CITIZEN
KANE
d’Orson
Welles
Etats-Unis
1941
Avec Orson
Welles, Joseph Cotten, Agnes Moorehead, Dorothy Comingore, Everett Sloane
Fresque
biopic dramatique
119
minutes
Musique
de Bernard Herrmann
Synopsis :
Début
des années 40, Etats-Unis…
Charles
Foster Kane décède dans sa riche propriété de Xanadu, il fut magnat de la presse
et brigua un mandat politique (il épousa la fille du président des Etats-Unis),
à la fois excentrique et extravagant, Kane fit un effet médiatique fulgurant
auprès de la population qui lui permit d’asseoir sa fortune colossale…
A
sa mort, il balbutia un mot énigmatique « Rosebud » (littéralement « bouton
de rose »), le journaliste Thompson, qui fut son acolyte au New York
Inquirer, Susan, une cantatrice déchue et sans talent flagrant, Jedediah
Leland, le second rédacteur en conflit avec Kane et Raymond, le majordome de
Xanadu, sont interrogés pour que le public perce cette énigme : qu’est ce
qui a bien pu passer par la tête à Kane, que signifie donc le mystère de « Rosebud » ?
Le
film revisite sa vie avec de nombreux flashbacks entrecoupés de ses succès, de
son enfance jusqu’à sa déchéance, ponctuée par les événements majeurs du
vingtième siècle comme la crise de 1929, l’avènement de la presse, les soirées « people »
où l’argent coule à flots mais également la face cachée de Charlie (son surnom)
lorsqu’il pouvait se montrer colérique voire irascible, que ce soit avec la
gente féminine ou avec ses propres collaborateurs…
L’issue
du film dévoilera enfin la signification de « Rosebud » et démontrera
que Kane était un grand sensible, un sentimental…
Mon
avis :
Il
est difficile voire impossible de mesurer en un seul visionnage le foisonnement
de trouvailles techniques qui pullulent dans « Citizen Kane », que ce
soit le travail sur l’élaboration de profondeur des champs, le défilement des
travellings, on est scotchés par cette maestria dont fait preuve Orson Welles
et qui fait honneur au cinéma, à SON cinéma…
Il
est difficile de retranscrire par de simples mots la qualité et le génie de cet
homme, aussi bien sur le plan scénaristique que technique (il emploie et met en
avant à sa façon plusieurs dizaines de procédés photographiques qui (ap)paraissent
révolutionnaires pour l’époque !), non seulement l’histoire est
passionnante (le fond) mais la façon dont Welles la met en images (la forme) est
tout bonnement sensationnelle…
Partant
du décès d’un homme, Welles se sert de flashbacks entrecoupés d’une mise en
scène totalement moderne et dynamique et insuffle alors au personnage de Kane
un rang de géant, de mythe retranscrit dans son époque mais qui sort de celle-ci,
comme quelqu’un d’à la fois immortel et décalé…
C’est
incroyable cette réalisation ! La scène de la neige avec Kane enfant qui
joue avec sa luge qu’on distingue par la fenêtre de la maison où ses parents
sont en grande discussion avec le banquier, les longs mouvements de caméra qui
percent les toits des maisons pour se projeter à l’intérieur (ici pas de
Louma), Welles est en avance de cinquante années sur le cinéma, il créée,
recréée, invente, auto-bonifie, stylise, percute, renverse, élabore et intègre
son art comme un pionnier du septième art…
Tout
le cinéma suivant « Citizen Kane » fait figure « d’après »,
c’est sans aucune commune mesure, le GENIE éclate au grand jour avec ce film
qui reste considéré comme le plus grand de tous les temps…
On
n’a rien revu de tel depuis, le niveau est si élevé que Welles à bâti un
nouveau genre infranchissable, inatteignable pour les autres cinéastes, toutes
nationalités et tous genres confondus…
Une
pièce maitresse à avoir visionné absolument si l’on veut comprendre et
appréhender ce qu’est le cinéma…
Note :
10/10
Dédicacé
à mon ami cinéphile Daniel
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