KILLING ZOE
de Roger Avary
France/Etats Unis
1994
avec Jean Hugues Anglade, Eric Stoltz, Julie
Delpy
Polar barré
96 minutes
Produit par Quentin Tarantino
Synopsis :
Paris en plein coeur de l'été...
Des toxicomanes, après une nuit dans les sous
sols de la capitale gorgée de shoots et d'alcool, décident de faire un casse
dans une banque (la seule ouverte le 14 juillet)...
Eric, le leader de la bande, a tout planifié
et a tout préparé depuis des lustres, il fait appel à Zed, un américain
spécialiste de l'ouverture des coffres forts qui connaît toutes les
combinaisons possibles et imaginables, sensé maîtriser l'opération...
Arrivés au sein de la banque, le casse va
tourner au bain de sang !
Mon avis :
Disciple de Tarantino, Roger Avary prouve
avec "Killing Zoe" qu'il connaît la technique cinématographique et
réalise un métrage sans temps morts et extrêmement violent ...
Anglade est fascinant dans son rôle du toxico
atteint de séropositivité et fiche la trouille lors de ses accès de démence
exultés par des gunfights foudroyants et souvent intempestifs...
Avary ne recule devant aucun stratagème pour
rendre antipathiques ses protagonistes sans foi ni loi et luttant comme ils
peuvent face à un combat désespéré...
Le personnage féminin de Zoé ajoute un plus
dans le déroulement scénaristique et procure un effet de surprise assez bien
venu, amplifiant le malaise évident et calculé au sein de la banque, devenue
anti chambre de la mort...
Le clin d'oeil au "Nosferatu" de
Murnau prouve qu'Avary est cinéphile et que sa cause sert à satisfaire d'autres
cinéphiles, c'est à dire NOUS, spectateurs avides de violence et d'action...
Un humour (très noir) est également
omniprésent du début à la fin de "Killing Zoe" et le score entêtant
et technoïde de Tomandandy fait penser à une rave party gigantesque où des gens
sous ecsta commettraient l'irréparable...
Dôté d'une énergie débridée et servi par des
comédiens impliqués et sincères, "Killing Zoe" est sorti au cinéma la
même année que "Pulp Fiction" et "Tueurs nés" (autres
productions estampillées tarantinesques) et fait figure de "petit
frère", "petit dernier" par rapport à ses prédécesseurs
mastodontes mais s'en sort très bien...
Huis clos oppressant et décalé, "Killing
Zoe" est une réussite incontestable du genre et mérite l'attention des
fans de polars qui y trouveront nettement leur compte, tant la combinaison
violence/angoisse fonctionne à plein régime...
Immense performance d'acteurs habités par
leurs rôles, le film ne souffre pas d'un manque de rythme, l'entrée en matière
s'articulant avec le reste du métrage, faisant un lien irrémédiable dans la
pathologie folle de ces braqueurs, dévolus à une lutte sans la moindre issue...
Puissamment mis en images, "Killing
Zoe" fait figure de pan du film policier des années 90 et se doit d'être
visionné impérativement, laissant une empreinte indélébile dans la rétine du
spectateur et bravant les codes du bien pensant inhérents aux films de
gangsters sortis précédemment...
Bourré d'une dynamique à la fois angoissante
et cathartique, un film qui remplit son contrat haut la main!
Note : 10/10
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