LA
FIANCEE DE DRACULA
de
Jean Rollin
2002
France
avec
Brigitte Lahaie, Magalie Aguado, Sandrine Thoquet, Cyrille Iste, Sabine LeNoël,
Jacques Régis, Thomas Smith, Thomas Desfossé
Film
fantastique vampirique
91
minutes
DVD
édité chez LCJ vidéo
Synopsis :
France,
années deux- mille…
Un
homme que l’on appelle le professeur et son assistant, Eric, sont des chasseurs
de vampires, ils ont pour but de retrouver la trace de Dracula qui, semble t-il
doit se fiancer avec une certaine Isabelle…
Les
pérégrinations des deux bougres les emmènent dans un cimetière où ils
découvrent un nain, Triboulet, qui provoque une incantation mystique pour
ramener une succube à la vie…
Puis,
Eric et le professeur doivent libérer Isabelle, en fait prisonnière chez les
nonnes de l’ordre de la Vierge blanche, des religieuses totalement folles et
psychotiques…
Le
nain Triboulet rencontre la louve, une de ses alliées, et l’ogresse, une femme
hystérique ; le comte Dracula doit revenir à la vie sur l’une des iles
Chausey, près du Touquet…
Par
le biais d’une horloge qui permet d’accéder aux mondes parallèles, Dracula
retrouvera Isabelle, la cérémonie doit se faire sur une plage déserte et
nocturne…
Eric
et le professeur ont compris ce stratagème et doivent faire au plus vite pour
éviter le pire !
Alors
qu’une hécatombe se prépare, Eric, sur le point de neutraliser le comte
Dracula, se retrouve enfermé dans une crypte !
Mon
avis :
Avec
« La fiancée de Dracula », Jean Rollin a pondu un film « fourre-tout »
qui regroupe toutes les thématiques qu’il avait explorées précédemment, on y
retrouve quasiment tout le bestiaire des personnages qui firent sa renommée (bien sûr des vampires
mais aussi la louve –incarnée par Brigitte Lahaie- mais aussi une femme ogresse
–Magalie Madison créditée Aguado, l’Annette de « Premiers baisers »,
la série AB productions-, un nain, des nonnes mais aussi carrément le Comte
Dracula !)…
Les
quarante première minutes frôlent la catastrophe et on se demande bien dans
quoi on s’est embarqués (Rollin fonctionne à l’écriture automatique, il l’explique
lui-même dans les bonus du DVD, donc parfois ce n’est pas toujours heureux !),
la direction d’acteurs est calamiteuse et le rythme est improbable car l’aspect
décousu de l’histoire peine à retenir l’attention du spectateur…
Passée
la première heure, la dernière demi-heure est, quant à elle, beaucoup plus
tonique et on sent que Rollin s’est réveillé au niveau de l’action, le côté « mondes
parallèles » (déjà intronisé dans « Perdues dans New York » douze
années plus tôt) semble bien fonctionner et renforce le charme du film,
notamment grâce aux magnifiques séquences sur la plage avec les sacrifices des
nonnes (ça n’a pas dû être simple à tourner et Rollin s’en est bien sorti)…
On
est quand même bien loin de films comme « Fascination », « La
nuit des traquées » ou « Le viol du vampire », on sent un
affaiblissement du cinéma Rollinien mais on ne peut lui enlever la qualité d’être
pugnace et de vouloir absolument continuer l’œuvre qu’il a entrepris depuis la
fin des années soixante, ce grand Monsieur rend honneur comme il peut au cinéma
fantastique tricolore et seuls ses aficionados purs et durs arrivent à
comprendre l’hermétisme de son cinéma, le grand public ayant lâché l’affaire
depuis longtemps…
Toujours
extrêmement sincère et authentique, Rollin grave, à chacune de ses offrandes, une
pierre supplémentaire au fantastique gothique hexagonal et il finit par devenir
un réalisateur culte au fil du temps, et bien ce statut qu’il a obtenu n’est
pas volé !
« La
fiancée de Dracula », malgré de nombreux défauts ; garde un charme
vigoureux et reste une perle de déviance, totalement insolite et revendiquant
sans honte un atypisme flagrant…
Capiteux,
barré, effrayant et sexué, « La fiancée de Dracula » se laisse regarder
sans difficultés pour tout adepte du cinéma de Rollin, il faut occulter les
réflexions que le public lambda (qui n’y connaît rien en films de Rollin)
pourraient proférer, outrés, et se laisser porter par son style, très
singulier, mais qui pourra plaire…
Si l’on
juge « La fiancée de Dracula » dans son entière globalité, on peut reconnaître
que c’est une réussite !
Note :
8/10
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