LA
PLANETE DES HOMMES PERDUS
d’Antonio
Margheriti
1961
Italie
avec
Giuliano Gemma, Claude Rains, Bill Carter, Umberto Orsini, Maya Brent,
Jacqueline Derval
Science-fiction
99
minutes
aka
Planeta degli uomini spenti
DVD
édité chez Artus films
Synopsis :
Une
ile de la côte italienne, début des années soixante…
La
ville de l’archipel abrite une station qui étudie les phénomènes spatiaux grâce
à l’aide de nombreux téléscopes ; le professeur Benson est un expert hors
pair mais bougon et asocial qui prévoit quasiment avant tous les autres les
conséquences catastrophiques de l’arrivée d’un gigantesque météore qui déboule
en plein sur la Terre…
Fred
Steele et Bob Cole, deux astronautes, sont mandatés pour approcher la météorite
et la faire dévier ; Eve Barnett, une femme d’une soixantaine d’années, s’adonne
à des séances de spiritisme, elle est considérée comme une sorcière parmi les
autres membres de l’équipe…
Dans
l’espace, des soucoupes volantes d’extraterrestres compliquent la tâche de
Steele et Cole ; ces derniers parviennent tout de même à « visiter »
une planète fantôme…
Lorsque
le professeur Benson est enfin écouté et reconnu par les scientifiques de la
station, toutes ses études et conclusions s’avèrent justes, les autres savants
lui vouent alors un culte !
Le
météore s’approche de plus en plus du sol terrestre, Steele et Cole, aidés par
les conseils éclairés de Benson, réussiront-ils à sauver l’humanité ?
Mon
avis :
Spécialiste
du cinéma populaire transalpin, Antonio Margheriti est avant tout un artisan
passionné qui ne rechigne devant rien pour tourner ses films, fut ce toujours
pour le bonheur et le plaisir du spectateur acquis à sa cause depuis fort
longtemps ; ici le Maestro réalise son deuxième métrage estampillé SF avec
un aspect vintage prégnant qui pourra déconcerter les cinéphiles lambda, les
autres se régaleront…
Il y
a dans « La planète des hommes perdus » un côté hyper naïf et des
effets spéciaux d’une ringardise absolument assumée (les navettes sont
immobiles lors du décollage, c’est la caméra qui recule !), c’est un WTF
movie de la science- fiction monté et filmé de bric et de broc mais Margheriti
l’a doté d’un scénario solide et de protagonistes bien dirigés, du coup on
avale tout le film avec une grande délectation dès l’entame sublime ; les
décors sont certes cheap mais le charme opère prodigieusement, un peu à l’instar
de films comme « Voyage au centre de la terre » d’Henry Levin sorti
deux ans plus tôt…
L’histoire
est délirante tout comme le visuel employé et les comédiens surjouent parfois
(la sorcière et ses tables qui tournent, que vient-elle faire dans le film ?),
l’histoire d’amour et le mariage annoncé n’apportent pas grand-chose à l’histoire
et les soucoupes volantes ne dévoilent jamais leurs occupants, mais on prend la
légèreté du scénario comme un bon verre de vin qui s’est bonifié, enivrant et capiteux,
avec une bonne dose de folie ambiante et des dialogues techniques qui font
oublier la bidonnerie du postulat…
Margheriti
y va frontalement avec un montage serré et des plans assez courts où chacun est
à sa place et sait ce qu’il a à dire, il débite les séquences rapidement,
créant ainsi une tonicité dont seuls les italiens ont le secret et oubliant les
côtés pesants propres aux américains, on est pris dans l’intrigue jusqu’à son
dénouement et Margheriti évite de sombrer dans le ridicule car il croit dur
comme fer à son entreprise, il sait qu’il s’est fourvoyé loin des stéréotypes
mais cela n’a pas l’air de le gêner, faisant son petit bonhomme de chemin, sûr
de lui et déterminé…
Une
nouvelle fois, Artus films nous offre une pure pépite avec l’édition sublime
DVD digipack de cette « Planète des hommes perdus » et un doublage en
version française fait pour l’occasion ainsi qu’une image magnifique et un
packaging sublime…
Les
bonus avec Alain Petit (quelle culture ce Monsieur) sont hyper intéressants et
on boit ses paroles de passionné absolu avec régal et attention, c’est du
bonheur en barres, Artus films fournit encore et toujours un travail appliqué
et sensationnel…
Témoignage
d’un genre qui rencontrera son apothéose quelques années plus tard, « La
planète des hommes perdus » possède un impact qui s’est atténué de nos
jours (les moyens techniques ont considérablement évolué depuis) mais son
aspect et sa texture vintage et kitsch en font à coup sûr un must have seen
pour tout cinéphile curieux et ouvert…
Très
sincère dans son approche et extrêmement sympathique dans l’aura qu’il dégage, « La
planète des hommes perdus » est un film qui se suit allègrement et qui,
hormis les trucages démodés, laisse une trace indélébile dans l’histoire de la
science-fiction italienne des années soixante, les italiens étant fort moins
loquaces que leurs homologues d’outre- Atlantique…
Une
perle…
Note :
7/10
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