MARTIN
de George A. Romero
Etats Unis
1977
avec John
Amplas, Tom Savini, Christine Forrest, George Romero, Lincoln Maazel, Elyane
Nadeau
91 minutes
Musique de Goblin non créditée au générique
et de Donald Rubinstein
Film de vampires atypique
Synopsis :
Pennsylvanie, 1976...
Martin Madahas, un jeune homme de dix sept
ans à qui n'importe qui apporterait sa confiance, est en fait un dangereux
individu qui viole et tue ses proies en les ayant repéré soigneusement et au
préalable...
Une jeune femme dans le wagon couchette d'un
train en fera les frais après que Martin lui ait mutilé le bras et bu son sang
!
Son oncle Cuda, un sexagénaire vivant avec sa
fille, Christina, l'accueille chez lui en le sommant de ne plus commettre ses
forfaits...
Il voit en lui une réincarnation moderne du
vampire Nosferatu !
Arthur, un ami de la famille vient
régulièrement dîner chez les Cuda et rien ne semble l'inquiéter quant au
comportement bizarre de Martin...
Fervent catholique pratiquant, Cuda invite le
père Howard, curé de la paroisse locale qui est en reconstruction...
Jusqu'au jour où Martin s'en prend à une des
fidèles, Madame Santini, la décimant par son jeu macabre ainsi que son mari !
Une traque est organisée par la police pour
retrouver ce dangereux criminel...
Mon avis :
Cinquième film de Romero, tourné juste avant
"Zombie, le crépuscule des morts vivants", "Martin" est
incontestablement son film le plus personnel, il a décidé de SE faire plaisir
avant de faire plaisir au spectateur, ce qui se ressent dans le métrage, assez
lent et doté d'une lourde ambiance anxiogène, ponctuée de références à de vieux
films de vampires (de nombreux plans sont en noir et blanc afin de rendre
palpable la schizophrénie de Martin)...
Peu d'esbroufe dès le pré générique qui
commence directement par un meurtre, au niveau structurel on est bien loin des
autres oeuvres de Romero, le film défile un peu à la va comme je te pousse mais
s'avère convaincant pour le spectateur dès que celui est rentré dans l'histoire
et a assimilé les codes du film, il faut un petit temps d'adaptation tout de
même car on est proche du cinéma underground cette fois ci...
Romero exploite beaucoup les décors, les
maisons ou les pièces de celles ci comme si il voulait rendre le malaise bien
présent et le ton granuleux de la pellicule renvoie à d'autres films qui
avaient exploré ce type de gimmicks ("L'exorciste" notamment,
d'ailleurs il est question de ce film dans un passage de "Martin")...
Romero n'a également pas peur d'enlaidir ses
acteurs, Christina au teint acnéique n'a sans doute pas bénéficié d'un
maquillage digne de ce nom, et pour un public lambda "Martin" pourra
sembler décousu et hétéroclite dans sa conception...
Il faut davantage y voir de la sincérité de
la part de Romero et non pas une tentative hypocrite de vouloir déstabiliser à
tout prix, non, Romero s'est dit qu'il était temps pour lui et à ce stade de sa
carrière de prouver qu'il était avant tout un cinéaste auteur et non un
vulgaire réalisateur de commande, à ce titre il s'en sort magnifiquement
bien...
Malgré un côté hermétique poussé à maxima,
"Martin" doit absolument se voir pour comprendre le côté complexe de
Romero et qui dévoile sa grande intelligence à mettre en forme ses films, loin
de toutes les codifications du cinéma classique...
Un film qui sort des sentiers battus et qui
s'avère vraiment très intéressant...
Note : 8/10
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