samedi 12 août 2017

La fiancée de Dracula de Jean Rollin, 2002

LA FIANCEE DE DRACULA
de Jean Rollin
2002
France
avec Brigitte Lahaie, Magalie Aguado, Sandrine Thoquet, Cyrille Iste, Sabine LeNoël, Jacques Régis, Thomas Smith, Thomas Desfossé
Film fantastique vampirique
91 minutes
DVD édité chez LCJ vidéo
Synopsis :
France, années deux- mille…
Un homme que l’on appelle le professeur et son assistant, Eric, sont des chasseurs de vampires, ils ont pour but de retrouver la trace de Dracula qui, semble t-il doit se fiancer avec une certaine Isabelle…
Les pérégrinations des deux bougres les emmènent dans un cimetière où ils découvrent un nain, Triboulet, qui provoque une incantation mystique pour ramener une succube à la vie…
Puis, Eric et le professeur doivent libérer Isabelle, en fait prisonnière chez les nonnes de l’ordre de la Vierge blanche, des religieuses totalement folles et psychotiques…
Le nain Triboulet rencontre la louve, une de ses alliées, et l’ogresse, une femme hystérique ; le comte Dracula doit revenir à la vie sur l’une des iles Chausey, près du Touquet…
Par le biais d’une horloge qui permet d’accéder aux mondes parallèles, Dracula retrouvera Isabelle, la cérémonie doit se faire sur une plage déserte et nocturne…
Eric et le professeur ont compris ce stratagème et doivent faire au plus vite pour éviter le pire !
Alors qu’une hécatombe se prépare, Eric, sur le point de neutraliser le comte Dracula, se retrouve enfermé dans une crypte !
Mon avis :
Avec « La fiancée de Dracula », Jean Rollin a pondu un film « fourre-tout » qui regroupe toutes les thématiques qu’il avait explorées précédemment, on y retrouve quasiment tout le bestiaire des personnages  qui firent sa renommée (bien sûr des vampires mais aussi la louve –incarnée par Brigitte Lahaie- mais aussi une femme ogresse –Magalie Madison créditée Aguado, l’Annette de « Premiers baisers », la série AB productions-, un nain, des nonnes mais aussi carrément le Comte Dracula !)…
Les quarante première minutes frôlent la catastrophe et on se demande bien dans quoi on s’est embarqués (Rollin fonctionne à l’écriture automatique, il l’explique lui-même dans les bonus du DVD, donc parfois ce n’est pas toujours heureux !), la direction d’acteurs est calamiteuse et le rythme est improbable car l’aspect décousu de l’histoire peine à retenir l’attention du spectateur…
Passée la première heure, la dernière demi-heure est, quant à elle, beaucoup plus tonique et on sent que Rollin s’est réveillé au niveau de l’action, le côté « mondes parallèles » (déjà intronisé dans « Perdues dans New York » douze années plus tôt) semble bien fonctionner et renforce le charme du film, notamment grâce aux magnifiques séquences sur la plage avec les sacrifices des nonnes (ça n’a pas dû être simple à tourner et Rollin s’en est bien sorti)…
On est quand même bien loin de films comme « Fascination », « La nuit des traquées » ou « Le viol du vampire », on sent un affaiblissement du cinéma Rollinien mais on ne peut lui enlever la qualité d’être pugnace et de vouloir absolument continuer l’œuvre qu’il a entrepris depuis la fin des années soixante, ce grand Monsieur rend honneur comme il peut au cinéma fantastique tricolore et seuls ses aficionados purs et durs arrivent à comprendre l’hermétisme de son cinéma, le grand public ayant lâché l’affaire depuis longtemps…
Toujours extrêmement sincère et authentique, Rollin grave, à chacune de ses offrandes, une pierre supplémentaire au fantastique gothique hexagonal et il finit par devenir un réalisateur culte au fil du temps, et bien ce statut qu’il a obtenu n’est pas volé !
« La fiancée de Dracula », malgré de nombreux défauts ; garde un charme vigoureux et reste une perle de déviance, totalement insolite et revendiquant sans honte un atypisme flagrant…
Capiteux, barré, effrayant et sexué, « La fiancée de Dracula » se laisse regarder sans difficultés pour tout adepte du cinéma de Rollin, il faut occulter les réflexions que le public lambda (qui n’y connaît rien en films de Rollin) pourraient proférer, outrés, et se laisser porter par son style, très singulier, mais qui pourra plaire…
Si l’on juge « La fiancée de Dracula » dans son entière globalité, on peut reconnaître que c’est une réussite !

Note : 8/10





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