VAMPIRE LOVERS
de Roy Ward Baker
Grande Bretagne
1970
avec
Ingrid Pitt, Peter Cushing, Kate O'Mara, Ferdy Mayne, Madeline Smith, George
Cole, Douglas Wilmer
Production Hammer Films
Fantastique vampirique
87 minutes
Synopsis :
La région de la Styrie, au sud de l'Autriche,
proche de la frontière Slovène, au dix neuvième siècle...
Le baron Harlog, fou de rage d'avoir perdu sa
soeur, tue une femme vampire qui le charmait par décapitation...
Un bal est donné dans la demeure cossue du
général Von Spielsdorf, parmi les invités, la mère de la jeune Marcilla, elle
doit s'absenter inopinément, apprenant qu'un de ses proches est gravement
souffrant, elle confie sa fille au général qui accepte de l'héberger
momentanément... Sous le nom de Carmilla, la mère simule un accident de
diligence...
Marcilla quitte l'endroit où elle se trouvait
et trouve refuge à la résidence Morton où vivent Emma Morton et Madame
Perrodot, sa gouvernante...
Par sa beauté hypnotique, Marcilla entretient
une relation saphique avec Emma, qui est victime d'horribles cauchemars où elle
a la vision d'un gros chat gris qui la mord...
La personnalité de Marcilla semble se
préciser et tous les habitants de la contrée sont en danger : Marcilla n'est
autre que la descendante de la Comtesse Karnstein, femme vampire notoire qui a
à son palmarès des dizaines de morts !
Mon avis :
Ayant eu maille à partir avec la prude
censure britannique pour des dévoilements de poitrines dénudées, "Vampire
lovers" est sans aucun doute l'un des Hammer films au scénario le plus
fourni, tellement complexe qu'on a un peu de mal à retrouver ses petits si l'on
perd son attention au visionnage...
La sublime Ingrid Pitt endosse trois rôles
différents (la Comtesse Karnstein, Marcilla et Carmilla) et il faut être
particulièrement attentif pour capter le déroulement de l'intrigue, riche en
rebondissements et d'un érotisme inhabituel pour un film de vampires...
Quant à Peter Cushing, on le voit peu, il
tient certes un second rôle mais prend toujours autant de plaisir à jouer les
chasseurs de vampires, enfonçant des pieux dans les coeurs de frêles
vampirettes voire les décapitant avec une vigueur et un aplomb que n'aurait pas
renié le Witchfinder, revu quelques temps plus tard dans "Twins of
evil", autre fleuron de la firme britannique...
Culte et excessif, "Vampire lovers"
bénéficie comme toujours d'un soin tout particulier accordé aux décors et aux
paysages (une forêt magnifiée par la nuit tombante, des intérieurs rupins et
une crypte comme à l'accoutumée dans les films de la Hammer)...
Tout y est ! Les codifications de ce cinéma
très particulier sont parfaitement respectées au mètre près, avec quelques
innovations comme des séquences oniriques filmées avec des plans superposés et
une musique efficace mais doté d'une partition furtive qui rappelle le score de
Bernard Herrman pour le "Psychose" d'Hitchcock !
Dans l'ensemble, "Vampire lovers"
est une déclinaison novatrice du genre qui commençait à s'essouffler et
s'articule sur un érotisme affiché permettant de revigorer le style de la
Hammer, ce qui prouve son implication bec et ongles à vouloir à tout prix se
(dé)marquer comme pilier du mouvement qu'elle avait entamé à la fin des années
cinquante...
Un must have, sorti en blu ray récemment, qui
se savoure comme ultime témoignage d'un cinéma révolu...
Note : 9/10
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