LA LOUVE SANGUINAIRE
de Rino di Silvestro
Italie
1976
avec Annick Borel, Dagmar Lassander,
Frederick Stafford
Erotique fantastique
96 minutes
édité en DVD chez Néopublishing
Synopsis :
Une grande ville d'Europe, années 70...
Daniela Neseri, une jeune femme très jolie,
est en proie à des cauchemars où elle voit sa descendante, une femme loup
garou, se faire traquer par des villageois et brûler sur un bûcher comme une
sorcière au temps de l'inquisition...
Ses frayeurs nocturnes la font hurler et sa
famille décide de l'envoyer dans une clinique psychiatrique pour la soigner,
arrivée sur place, elle mutile une patiente avec des ciseaux après avoir eu un
jeu saphique avec elle, puis Daniela s'enfuit en pleine nuit...
Elle rencontre un cascadeur et tombe
amoureuse de lui, il la loge et les deux tourtereaux semblent vivre le parfait
amour...
Trois individus entrent chez le cascadeur et
violent Daniela de façon sauvage et brutale !
Arrivé sur place, son compagnon se fait
tabasser à son tour...
La vengeance de Daniela sera sans équivoque,
elle retrouve ses violeurs dans une casse automobile...
Le père de Daniela la contacte et elle lui
dit aller mieux...
La "possession lycanthropique" de
Daniela semble s'être apaisée jusqu'au moment où...
Mon avis :
Déclinaison transalpine du film de loup
garou, "La louve sanguinaire" réserve bien des surprises via un
scénario intéressant et novateur ponctué de flashs et de séquences foudroyantes
empruntées au genre avec comme nouveauté le fait qu'il s'agit d'une "louve
garou" incarnée par la présence très féminine d'Annick Borel, bonne
actrice qui porte le métrage à bout de bras, totalement impliquée dans son
personnage...
Le principal reproche que l'on peut faire au
film, c'est qu'il y a une surabondance de scènes de sexe qui se révèlent
parfaitement inutiles et dont la redondance nuit au déroulement de
l'histoire...
Trop de sexe finit par tuer le sexe et ici,
ça bouffe à tous les rateliers, le moindre prétexte pour enchaîner sur des
copulations est donné parfois de manière inopinée toujours intempestivement, di
Silvestro propose à chaque fois le même mode opératoire et pourtant le scénario
tient plutôt bien la distance, (une technique de travellings bien propre au
cinéma d'exploitation italien, des séquences nocturnes de toute beauté et un
jeu d'acteurs convaincant)...
A mi chemin entre Jess Franco, Jean Rollin et
Mario Bava, "La louve sanguinaire" bénéficie d'une intrigue bien mise
en place mais qui aurait gagné une plus value à être plus pudique, plus
distante et moins outrancière et racoleuse (la moitié du film aurait pu être
raccourcie, notamment le plan très nunuche de la plage) ....
Le maquillage de la louve est assez sommaire
et di Silvestro occulte la transformation, faute de moyens, à contrario de
réalisateurs comme Joe Dante et John Landis, les scènes gore, par contre, sont
réussies et le mélange érotique/horreur trouve ici une place de choix puisqu'il
se compte rarement dans le cinéma grindhouse de l'époque, l'initiative est donc
à saluer...
Film d'exploitation proche du nanar (sans
l'aspect comique involontaire), "La louve sanguinaire" est un régal
pour les cinéphiles voyeurs friands de métrages déviants et baigne tout le long
dans un atmosphère glauque magnifiée par une technique irréprochable...
Le DVD de Neopublishing est très correct et
"La louve sanguinaire" est, bien entendu, à réserver à un public
adulte...
Note : 7/10