LE
DISCOURS D'UN ROI
de
Tom Hooper
Grande
Bretagne
2010
avec Colin Firth, Helena Bonham
Carter, Geoffrey Rush
118
minutes
Biopic
dramatique et historique
Synopsis
:
Le duc d'York est le descendant du roi
d'Angleterre, George V, il est atteint de bégaiement, ce qui constitue un
sérieux handicap lorsqu'il doit intervenir pour des discours en public...
Il décide de contrecarrer cette difficulté en
faisant appel à un orthophoniste, Lionel, qui va se prendre, petit à petit, de
compassion envers lui...
Le frère du duc, Edouard VII, promu à la
royauté suite au décès du roi, décline cette distinction, car il vit avec une
femme, déjà adultérine à trois reprises auparavant...
La gageure de gouverner revient donc au
prince Albert !
Il va lui falloir multiplier les efforts pour
enrayer son bégaiement, lui, étant devenu souverain de Grande Bretagne...
En septembre 1939, il devra prononcer un
discours crucial entraînant le pays dans la seconde guerre mondiale, face à
l'oppresseur allemand...
Mon
avis :
Auréolé de multiples récompenses à travers le
globe dont plusieurs oscars (notamment celui du meilleur film), "Le
discours du roi" est un film magnifique qui traite d'un sujet rarement
décliné au cinéma et de plus, par le biais d'un illustre personnage historique,
permettant ainsi une composition des acteurs certes académique, mais au
potentiel de difficultés énorme, et ces derniers s'en sortent avec brio,
rendant justes leurs personnages, le souci du détail de la reconstitution
aidant, l'époque étant retranscrite avec faste et précision...
Il se lie rapidement une complicité entre
Albert, surnommé Bertie, et Lionel, l'orthophoniste, une relation comme entre
deux amis dont l'un veut aider l'autre à surmonter ses difficultés et son
handicap, il s'instaure un climat fusionnel qui portera ses fruits, le tout mis
dans un séquençage émotionnel re(n)voyant l'humain à l'humain, l'appel de la
solidarité au déploiement d'une main tendue vers l'autre...
Le fameux "discours" du titre tient
dans un rituel parfaitement élaboré et au timing millimétré qu'Hooper nous
dévoile à deux reprises, avec le temps de concentration (aussi bien pour le
spectateur que pour le roi) qu'il faut pour appréhender la parole...
Lors du final, on est bouleversés et on ne
peut retenir ses larmes, le passage extraordinaire et l'aisance inattendue du
speech du roi, l'impact que celui ci a (aussi bien sur la population anglaise
que sur le déroulement de l'histoire -l'entrée dans la seconde guerre mondiale
!_), la famille qui félicite Albert, tout confère à une tension dramatique et à
un apaisement en même temps, filmé avec des cadrages et un défilement de caméra
en longueur qui a de quoi bluffer et sidérer (le roi saluant la foule de son
balcon, scène impossible à réaliser vu le nombre de figurants demandé, je pense
qu'elle a été conçue par Hooper en utilisant des effets numériques)...
Il s'établit un process scénaristique et de
direction d'acteurs qui créée rapidement une empathie pour les principaux
personnages, le roi Albert en tête, et les seconds rôles (Churchill ou la reine
actuelle Elizabeth, alors enfant) sont crédibles...
Fédérateur et engrangeant une partie de
l'histoire du vingtième siècle, "Le discours du roi" est doté d'une
grande force et d'un intérêt majeur pour mettre en lumière un aspect méconnu
d'un moment oecuménique, il ramène ainsi à (dé)montrer que lorsqu'un homme a la
volonté de s'en sortir et qu'il est aidé en ce sens, il peut abattre des
montagnes et s'acquitter de ses fonctions de la plus belle manière qui soit...
Inoubliable !
Note
: 10/10
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