SCARLET DIVA
d'Asia Argento
Italie
2000
avec Asia
Argento, Selen, Daria Nicolodi, Joe Coleman, Gianluca Arcopinto, Paolo
Bonacelli, Jean Shepard
Chronique de moeurs
88 minutes
Synopsis :
Anna Battista est une jeune actrice qui
multiplie les frasques, baignant dans le sexe, l'alcool et la drogue...
Elle rencontre Kirk Vaines, lors d'un concert
à la Cigale, club parisien, et tombe immédiatement amoureuse de lui...
Ayant vécu des histoires sans lendemain, Anna
place toutes ses espérances affectives dans cet homme, ce dernier devant partir
au Japon...
Pressentie pour incarner le rôle de
Cléopatre, Anna échappe à deux doigts de se faire violer par un producteur
repoussant et désaxé sexuellement !
Les amies d'Anna, Veronica Lanza ou Quelou,
semblent être détachées des motivations qu'Anna porte, elle se persuade que
Kirk l'a mise enceinte et est bien décidée à garder son bébé...
Alors qu'elle retrouve un musicien du groupe
de Kirk, celui ci lui annonce que Kirk est marié, qu'il a des enfants et qu'il
ne veut plus la revoir !
Déboussolée, Anna quitte le club et part dans
une course folle !
Mon avis :
Souffrant d'un scénario approximatif mais au
final d'un rendu attachant, "Scarlet Diva" narre les pérégrinations
d'une actrice qu'Asia Argento n'aurait pas reniée, puisque le film est
revendiqué dès le départ semi autobiographique, faisant figure de
"dédoublement" avec les avantages et travers que cela peut inclure...
Asia Argento voulait ce film, voulait le
pondre, un peu comme une grossesse qui va jusqu'à son aboutissement (d'ailleurs
il en est clairement question dans "Scarlet Diva") et une chose est
certaine : on ne peut lui enlever sa sincérité et les tripes qu'elle a mis dans
son métrage !
Se positionnant à la fois comme sex symbol et
martyr quelque peu paumée dans l'establishment d'un show biz dépravé et
délétère (jamais la formule consacrée "sex, drugs and rock n roll"
n'aura trouvé meilleure transposition au cinéma !), Asia Argento fait dérouler
les pages du livre de sa vie sous forme de plans léchés d'un esthétisme moderne
et technique, pas toujours accessible...
Pour appuyer le réalisme de son propos, Asia
Argento montre pratiquement TOUT, ne reculant devant aucun stratagème de
voyeurisme (elle dévoile son corps, elle nous fait vivre une séance de
"shoot" en direct live), ce qui intègre une plus value à la
crédibilité de "Scarlet Diva", renforçant sa force et son côté
"uppercut filmique", à la fois troublant et touchant...
Virevoltant et vrombissant dans un monde à la
fois fantasmatique et chaotique, Anna/Asia n'aura aucun point de retour, aucune
chute salvatrice, si ce n'est un gigantesque collapsing qui clôt son oeuvre/sa
vie, et laisse le spectateur sur un constat d'échec avec comme seule lumière
dans cette obscurité l'infime espoir de se donner une rédemption imaginaire...
D'une intelligence dans son traitement et
refusant le parti pris mielleux du conformisme, "Scarlet Diva" se
suit avec une puissance exacerbée et exubérante et s'avère un coup de maître
pour Asia Argento, qui parvient à prouver qu'elle est tout sauf une potiche et
qu'elle ne se cantonne pas seulement dans des rôles basées sur sa plastique,
elle a autre chose à revendiquer et par sa réalisation, elle se sert de levier
pour affirmer son talent...
Note : 7.5/10
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