LE
MASQUE DU DEMON
de Mario
Bava
1960
avec
Barbara Steele, Arturo Dominici, Ivo Garrani, Andrea Checchi, John Richardson
Film
fantastique gothique
86
minutes
Budget :
100 000 dollars
aka La maschera del demonio
aka Black Sunday
d’après l’oeuvre de Nicolas Gogol
Synopsis :
Un
village d’une province de la Moldavie, au dix- septième siècle…
Deux
siècles auparavant, Asa Vajda, une jeune femme considérée comme hérétique est
brulée lors d’un rituel par des villageois, au préalable ces derniers lui
marquent le dos au fer rouge d’un « S » et lui applique sur le visage
un masque clouté de l’intérieur, mais un orage et une pluie diluvienne
empêchent sa combustion ; Asa et son fidèle mari Igor Javuto sont enfermés
dans une crypte avec une vue du cercueil sur une effigie de croix, afin que si
ces derniers se relèvent, la croix empêche leur résurrection…
Deux
cents ans plus tard, les deux docteurs Thomas Kruvajan et André Gorobec font
une halte suite à un accident de fiacre et, de fil en aiguille, atteignent la
fameuse crypte !
Kruvajan
se blesse le doigt et une goutte de son sang tombe sur la dépouille de Asa, celle-ci
revient à la vie !
Katia,
sa descendante, surprend les deux hommes…
Ils
doivent se rendre au domicile du comte Vajda, souffrant…
Lorsqu’
Asa et Igor Javuto sont ramenés à la vie, c’est pour accomplir de nouveaux
forfaits !
Après
avoir saigné les deux chiens de Katia, ils vont faire régner la terreur et
appliquer leurs doctrines démoniaques en vampirisant tous ceux et toutes celles
qui croiseront leur chemin !, d’autant que le docteur André Gorobec est
tombé fou amoureux de Katia !
Asa
va jouer de ce stratagème pour le méprendre, les morts se comptent alors par
dizaines !
Mon
avis :
C’est
évident que « Le masque du démon » est la génèse du film gothique
italien, devançant même ses compatriotes d’outre-manche de la Hammer films,
Mario Bava, pour sa première réalisation officielle, a frappé très fort avec ce
film, véritable pierre angulaire sur laquelle tout un pan du septième art s’est
bâti…
Barbara
Steele avait seulement vingt- trois ans lorsqu’elle tourne le film et sa beauté
est déjà instantanément iconique, elle représente à elle seule tout le climat,
toute l’ambiance ténébreuse qui y règne, endossant deux rôles en même temps,
elle fait déjà preuve d’une très grande maturité…
Dès
l’entame, Bava ose des séquences carrément gore (lors du sacrifice et plus
tard, avec l’œil gauche transpercé) et fait preuve d’un culot inouï pour l’époque
(le film fut longtemps interdit dans certains pays du globe)…
« Le
masque du démon » est en noir et blanc mais la légende raconte que Bava
employa des techniques de jeux de couleurs sur les personnages pour « densifier »
l’aspect graphique de son film, le résultat est dès lors sidérant !
Fascinant
de bout en bout, le film prend une tournure carrément immersive pour le
spectateur lorsque nous découvrons le passage secret derrière la cheminée qui
mène tout droit à la crypte, plus gothique c’est impossible !
La
sémantique utilisée est fidèle à l’œuvre de Gogol et rappelle complètement le
segment du film tourné trois années plus tard, « Les Wurdalaks » tiré
des « Trois visages de la peur », Bava acclimate à sa sauce la littérature
fantastique gothique et la transcende en même temps par une mise en images très
graphique et finalement assez fidèle à l’effroi provoqué voulu par l’écrivain…
L’acteur
Arturo Dominici qui joue Igor a vraiment une tête à faire flipper une couvée de
singes et sa démarche monolithique, presque cadavérique, renforce le côté
oppressant de son personnage, alors que Katia/Asa joue plus sur le registre de
la contradiction attirance/répulsion, d’ailleurs nombreux sont ceux qui
tomberont dans son piège, succombant à son charme…
Film
très habile et révolutionnaire pour le début des années soixante, « Le
masque du démon » est un coup de tonnerre dans le cinéma italien et dans
la totalité du cinéma fantastique mondial…
Lamberto
Bava, le fils de Mario, rendra hommage à son père dans une scène du premier « Demoni »
où il reproduit exactement le fameux masque du film de son père qui déclenchera
toute l’intrigue avec le même modus operandi (la goutte de sang qui réveille l’entité
démoniaque)…
Autant
dire que si vous voulez voir un film innovant et d’une sincérité déconcertante,
« Le masque du démon » répondra à vos attentes, tout y est original
et bourré de charme, il est doté d’un relief et d’une richesse que peu d’autres
films gothiques arriveront à égaler par la suite…
« Le
masque du démon » est une référence du genre gothique et reste néanmoins
parfaitement accessible à tout cinéphile, on ne s’ennuie jamais et on savoure
une atmosphère fabuleuse, que Bava déclinera tout le long de sa filmographie
avec le talent que l’on sait et qu’on lui connait…
Il
nous faudrait un blu ray digne de ce nom car le DVD zone 2, même si honnête, n’arrive
pas à sublimer les qualités graphiques du film…
Note :
10/10
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