HITCHER
de Robert
Harmon
Etats-Unis
1986
Avec C. Thomas Howell, Rutger Hauer,
Jennifer Jason Leigh, Jeffrey de Munn, Billy Green Bush
Polar/road movie/film de serial
killer
95
minutes
Grand
prix festival du film policier de Cognac 1986
Prix
très spécial 1986
Budget :
6 millions de dollars
Edité
en DVD chez studiocanal
Synopsis :
Etats
Unis, sur les routes entre l’Illinois et la Californie, au milieu des années 80…
Alors
qu’il roule en pleine nuit pour convoyer son propre véhicule à un marchand, Jim
Halsey, un jeune homme, prend en stop John Ryder, la trentaine…
Très
vite, Ryder adopte une attitude bizarre pour finalement menacer son chauffeur
avec un poignard, la tension monte et Halsey parvient inextremis à extirper le
psychopathe de sa voiture…
Il
rencontre Nash, une jolie blonde serveuse dans un snack mais très vite, alors
qu’il se croyait débarrassé de lui, Ryder réapparait, plus déchainé que jamais !
Halsey
prévient la police mais après une hécatombe dans un commissariat, le capitaine
Esteridge le soupçonne d’être le meurtrier !
Une
terrible course contre la montre se joue pour le jeune homme qui se trouve
confronté à un double combat : sauver sa vie face à Ryder et prouver qu’il
est innocent des crimes dont on l’accuse…
Mon
avis :
ATTENTION
CETTE CHRONIQUE CONTIENT DES SPOILERS
Pour
une première réalisation, « Hitcher » est un coup de maître…
Issu
de la publicité, Robert Harmon bénéficie ici d’un budget confortable (six
millions de dollars !) ce qui lui permet de mettre en image une intrigue
qui renouvelle réellement le polar américain avec un personnage à glacer le
sang et une esthétique léchée servant de plus-value à l’atmosphère insolite qui
règne tout le long…
Ça y
est, dès les premières minutes le spectateur est sous le charme, en totale
immersion dans le film et la tension, palpable instantanément, ne relâche
aucunement jusqu’au duel final, filmé magistralement…
Ryder,
psychopathe new-look est dans la même lignée qu’un Hannibal Lecter et l’histoire
est crédible, ce dernier étant « malin » au sens diabolique du terme,
il passe toujours entre les mailles du filet et possède à chaque fois une
longueur d’avance vis-à-vis de sa proie…
Vite
dépassé par l’ampleur malveillante et surméchante de son persécuteur, le jeune
Halsey, d’abord déboussolé, va se résigner à combattre son « prédateur »,
le tout dans un bain de sang où nul ne sera épargné, c’est un « jeu »,
une joute à ciel ouvert où semble se dégager une ambigüité affichée par Harmon,
le scénario vicieux laissant la vie sauve à Halsey pour que ce dernier souffre
encore plus (en effet, il aurait très bien pu être abattu au début mais la
perversité du tueur fait qu’il l’épargne volontairement, comme s’il devait être
son « spectateur »)…
Ça va
donc très loin dans la recherche de nouveauté scénaristique et de surcroit, le
film est bourré d’action, pas un temps mort et même des cascades de voitures
impressionnantes et bien maitrisées (avec tonneaux à tire larigot et même un
hélicoptère abattu) et des trouvailles de sadisme plutôt culottées SPOILERS (la
scène de l’écartèlement, le berger allemand au commissariat, le doigt coupé
dans les frites…)FIN DES SPOILERS
L’interprétation
est excellente, le fond comme la forme s’avèrent satisfaisants, que demander de
plus ?
Hauer
a la carrure d’un tueur et C. Thomas Howell est complémentaire à la fois en
rôle de victime que d’élément manipulé pour amplifier la dangerosité de son agresseur
auprès du spectateur, bluffé et fasciné…
Un
modèle de ce qu’était le cinéma américain de qualité dans les années 80, à
ériger au rang de classique du polar insolite…
Note :
10/10
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