mardi 15 août 2017

Le convoyeur de Nicolas Boukhrief, 2004

LE CONVOYEUR
de Nicolas Boukhrief
2004
France
avec Albert Dupontel, Jean Dujardin, François Berléand, Aure Atika, Jean-Paul Zehnacker, Claude Perron, Julien Boisselier
Polar/chronique de mœurs
88 minutes
Box- office en France : 465 616 entrées
Synopsis :
Seine Saint Denis, banlieue parisienne, début des années deux mille…
Alexandre Demarre, un homme d’une trentaine d’années, vient juste d’être embauché comme convoyeur de fonds dans une société appelée « la Vigilante » ; pour sa première mission, il fait connaissance de ses collègues Jacques, Bernard, Nicole et un convoyeur surnommé la belette…
Très vite, Alexandre note des tensions énormes au sein de l’équipe, ce qui est dû au fait que la société est en redressement et peut fermer d’un jour à l’autre ; de nombreuses agressions ont lieu lors des transferts, même pour de faibles sommes d’argent…
Alexandre vit à l’hôtel, il paye sa chambre à l’avance ; il précise bien que personne ne doit rentrer dans la chambre qui lui est alloué ; Isabelle, la femme de chambre de l’hôtel, rentre un jour par mégarde dans la chambre d’Alexandre !
Alexandre note tout en détails sur les activités de ses collègues et est souvent pris de crises de tétanie, son attitude bizarre attire ses collègues, notamment Jacques ; ce dernier est en fait un traitre qui organise un casse musclé au sein du siège de la Vigilante…
Le braquage tourne au bain de sang !
Mon avis :
Immense cinéphile et ancien rédacteur de la revue mythique « Starfix », Nicolas Boukhrief s’attaque au polar transgressif avec « Le convoyeur », film qui axe principalement l’histoire sur le personnage d’Alexandre Demarre joué par Albert Dupontel ; Boukhrief opte pour l’efficacité avec un scénario très habile et des protagonistes souvent mal à l’aise qui trouvent comme point de chute l’alcool ou le cannabis, Dupontel semble extérieur à tous ces personnages jusqu’à la moitié du film où un flashback nous fait comprendre la  raison de sa venue au sein de la société appelée « Vigilante » (clin d’œil au film de William Lustig ?)…
Dès lors, Boukhrief déchaine la pathologie d’Alexandre lors de séquences hyper glauques de crises de tétanie et nous dévoile la véritable motivation du personnage…
Le danger est présent en permanence avec des attaques quasi-incessantes, que ce soit de petits voyous de cités ou de braqueurs aguerris qui n’hésitent pas à tuer et là, Boukhrief tape fort avec une violence qui rappelle « Assaut » de Carpenter, une brutalité qui met mal à l’aise un spectateur déjà déboussolé par la pathologie des convoyeurs, tous plus ou moins psychotiques…
Jacques (extraordinaire Jean Dujardin !) joue un double jeu et le point d’orgue du film trouvera son point culminant lors de la fusillade dans le hangar avec un braquage en interne où peu de monde survivra…
Grande réussite, « Le convoyeur » envoie du lourd grâce à un montage serré et un dynamisme dans la mise en scène, les comédiens sont parfaitement bien dirigés et l’histoire est prenante de la première à la dernière minute…
Polar très atypique, « Le convoyeur » a le double mérite de revigorer le genre et d’y apporter un exemple de ce qui devrait être fait plus fréquemment dans le cinéma français, traité avec une grande intelligence, « Le convoyeur » se démarque des films policiers classiques avec un style raffiné et brutal en même temps ; la plus- value du jeu des acteurs rajoute un intérêt certain au métrage qui se doit d’être visionné impérativement…
Un must !
Note : 9/10






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