KILLING
CAR
de Jean
Rollin
1993
France
avec
Jean-Pierre Bouyxou, Tiki Tsang, Frédérique Haymann, Anissa Berkani Rohmer,
Jean-Loup Philippe, Karine Swenson, Jean René Gossard, Karine Helewicz
88
minutes
Polar
DVD
édité chez LCJ vidéo
Budget :
100 000 dollars
Synopsis :
Saint-Ouen,
banlieue parisienne, fin des années quatre-vingts…
Une
très jolie jeune femme asiatique décime un par un les employés d’une casse
automobile, seule une jeune femme parvient à s’enfuir et atterrit non loin d’une
fête foraine, aidée par des prostituées elle tente de neutraliser son assaillante,
sans résultat…
Marc,
le responsable de la casse, devait remettre une statuette à Robert et Sylvie,
le couple arrive dans une ferme à la recherche de leur ami ; ils
découvrent le cadavre de Marc et sont tués violemment à leur tour par la femme
asiatique…
New
York, Pascale, une photographe de mode et son modèle, Barbara préparent des
clichés mais sans « green card », Pascale ne peut exercer son métier
aux Etats-Unis, elle décide donc de rentrer à Paris pour finir son book et doit
retrouver une autre top model pour une séance de photos ; il ne s’agit d’autre que la tueuse asiatique !
Sam,
le responsable d’une boite de danse, doit également employer la jeune asiatique ;
cette dernière va une nouvelle fois commettre un carnage à l’arme automatique !
Vivant
sur une péniche, la tueuse semble vouloir tuer tous ceux et toutes celles qu’elle
retrouve !
Mais
quelles sont ses motivations et surtout quelle est la raison qui la pousse à
tuer tout ce monde ?
Le
dénouement nous révèlera le pourquoi du comment, il se situe il y a une année,
alors que la femme asiatique fut victime d’un grave accident de la route…
Le
commissaire chargé de l’enquête, à deux mois de prendre sa retraite, et son
coéquipier, parviennent à remonter à la source de la pathologie de la tueuse
asiatique…
Celle-ci
signe ses meurtres en laissant une voiture modèle réduit après chaque meurtre
sur le corps de ses victimes…
Démasquée,
la tueuse asiatique est mise en joue par le commissaire dans un terrain vague !
Mon
avis :
Rollin
s’en sort particulièrement bien avec « Killing car », il délaisse
totalement les genres qu’il affectionnait pour se consacrer à un pur polar très
original, loin des vampires et des films de mondes parallèles, ici pas de
vieilles pierres mais un environnement très urbain et surtout un rebondissement
scénaristique de taille lorsqu’on comprend enfin les motivations de la serial
killeuse asiatique (très belle Tiki Tsang, Rollin a assuré lors du casting,
cette actrice est parfaite !)…
Comme
souvent, Rollin nous embarque dans une histoire abracadabrantesque et au début
le spectateur est complètement largué mais le bougre déploie son talent à
mi-parcours du film et nous prouve une nouvelle fois qu’il sait mieux que
personne poser un script qui tient la route, avec une écriture propre à lui,
tout le monde retombe sur ses pattes, à commencer par le spectateur et c’est
tant mieux ! la plus-value du film réside dans cette habileté alors que l’entame
s’avérait vraiment casse-gueule (on n’arrivait pas à établir de liens entre les
scènes et les personnages)…
Et
surtout, élément hyper important ! Rollin n’a jamais employé autant de
personnages dans un de ses films (il y a une trentaine de rôles dans « Killing
car » !), la gageure est stupéfiante et Rollin nous balade de décors
en décors, cela crée une richesse immense cette multitude de protagonistes, il
a tout calibré pour que tout s’imbrique et la révélation laisse sur le cul…
Bien
sûr, Rollin a mis le paquet niveau sexe et cuissages mais cela ne nuit pas à l’intrigue,
on est habitués à cela avec le Maestro !
A l’action
soutenue et rythmée, « Killing car » est un vrai délice et l’actrice
principale Tiki Tsang, outre son jeu mystérieux et insolite, porte tout le film
sur ses épaules et s’avère crédible dans un rôle difficile, elle croit en ce qu’elle
produit et la qualité de son interprétation est liée à son charisme, qu’il soit
physique ou atmosphérique…
Le
seul bémol de « Killing car » reste la maitrise de la diction
insuffisante et le manque de direction d’acteurs flagrant de la part de Rollin,
surtout pour les dialogues entre les deux flics (« allez on va boire un
coup en attendant le médecin légiste », un peu léger !), et aussi une
action non avenue (la mort du commissaire, pourquoi son adjoint lui tire dessus ?)…
Il y
a un hommage à « Fascination » avec l’utilisation de la grande faux
lors du combat entre Sylvie et la tueuse chinoise, avec au final un homicide
assez atroce avec râteau planté dans le thorax !
Toutefois
parfaitement honnête, « Killing car » demeure un Rollin très
sympathique et qui a le mérite de tenir ses engagements niveau action mêlant
érotisme, polar et angoisse avec le talent que l’on connaît de Rollin…
Bref,
« Killing car » est un must have pour les Rollinophiles et même un
bon exemple de découverte pour les néophytes ne connaissant pas son cinéma,
moins délirant que d’habitude et plus terre à terre, le film reste ouvert à
tout public !
Note :
8/10
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