LES
TONTONS FLINGUEURS
de Georges
Lautner
1963
France/Allemagne/Italie
Avec
Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, Jean Lefebvre, Venantino
Venantini, Claude Rich, Robert Dalban, Sabine Sinjen
Comédie
déjantée
112
minutes
Edité
chez Gaumont vidéo
Dialogues
de Michel Audiard
Synopsis :
Montauban
et Paris, début des années soixante…
Fernand
Naudin, un industriel vendeur de tracteurs mène une vie paisible jusqu’au jour
où il reçoit un télégramme qui lui demande de se rendre en urgence au chevet d’un
de ses anciens amis, Louis dit le mexicain, ce dernier est mourant et avant de
passer l’arme à gauche, il souhaite que Fernand s’occupe de sa jeune fille,
Patricia…
Le
mexicain est un malfrat parisien qui possède des cercles de jeux clandestins,
une distillerie d’alcool prohibé et des maisons de passes ; Raoul Volfoni
et son frère Jean ne l’entendent pas de cette oreille et vont rapidement
chercher à éliminer Fernand, qui échappe de peu à la mort lors d’un accident de
camion en pleine nuit…
Maitre
Folace, le notaire chargé du bon déroulement de la transaction semble lui aussi
dépassé…
Heureusement,
Fernand est épaulé par Pascal, un tueur d’origine italienne à la gâchette
facile, qui lui rendra moult services, notamment lors d’un traquenard…
De
plus, Patricia s’est amourachée d’un jeune artiste qui compose de la musique
expérimentale, Fernand se trouve dans un pétrin inextricable !
Le
film se clôt par le mariage de Patricia alors qu’une voiture piégée explose
juste devant l’église !
Mon
avis :
Film
mythique qui n’a pas pris une ride même un demi-siècle après sa création, « Les
tontons flingueurs » est surtout réputé pour les dialogues ciselés de
Michel Audiard, mais il faut aller plus loin car le film recèle également de
qualités techniques surprenantes et pour le moins inhabituelles pour l’époque,
Lautner revendique ouvertement la filiation avec les films d’Orson Welles et
lorsque l’on connaît la pression qu’a eue le directeur de la photographie sur « Les
tontons flingueurs » on se dit qu’il s’en est sorti haut la main !
La
séquence incroyable avec le mexicain mourant sur son lit et le jeu de miroir
derrière est hallucinante, la maitrise est bel et bien là, Lautner combine la
sémantique avec l’aspect visuel, dès lors on ne peut qu’être bluffé !
Avec
« Les tontons flingueurs », Lautner réinvente le polar qui n’en est
pas un, mais plutôt une joyeuse comédie, joviale, bourrée d’excentricités et
très imaginative…
Les
comédiens sont tous prodigieux, Lino avec sa carrure, Francis Blanche et sa
bonhommie et Bernard Blier hilarant avec sa trogne de nounours souffre- douleur
qui prend « bourre-pif » sur « bourre-pif », Jean Lefebvre,
Venantino Venantini et même le couple Claude Rich/Sabine Sinjen sont épatants,
apportant un peu de fraîcheur par leur jeunesse insouciante dans le microcosme
rude des gangsters qui gravite autour d’eux !
Tonique
et bourré d’action, « Les tontons flingueurs » est un métrage
énergique qui se suit avec le plus grand plaisir sans discontinuer, certaines
séquences sont devenues mythiques (la cuisine avec l’alcool « ça c’est du
brutal ! »), Lino qui se passe de l’aqua velva alors que la jeune
Patricia fait sa rencontre (scène très sensorielle qui se vit de l’intérieur),
la façon dont Lino/Fernand « vire » tous les jeunes de la maison
après leur soirée dansante, tout ceci est fortement déjanté et jubilatoire en
même temps, Lautner parvient à donner du plaisir au spectateur qui se délecte
dans un tourbillon de scènes comiques qui feront date…
Et
dire que Lino Ventura faillit refuser le rôle de peur de ne pas être crédible
dans une comédie !
Le
blu ray du film est monumental, l’image y est d’une qualité exceptionnelle,
idéal pour découvrir ou revoir ce film, avec « Les tontons flingueurs »
le spectateur est ébahi, il s’en prend plein les yeux (des trouvailles
techniques de toute beauté) et plein les oreilles (les dialogues et la
sémantique d’Audiard sont magistraux), on ne peut rater un tel film !
Jouissif
au plus haut point, « Les tontons flingueurs » fait culminer à son
zénith la comédie des années soixante et même la totalité du cinéma français
pré –années soixante- dix…
Un
pur régal à visionner sans aucune modération, devenu culte depuis et qui le
restera tant son originalité, sa modernité de traitement et sa gouaille font
mouche…
Note :
10/10
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