ROLLERBALL
de Norman Jewison
Etats Unis
1975
avec James Caan, Maud Adams, Pamela Hensley
Anticipation
120 minutes
Synopsis :
Etats Unis, 2018...
Il n'y a plus de guerres ni de misère dans le
monde...
Tout est contrôlé et dirigé par une
"élite corporatiste" qui gère tout de A à Z et ce, de la manière la
plus ferme et despotique qui soit...
Un jeu futuriste, hybride et motorisé,
croisement entre le hockey sur glace, le base ball et le sport de combat fait
sensation auprès d'un public avide de sensations fortes et d'ultra violence !
Ce jeu c'est le Rollerball et sa star c'est
Jonathan Evans (appelé Jonathan E)...
Lui et son coéquipier MoonPie font figures de
héros et leurs exploits sont relayés dans le monde entier via des médias
suréquipés...
Bartholomew, le leader qui finance le
rollerball, après avoir enlevé sa femme, veut contraindre Jonathan à stopper sa
carrière...
Celui ci ne l'entend pas de cette oreille...
Une guerre des nerfs est alors enclenchée,
surtout que la finale entre Houston et New York comporte une modification du
règlement, avec une durée illimitée et une restriction de changement
d'équipe...
Le jeu se transforme en hécatombe !
Mon avis :
Parabole futuriste d'une société délitée, non
pas par la misère mais par l'opulence et par le surplus de confort,
"Rollerball" est un film d'anticipation d'une finesse de traitement
et d'une intelligence hors normes, plus qu'il n'y parait et malgré une ultra
violence omniprésente, catharsis d'un monde aux pulsions refoulées, feutré et
caparaçonné dans une perte de repères certaine et irréversible...
Le jeu/sport du rollerball aurait pu être
n'importe quel autre exutoire, la foule arrivant ici dans les gradins d'un
stade un peu comme aux jeux du cirque de la Rome antique ou devant un ring de
boxe aux protagonistes surmultipliés risquant à tout moment la mort et faisant
exulter un public peu regardant sur l'humanité, déboussolé et glorifiant la
"loi du plus fort" ne laissant aucune chance à la moindre once de
pitié...
"Rollerball" comporte également des
passages sordides et inoubliables, comme cette horde de gens friqués qui
annihilent des arbres en les brûlant d'une simple décharge de pistolet laser ou
qui végètent dans des orgies pitoyables glorifiant l'héroïsme d'un Jonathan E
qui, lui, essaye tant bien que mal, de prendre des distances avec son
personnage et de garder une lucidité bafouée par une hiérarchie sans
scrupules...
James Caan est impérial dans son rôle et
jette un charisme amplifié par sa carrure athlétique, on s'attache
immédiatement à son personnage et à sa cause...
MoonPie son second couteau est attachant et
réservera même une surprise de taille que je ne vous dévoilerai bien sûr pas,
afin de ne pas spoiler !
Ce qui frappe dans le talent de Norman
Jewison (portant tout le film sur ses épaules, sachant qu'il en est également
le producteur), c'est la manière qu'il possède pour faire que l'on ne s'ennuie
jamais via une réactivité et un montage hypra serré, et surtout de la NOUVEAUTE
dans le genre ! Un peu comme des films comme "Mondwest" ou "Soleil
vert" il régénère le style SF avec brio, l'intégrant dans un paysage
panoramique et cinématographique qui apparaît presque évident, mais il fallait
avoir le culot d'y penser !
Véritablement novateur et fulgurant dans sa
violence inédite, "Rollerball" figure dans ces rares métrages
cataclysmiques des années 70 et reste, à mon sens, un des plus aboutis en la
matière, recherchant sans cesse la voie de l'action mais aussi de la réflexion,
et avec finalement pas grand chose, si ce n'est l'intelligence et l'exploitation
des capacités qui sont proposées au postulat initial...
Une vraie bombe qu'il vous faut
impérativement avoir vue !
ps : le remake de Mac Tiernan, très en deça
de l'original, sera vu prochainement et sera critiqué ici même...
Note : 10/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire