dimanche 9 août 2015

HITCHER de Robert Harmon, 1986

HITCHER
de Robert Harmon
Etats-Unis
1986
Avec C. Thomas Howell, Rutger Hauer, Jennifer Jason Leigh, Jeffrey de Munn, Billy Green Bush
Polar/road movie/film de serial killer
95 minutes
Grand prix festival du film policier de Cognac 1986
Prix très spécial 1986
Budget : 6 millions de dollars
Edité en DVD chez studiocanal
Synopsis :
Etats Unis, sur les routes entre l’Illinois et la Californie, au milieu des années 80…
Alors qu’il roule en pleine nuit pour convoyer son propre véhicule à un marchand, Jim Halsey, un jeune homme, prend en stop John Ryder, la trentaine…
Très vite, Ryder adopte une attitude bizarre pour finalement menacer son chauffeur avec un poignard, la tension monte et Halsey parvient inextremis à extirper le psychopathe de sa voiture…
Il rencontre Nash, une jolie blonde serveuse dans un snack mais très vite, alors qu’il se croyait débarrassé de lui, Ryder réapparait, plus déchainé que jamais !
Halsey prévient la police mais après une hécatombe dans un commissariat, le capitaine Esteridge le soupçonne d’être le meurtrier !
Une terrible course contre la montre se joue pour le jeune homme qui se trouve confronté à un double combat : sauver sa vie face à Ryder et prouver qu’il est innocent des crimes dont on l’accuse…
Mon avis :
ATTENTION CETTE CHRONIQUE CONTIENT DES SPOILERS
Pour une première réalisation, « Hitcher » est un coup de maître…
Issu de la publicité, Robert Harmon bénéficie ici d’un budget confortable (six millions de dollars !) ce qui lui permet de mettre en image une intrigue qui renouvelle réellement le polar américain avec un personnage à glacer le sang et une esthétique léchée servant de plus-value à l’atmosphère insolite qui règne tout le long…
Ça y est, dès les premières minutes le spectateur est sous le charme, en totale immersion dans le film et la tension, palpable instantanément, ne relâche aucunement jusqu’au duel final, filmé magistralement…
Ryder, psychopathe new-look est dans la même lignée qu’un Hannibal Lecter et l’histoire est crédible, ce dernier étant « malin » au sens diabolique du terme, il passe toujours entre les mailles du filet et possède à chaque fois une longueur d’avance vis-à-vis de sa proie…
Vite dépassé par l’ampleur malveillante et surméchante de son persécuteur, le jeune Halsey, d’abord déboussolé, va se résigner à combattre son « prédateur », le tout dans un bain de sang où nul ne sera épargné, c’est un « jeu », une joute à ciel ouvert où semble se dégager une ambigüité affichée par Harmon, le scénario vicieux laissant la vie sauve à Halsey pour que ce dernier souffre encore plus (en effet, il aurait très bien pu être abattu au début mais la perversité du tueur fait qu’il l’épargne volontairement, comme s’il devait être son « spectateur »)…
Ça va donc très loin dans la recherche de nouveauté scénaristique et de surcroit, le film est bourré d’action, pas un temps mort et même des cascades de voitures impressionnantes et bien maitrisées (avec tonneaux à tire larigot et même un hélicoptère abattu) et des trouvailles de sadisme plutôt culottées SPOILERS (la scène de l’écartèlement, le berger allemand au commissariat, le doigt coupé dans les frites…)FIN DES SPOILERS
L’interprétation est excellente, le fond comme la forme s’avèrent satisfaisants, que demander de plus ?
Hauer a la carrure d’un tueur et C. Thomas Howell est complémentaire à la fois en rôle de victime que d’élément manipulé pour amplifier la dangerosité de son agresseur auprès du spectateur, bluffé et fasciné…
Un modèle de ce qu’était le cinéma américain de qualité dans les années 80, à ériger au rang de classique du polar insolite…

Note : 10/10







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