TOKYO
GORE POLICE
de
Yoshihiro Nishimura
2008
Japon/Etats
unis
avec
Yoshihiro Nishimura, Eihi Shiina, Itsuji Itao, Tak Sakaguchi
109
minutes
Fantastique/gore/action
Synopsis :
Japon,
ville de Tokyo, dans un futur proche…
Ruka
est une policière d’élite, elle a assisté au meurtre de son père, lui aussi
membre des forces de l’ordre, alors qu’elle était enfant ; Ruka est prise
à partie par de dangereux monstres tueurs appelés les ingénieurs, ces mutants
ont la particularité de reconstituer leurs blessures par des armes, comme des
tronçonneuses ou des épées tranchantes…
Les
combats entre la police et les ingénieurs sont coriaces et ultra sanglants…
Un
jour, Ruka est forcée d’infiltrer un réseau de prostitution pour mener à bien son
enquête, elle découvre des séances sadomasochistes dans les sous-sols de Tokyo
et assiste à des cérémonies déviantes et brutales où de jeunes femmes sont
livrées en pâture face à un public de pervers…
Le
chef de la police s’avère être devenu lui aussi un ingénieur, il kidnappe une
femme monstre qui lui obéit au doigt et à l’œil…
Pour
Ruka, c’en est trop, dès qu’elle a connaissance du commanditaire du meurtre de
son géniteur, la jeune femme commet un carnage…
Poursuivie
par des dizaines d’assaillants ingénieurs, elle dézingue tout ce qui bouge,
aussi bien au sabre qu’au pistolet mitrailleur ; rien, ni même ses propres
collègues ne peuvent l’arrêter dans sa folie meurtrière…
Tokyo
devient un océan d’hémoglobine !
Mon
avis :
Coproduction
américano-japonaise, « Tokyo Gore Police » est un gigantesque
portnawak hyper gore mais qui souffre d’une absence chronique de véritable
scénario, il n’y a quasiment pas de fil conducteur dans l’intrigue, ce qui fait
qu’au bout du premier quart d’heure, le spectateur est déboussolé…
Nishimura
sait filmer et applique sa technique par des plans très rapides et un sens de l’action
assez bien restituée, la comédienne héroïne Eihi Shiina a des attributs très
sexués qui font l’intérêt du film et donne un certain charisme au personnage de
Ruka, mais autrement ce qui gâche « Tokyo Gore Police » c’est ces
répétitions intempestives et récurrentes de plans identiques que l’on retrouve
au moins cinq fois tout le long, ça devient très pénible, on a une sensation de
remplissage à tout prix, c’est fort dommage !
Insolite
et déjanté, « Tokyo Gore Police » appartient à la culture « manga »
typique du pays du Soleil levant, du coup Nishimura a oublié d’adapter son film
à la culture européenne ou occidentale, cela enferme son film dans un
hermétisme et seuls les plus surouverts des geeks trouveront un quelconque
intérêt à « Tokyo Gore Police », le public lambda sera vite
déconcerté voire blasé face à cette débauche d’effets gore, très éloignés de
ceux que l’on a l’habitude de voir dans les films américains ou italiens (les
SFX sont bricolés avec des bouts de plastique, le sang jaillit de façon
irréelle, loin de ce que l’on connaît au cinéma)…
Métrage
de gore assumé, « Tokyo Gore Police » a autant de défauts que de
qualités et l’outrance qu’il déploie peut s’apparenter à un énorme WTF, le film
est en roue libre totale, se contrefichant du qu’en dira t-on, bref ça passe ou
ça casse, Nishimura n’a peur de rien et nous balance des plans séquences à l’emporte
pièces, sans se soucier de la moindre cohérence…
On
pourrait presque qualifier « Tokyo Gore Police » de film gore amateur
si les moyens déployés n’étaient pas aussi conséquents…
Quelques
curiosités dans le film, il n’y a quasiment jamais de figurants (dans le métro,
Ruka est seule, idem dans les scènes nocturnes lorsqu’elle marche en pleine
rue), le coup du meurtrier du père de Ruka arrive comme un cheveu dans la soupe
et peine à être crédible…
Malgré
une bonne volonté affichée et indéniable, de par sa disparité, « Tokyo
Gore Police » ne contentera qu’un public de geeks, les fans de gore pur n’y
retrouveront pas leurs petits et préfèreront se remater un bon Savini ou un bon
Fulci, « Tokyo Gore Police » est inadapté par sa marginalité et
adopte un ton beaucoup trop personnel et ancré dans la culture japonaise, cet
exotisme peut à la fois le booster comme le desservir…
Note :
6/10
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