : prélever le sang de chaque homme restant afin de déceler lequel d'entre eux est contaminé...

Malheureusement, il est peut être déjà trop tard et l'alien fait des ravages !

Quelle sera l'issue de ce cauchemar ?

Mon avis :

Film complètement culte et considéré à juste titre comme l'un des meilleurs de Carpenter, "The thing" mêle adroitement aventures, horreur et angoisse pure...

Les effets spéciaux de Rob Bottin sont époustouflants et hyper maîtrisés, ils créent la stupeur voire même font sursauter lors de scènes chocs peu ragoûtantes ! 

Bâti sur un scénario imparable et très captivant, le film ne relâche à aucun moment la tension et en fait voir de toutes les couleurs au spectateur, littéralement bluffé et conquis et ce, des les premières minutes !

Ah qu'il était bon ce temps où il n'y avait pas de numérique, où tout était fait artisanalement !

En huis clos et souvent la nuit, ce qui amplifie le sentiment d'étouffement et la sensation d'être piégé, l'action de faiblit jamais et on peut même dire que l'on a là un film d'horreur avec des séquences vraiment atroces, tétanisantes...

Les comédiens, Kurt Russell en tête, sont impliqués dans leurs rôles comme jamais, et la peur latente se fait bien sentir en eux...

Disséminée avec parcimonie le long du métrage, la musique d'Ennio Morricone fonctionne à plein régime, anticipant ce qui va se passer avec un côté habile et immersif pour le spectateur, c'est un très bon choix de la part de Carpenter...

Du fantastique "à l'ancienne" et comme dit l'adage "c'est dans les vieux chaudrons qu'on fait les meilleures soupes", ici ça se vérifie complètement !

Carpenter prouve une nouvelle fois qu'il est un dieu du cinéma fantastique d'outre Atlantique, après avoir enchaîné des perles, toujours avec le même talent, consciencieux, appliqué dans sa mise en scène, il est ici à son firmament...

La préquelle sortie en 2011 n'a pas le même éclat malgré qu'elle reste honnête, mais on est à mille lieux du film de 1982...

Une très grande réussite qu'il est indispensable d'avoir visionné, aussi bien pour comprendre la démarche originale de Carpenter que pour passer un grand moment de cinéma...

Dédicacé à Marija, Daniel, Lionel, Fabrice et Pierre

Note : 10/10







jeudi 9 mai 2013

A toute épreuve de John Woo, 1992


A TOUTE EPREUVE

aka Hard Boiled

de John Woo

Hong Kong

1992

avec Chow Yun Fat, Tony Leung

Polar gunfightant

DVD édité chez HK Video

Synopsis :

Alors qu'un déchaînement de violences éclate dans un salon de thé de HongKong, Tequila, un policier aux méthodes radicales, tente de démanteler un vaste trafic d'armes...

Après l'hécatombe survenue et considérée comme un véritable fiasco par sa hiérarchie, Tequila prépare une planque pour faire tomber un des plus grands caïds de la pègre locale...

Un deuxième flic est intégré dans le gang et ce, incognito...

L'artillerie gigantesque est entreposée dans les sous sols d'un grand hôpital de la ville...

Tequila investit les bâtiments...

L'opération tourne alors au massacre !

Mon avis :

Dernier segment du triptyque gunfighté de Woo après "The Killer" (1989) et "Une balle dans la tête" (1990), "A toute épreuve" peut se considérer comme l'aboutissement d'un cinéma jusqu'auboutiste mettant en exergue une grande violence voire même un malaise sociétal récurrent chez John Woo...

Ici ça tranche dans le lard avec des séquences d'une brutalité surmultipliée desservie par des fusillades chorégraphiées de très haut niveau...

L'histoire en elle même est assez simple (deux policiers qui ne se connaissent pas sont infiltrés chez des truands, le but du jeu est qu'ils ne doivent pas le faire comprendre aux gangsters, sans quoi leur plan capote !) mais tout le talent artistique du réalisateur réside dans la façon qu'il a de mettre en exergue le côté extrême de situations totalement folles et infernales, avec une fluidité et une rapidité d'exécution frôlant le génie !

Osant tout à chaque seconde, John Woo dirige de main de maître son équipe, aussi bien les cascadeurs que le chef opérateur, qui accumule les cadrages chiadés, amplifiant des plans séquences fascinants (notamment l'arrivée dans les étages de l'hôpital, véritable leçon de cinéma) ou des mouvements hypra toniques de caméra (la fusillade du salon de thé avec la descente des escaliers en appui glissant pour Chow Yun Fat qui dézingue tout sur son passage)...

Véritable orgie de gunfights, "A toute épreuve" se visionne à tire larigots avec un plaisir coupable et illimité et dès les premières minutes, le spectateur est intégré instantanément dans le film, n'arrivant plus à décrocher face à une intrigue passionnante et imposant la plus grande attention...

Un must complet qui doit beaucoup à sa vitalité et sa tonicité, revigorant le polar HK de manière sidérante et doté d'une dynamique imparable et sans la moindre faille...

A visionner sans aucune modération !

Note : 10/10

 

 

 





Le silence des agneaux de Jonathan Demme, 1990


LE SILENCE DES AGNEAUX

aka The Silence of the lambs

de Jonathan Demme

Etats Unis

1990

avec Jodie Foster, Anthony Hopkins, Scott Glenn, Ted Levine, Charles Napier

Polar angoissant/Epouvante

Synopsis :

Clarice Starling, sous les ordres de Jack Crawford, est une toute nouvelle recrue au sein du mythique FBI...

Elle doit retrouver un tueur en série qui dépèce ses victimes, surnommé Buffalo Bill...

Un psychiatre, Hannibal Lecter, enfermé dans une prison de haute sécurité dirigée par le Professeur Chillton, lui transmet des informations cruciales sur le tueur, qui parviennent à mettre  Clarice sur la voie de ce dernier et à la faire progresser dans ses investigations...

Une complicité s'installe entre Clarice et Lecter, celui ci se prenant d'affection pour elle et pour son passé (Clarice a perdu son père alors qu'elle était enfant)...

Crawford avait bien averti Starling qu'il ne fallait pas laisser à Lecter l'occasion d'atteindre les frontières de son inconscient...

La fille d'une sénatrice est kidnappée par Buffalo Bill...

Clarice, sur une piste sérieuse, se rend malencontreusement au domicile du tueur...

Mon avis :

A la mise en scène exemplaire et récompensée à juste titre à travers le globe, "Le silence des agneaux" fait figure de modèle du genre et demeure à juste titre et même deux décades plus tard un film culte, aux frontières de l'épouvante et du polar...

Bénéficiant d'une interprétation sans failles et d'un timing ultra millimétré, "le Silence des agneaux" s'avère autant révulsif qu'efficace !

Course acérée contre la montre où les investigations et les fausses pistes se combinent, le métrage s'avère parfois stressant souvent fascinant, la dimension psychologique de Starling servant de levier empathique pour le spectateur, entraîné dans un dédale d'angoisse viscérale et de frayeurs latentes disséminées tout le long du film...

Une scène tout particulièrement retiendra l'attention, faisant monter crescendo la peur et le sentiment d'être "piégé", via un montage alterné d'une intensité rare et très peu exploré/exploité au septième art, reflet habile d'une réalisation au cordeau et qui a su transcender le simple genre du "polar d'épouvante" pour au final délivrer un des chefs d'oeuvres du style contemporain auquel il s'apparente...

Hopkins filmé en gros plan avec ses yeux de psychopathe, la scène nocturne et effroyable du garage et les papillons venus du Surinam sont autant d'atouts supplémentaires pour faire une différenciation entre "Le Silence des agneaux" et les simples productions d'alors, le jeu au dessus de la mêlée de Jodie Foster transcendant la qualité inhérente au métrage pour projeter la liaison tueur/enquêtrice voire même une fusion quasi paternelle inconsciente mais largement représentée entre Lecter et Clarice...

"Le Silence des agneaux" reste un sommet du polar des années 90 et très peu d'autres films lui arrivent à la cheville, on est vraiment là dans du haut niveau, dans le summum du machiavélisme et je suis prêt à parier que malgré plusieurs visionnages, les poils du dos se hérissent encore avec des séquences d'anthologie...

Un classique, rien à rajouter d'autre...

Note : 10/10

 

 





Le grand silence de Sergio Corbucci, 1968


LE GRAND SILENCE

aka The great silence

aka Il Grande Silenzio

Italie

1968

avec Jean Louis Trintignant, Klaus Kinski, Vonetta Mac Gee

Western atypique

Synopsis :

Tigrero, un tueur à gages sans foi ni loi, fait régner la terreur dans une contrée de l'Utah enneigée...

La veuve d'un défunt habitant le village souhaiterait engager quelqu'un pour venger la mort de son mari innocent et tué supposément par Tigrero et ses acolytes...

Comme venu de nulle part, un mystérieux muet débarque au milieu de tout ça...

Après une brève aventure avec la jeune fille, il va se retrouver au centre d'une vaste cabale, tout le monde veut la peau de ce pistolero !

Une lutte sans merci est dès lors engagée...

Mon avis :

Magnifié par une neige omniprésente, "Le Grand silence" est à la fois un western crépusculaire voire nihiliste (si l'on se réfère à la fin du montage européen, totalement noire et pessimiste) et un film d'action non exempt de scènes de fusillades qui firent la gloire de toute une culture instaurée par Sergio Leone (d'ailleurs c'est Ennio Morricone qui y signe ici un magnifique score)...

Le personnage de Tigrero incarné par Kinski aurait presque pu être le héros principal tant il cristallise émotionnellement le paysage, et Trintignant est lunaire et monolithique, semblant arriver sur l'écran comme hypnotisé, électron gravitant autour d'un ruisseau de violences où s'enchevêtrent les personnes les plus viles, il symbolise presque (n'ayons pas peur de le dire !) le Christ ou le Messie, comme salvateur de gens opprimés face à des oppresseurs corrupteurs corrompus...

Exempt de la moindre once d'humour, "Le Grand silence" dépayse par son aspect hors normes et s'imbrique comme clef de voûte d'un genre moribond arrivé en plein chant du cygne (à peu près à l'instar de "Django" du même réalisateur)...

N'omettant cependant aucunement d'y intégrer un sacré sadisme comme à son accoutumée et digne représentant d'un certain cinéma latin, Corbucci y met les coudées franches au niveau violence et la neige semble encore plus amplifier le côté morbide en instaurant un climat de non sécurisation...

Les pauvres villageois sont tous abattus avec un aplomb presque génocidaire qui n'est pas sans rappeler la fascination qu'ont les brigands pour leur chef Tigrero, tout comme les SS avec Hitler, donc je vous préviens, le film ne rigole pas du tout !

"Le Grand silence" comporte de très belles vues de montagne et se suit avec le plus grand plaisir, exerçant une fascination certaine car tout y semble presque onirique ou hors du temps...

Corbucci s'est particulièrement appliqué et sa mise en scène ne fait pas défaut eu égard à une direction d'acteurs excellente et des fusillades rythmées où les bruits des colts crépitent comme toujours en vrillant l'air et le paysage, les morts se comptant à la pelle !

Il faut faire un passage dans ce "Grand silence" pour comprendre une partie du western italien et reconnaître le talent d'artisans aussi honnêtes que passionnés et surtout prêts à partager leur passion...

Une bombe !

Note : 10/10