MOTHER'S DAY
de Charles Kaufman
Etats Unis
1980
avec Tiana
Pierce, Nancy Hendrickson, Deborah Luce, Frederick Coffin
Slasher gore décomplexé
90 minutes
Synopsis :
Etats Unis, début des années 80...
Une femme d'une soixantaine d'années
apparemment bien sous tous rapports se rend à une convention pacifiste, elle
fait la connaissance d'un couple de jeunes gens et leur propose de les
reconduire à leur domicile...
Prétextant une panne technique, elle stoppe
la voiture...
Deux énergumènes désaxés sortent de nulle
part et décapitent le jeune homme puis agresse sexuellement la jeune fille
avant de la laisser pour morte sur le bas côté de la route...
Quelque temps plus tard, quatre amies
d'université décident de se mettre au vert et partent en virée pour camper dans
une forêt éloignée de la périphérie de la métropole...
Elles se font agresser puis kidnapper et
seront torturées par les mêmes psychopathes du début du film !
Parviendront elles à s'évader de ce marasme
funeste ?
Mon avis :
Avec "Mother's day", on est en plein
dans l'archétype du slasher des années 80, presque relecture du mythique
"Last house on the left" tourné 6 ans auparavant, la dérision et
l'outrance en plus !
Politiquement incorrect à l'extrême,
"Mother's day" propose une succession de séquences atroces et
déjantées mettant en exergue des psychopathes voyeurs désaxés et des jeunes
filles torturées, le tout sous l'égide d'une marâtre qui contrôle les faits et
gestes de sa progéniture (on est pas loin du "Massacre à la
tronçonneuse" de 1974 au niveau déviance et folie ambiante !)...
A l'instar de son frangin Lloyd (le
responsable de la firme Troma), Charles Kaufman prend le parti pris de tout
tenter, de tout montrer et ne nous épargne rien dans le mauvais goût et la
débilité décomplexée (la fille qui marche pieds nus sur un étron, la blague
potache sur le terrain de base ball) mais dénote une grande intelligence de
crédibilité pour appuyer la souffrance des malheureuses captives (la main
saigne à cause de la corde tenue, plan viscéral et glauque poussé à maxima)...
La déviance de la mère rappelle des horreurs
ancestrales et ses fils prennent un malin plaisir dans leurs exactions, ne
contrôlant plus du tout leurs pulsions et fonctionnant à l'outrance !
Le coup de la voiture de police, certes
prévisible et au stratagème bien connu, s'avère tout de même bougrement
efficient et le retournement de situation évoque aussi des films comme 'I spit
on your grave", on lorgne presque du côté des Rape and revenge à la mode à
cette époque...
Particulièrement éprouvant à suivre aussi
bien dans la forme que dans le fond, "Mother's day" suit un scénario
linéaire ponctué de moments chocs, sous une tension palpable quasi permanente
et dégageant un sentiment nauséeux, il est par conséquent impératif d'être
aguerri aux films d'horreur pour le visionner et déconseillé au public féminin
ou aux spectateurs ne supportant pas les scènes de viols...
Les autres pourront aisément suivre un
métrage au postulat basique mais efficace cependant et où l'on n'a pas le temps
de s'ennuyer, eu égard à un dynamisme indéniable dans la réalisation...
Malgré un début un peu cucu et long à
démarrer, "Mother's day" prend enfin son essor et dynamite les
conventions du slasher pour au final s'avérer être un de ses meilleurs avatars
!
A voir avec le coeur bien accroché mais à
voir vraiment !
Note : 9/10
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