L’IMPASSE
de Brian
de Palma
Etats Unis
1993
aka Carlito’s way
avec Al Pacino, Sean Penn, Penelope
Ann Miller, John Leguizamo, Viggo Mortensen, Ingrid Rogers
Polar
sombre et fulgurant
144
minutes
Budget :
30 millions de dollars
Box
office mondial : environ 64 millions de dollars
Classé
comme meilleur film des années 90 par « Les cahiers du cinéma »
Synopsis
:
1975,
New York, Etats-Unis…
Carlito
Brigante parvient à écourter sa peine de prison et se retrouve en liberté, aidé
par son avocat, David Kleinfeld, qu’il
considère comme son meilleur ami…
Convaincu
qu’il doit raccrocher et arrêter les coups foireux, Carlito rend cependant un « service »
à l’un de ses cousins en l’accompagnant lors d’une transaction, celle-ci vire
au massacre !
Dérobant
l’argent du butin, Carlito investit dans un club de nuit, El Paraiso, Benny
Blanco, un voyou venu du bronx, a plusieurs échanges musclés avec Carlito, qui
finit par le passer à tabac et le virer manu militari…
Carlito
retrouve son ex petite amie, Gail, une superbe blonde devenue danseuse, en fait
la belle est gogodanseuse dans un club…
Tony
Taglialucci est un des leaders de la mafia locale et emprisonné à cause de Kleinfeld
qui l’a escroqué d’un million de dollars, ce dernier menacé de mort doit faire
évader Tony de la prison maritime de Riker’s Island et le « repêcher »
en pleine mer lors d’une expédition ultra casse gueule…
Il
demande à Carlito de l’aider en ce sens alors que ce dernier projette de partir
avec Gail, enceinte de lui, pour stopper définitivement les coups illégaux…
Pachanga,
l’homme de main de Carlito, l’attend à la gare avec Gail…
Rien
ne va se passer comme prévu !
Mon
avis :
« L’impasse »
est sans doute le film de gangsters le plus représentatif des années 90, De
Palma refusant clairement de refaire un « Scarface » bis, il use et
utilise tous les procédés possibles pour asseoir une intrigue en béton armé
magnifiée par un Pacino extraordinaire et qui n’a plus rien à prouver en terme
de jeu d’acteur…
De
Palma retrouve Sean Penn qu’il avait déjà dirigé dans « Outrages »
six ans auparavant et le comédien a délibérément choisi un look où il est
méconnaissable, binoclard et frisé, doublé d’une addiction à la cocaïne et sans
le moindre scrupule…
L’idée
de la voix off quasi permanente est très bien trouvée et amplifie ainsi le côté
« humain » de Carlito, son intérieur se dévoilant lors des scènes
clés du film et rendant presque dramaturgique son personnage, comme le mythe de
Sisyphe, sans cesse rattrapé et prisonnier de son passé…
Non
seulement les protagonistes sont attachants mais la mise en scène de De Palma
se synchronise à merveille avec ceux-ci, il y a une cohésion et une
articulation dans la succession des séquences où tout est élaboré pour le
plaisir du spectateur (la dernière demie heure témoigne d’une technique
absolument dantesque, on pense que de Palma a emprunté à son maitre Alfred Hitchcock
ce timing incroyable !)…
« L’impasse »
est à la fois une œuvre désabusée et élégiaque, où se combinent une maestria
dans la réalisation et une transmission viscérale de ce que vivent les
personnages, projetant ainsi le spectateur dans un monde qui semble réel (tout
est crédible et la reconstitution sans failles) mais qui se transcende par la
magie du cinéma…
De
Palma a tout compris, tout assimilé du septième art pour bonifier et
appréhender son style qui lui est propre, il livre avec « L’impasse »
un de ses meilleurs films et ouvre une voie nouvelle au polar en y gravant son
empreinte fulgurante…
« L’impasse »
est une œuvre magistrale à avoir visionné impérativement pour comprendre les
rouages du cinéma, pour mesurer l’impact d’un style et de sa dynamique, très
peu d’autres metteurs en scène parviennent à un tel niveau, on en sort en
larmes, tétanisés et rassérénés en même temps…
Note :
10/10
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