samedi 18 mai 2013

Rollerball de Norman Jewison, 1975


ROLLERBALL

de Norman Jewison

Etats Unis

1975

avec James Caan, Maud Adams, Pamela Hensley

Anticipation

120 minutes

Synopsis :

Etats Unis, 2018...

Il n'y a plus de guerres ni de misère dans le monde...

Tout est contrôlé et dirigé par une "élite corporatiste" qui gère tout de A à Z et ce, de la manière la plus ferme et despotique qui soit...

Un jeu futuriste, hybride et motorisé, croisement entre le hockey sur glace, le base ball et le sport de combat fait sensation auprès d'un public avide de sensations fortes et d'ultra violence !

Ce jeu c'est le Rollerball et sa star c'est Jonathan Evans (appelé Jonathan E)...

Lui et son coéquipier MoonPie font figures de héros et leurs exploits sont relayés dans le monde entier via des médias suréquipés...

Bartholomew, le leader qui finance le rollerball, après avoir enlevé sa femme, veut contraindre Jonathan à stopper sa carrière...

Celui ci ne l'entend pas de cette oreille...

Une guerre des nerfs est alors enclenchée, surtout que la finale entre Houston et New York comporte une modification du règlement, avec une durée illimitée et une restriction de changement d'équipe...

Le jeu se transforme en hécatombe !

Mon avis :

Parabole futuriste d'une société délitée, non pas par la misère mais par l'opulence et par le surplus de confort, "Rollerball" est un film d'anticipation d'une finesse de traitement et d'une intelligence hors normes, plus qu'il n'y parait et malgré une ultra violence omniprésente, catharsis d'un monde aux pulsions refoulées, feutré et caparaçonné dans une perte de repères certaine et irréversible...

Le jeu/sport du rollerball aurait pu être n'importe quel autre exutoire, la foule arrivant ici dans les gradins d'un stade un peu comme aux jeux du cirque de la Rome antique ou devant un ring de boxe aux protagonistes surmultipliés risquant à tout moment la mort et faisant exulter un public peu regardant sur l'humanité, déboussolé et glorifiant la "loi du plus fort" ne laissant aucune chance à la moindre once de pitié...

"Rollerball" comporte également des passages sordides et inoubliables, comme cette horde de gens friqués qui annihilent des arbres en les brûlant d'une simple décharge de pistolet laser ou qui végètent dans des orgies pitoyables glorifiant l'héroïsme d'un Jonathan E qui, lui, essaye tant bien que mal, de prendre des distances avec son personnage et de garder une lucidité bafouée par une hiérarchie sans scrupules...

James Caan est impérial dans son rôle et jette un charisme amplifié par sa carrure athlétique, on s'attache immédiatement à son personnage et à sa cause...

MoonPie son second couteau est attachant et réservera même une surprise de taille que je ne vous dévoilerai bien sûr pas, afin de ne pas spoiler !

Ce qui frappe dans le talent de Norman Jewison (portant tout le film sur ses épaules, sachant qu'il en est également le producteur), c'est la manière qu'il possède pour faire que l'on ne s'ennuie jamais via une réactivité et un montage hypra serré, et surtout de la NOUVEAUTE dans le genre ! Un peu comme des films comme "Mondwest" ou "Soleil vert" il régénère le style SF avec brio, l'intégrant dans un paysage panoramique et cinématographique qui apparaît presque évident, mais il fallait avoir le culot d'y penser !

Véritablement novateur et fulgurant dans sa violence inédite, "Rollerball" figure dans ces rares métrages cataclysmiques des années 70 et reste, à mon sens, un des plus aboutis en la matière, recherchant sans cesse la voie de l'action mais aussi de la réflexion, et avec finalement pas grand chose, si ce n'est l'intelligence et l'exploitation des capacités qui sont proposées au postulat initial...

Une vraie bombe qu'il vous faut impérativement avoir vue !

ps : le remake de Mac Tiernan, très en deça de l'original, sera vu prochainement et sera critiqué ici même...

Note : 10/10







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