OPERATION
DRAGON
de
Robert Clouse
1973
Etats-Unis/Hong
Kong
avec Bruce Lee, John Saxon, Jim
Kelly, Bolo Yeung, Ahna Capri, Angela Mao, Sammo Hung, Jackie Chan
Action/Karaté
98
minutes
Musique
de Lalo Schifrin
aka
Enter the dragon
Budget :
850 000 dollars
Box-
office : 4 400 000 entrées
Synopsis :
Une
ville et un temple de Hong Kong, début des années soixante-dix…
Lee
est un combattant aguerri de la mouvance Shaolin ; il doit se rendre à un
immense congrès de guerriers Shaolin sur l’ile d’un richissime homme nommé Han,
Williams, un karatéka de couleur noire, doit également se rendre à cette
manifestation…
Roper,
un policier américain, est missionné par ses supérieurs pour ramener des preuves
sur les activités frauduleuses supposées de Han, ce dernier étant soupçonné de
trafic d’opium et d’un réseau de prostitution par le biais d’une traite des
blanches…
Lorsque
Lee se rend sur l’ile, il est informé et comprend que les membres de Han
avaient tenté de violer sa sœur, qui s’est
suicidée par hara-kiri…
La
fureur de Lee et sa hargne à combattre se trouvent alors décuplées !
Lee
s’allie avec Williams et Roper pour mettre hors d’état de nuire Han ; ce
dernier possède une armada de plusieurs dizaines de combattants sous ses ordres…
Maintenant
que le trafic d’opium est prouvé et sur le point d’être démantelé, Roper arrive
à prévenir les autorités, ils envoient plusieurs hélicoptères en direction de l’île…
Han
lâche l’intégralité de ses hommes avec pour objectif de tuer Lee !
Lee
fait une hécatombe et se retrouve nez à nez avec Han dans une pièce remplie de
miroirs…
Mon
avis :
« Opération
dragon » est un film d’action réussi mais également touchant aux larmes
quand on voit l’état dans lequel se trouvait le pauvre Bruce Lee (dont c’était
le dernier film, il décéda juste après la sortie sur les écrans en 1974), il
est maigre (55 kilos), n’a plus que la peau sur les os –hormis sa musculature –
et a un visage et un regard ravagés par la drogue ; et pourtant, il
parvient à donner de la crédibilité à son personnage et s’adonne à des combats
impeccables qu’il a réglés lui-même au millimètre…
Robert
Clouse, un cador des réalisateurs du film d’action et également du Grindhouse,
signe ici une mise en scène soignée avec des plans et des trouvailles
techniques qui forcent le respect, l’acteur noir Jim Kelly donne un côté un peu
« Blaxploitation », productions qui explosèrent à l’époque au cinéma…
La
référence à Docteur No de James Bond est nette et évidente et l’on retrouve le
gimmick du chat blanc (idem que Ernest Stavros Blomfled dans le segment du
célèbre agent secret), les combats sont fabuleux de maitrise et ont dû
nécessiter un énorme travail…
Les
seconds rôles féminins, membres du lupanar géant de Han, apportent de la
fraîcheur et du charme à l’intrigue avec une plus-value exotique et érotique,
mais ce n’est pas le but premier de Clouse qui mise quasiment tout sur les combats
(on en compte une vingtaine dans le film) et la course de la sœur de Lee face à
des assaillants libidineux est particulièrement réussie et novatrice, ce petit
bout de femme se bat comme une spécialiste et la séquence est particulièrement
tonique malgré son issue dramatique…
Dans
l’ensemble, « Opération Dragon » est un film d’arts martiaux très
réussi et c’est la première co-production de grande ampleur entre les studios
américains et hongkongais, l’alliage de ces deux cultures, le mix de ces deux
talents a engendré un film hybride mais très convaincant ; la caméra
subjective qui prend la place du combattant qui prend les coups est, par
ailleurs, totalement novatrice au septième art ; les décors sont
flamboyants et le scénario astucieux, bref vous l’aurez aisément compris, même
les cinéphiles qui ne sont pas forcément accros aux films de karaté trouveront
leur compte et leur bonheur avec ce jubilatoire « Opération Dragon »,
dernier rôle au cinéma pour le légendaire Bruce Lee, ce métrage est un peu son
chant du cygne, rendons lui hommage avec ce film « pèlerinage », ce
génie du film d’action aura insufflé au genre une prestance et un charisme à ce
jour inégalés et jamais surpassés, même un demi- siècle plus tard…
Note :
9/10
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