LE
CONVOYEUR
de
Nicolas Boukhrief
2004
France
avec
Albert Dupontel, Jean Dujardin, François Berléand, Aure Atika, Jean-Paul
Zehnacker, Claude Perron, Julien Boisselier
Polar/chronique
de mœurs
88
minutes
Box-
office en France : 465 616 entrées
Synopsis :
Seine
Saint Denis, banlieue parisienne, début des années deux mille…
Alexandre
Demarre, un homme d’une trentaine d’années, vient juste d’être embauché comme
convoyeur de fonds dans une société appelée « la Vigilante » ;
pour sa première mission, il fait connaissance de ses collègues Jacques,
Bernard, Nicole et un convoyeur surnommé la belette…
Très
vite, Alexandre note des tensions énormes au sein de l’équipe, ce qui est dû au
fait que la société est en redressement et peut fermer d’un jour à l’autre ;
de nombreuses agressions ont lieu lors des transferts, même pour de faibles
sommes d’argent…
Alexandre
vit à l’hôtel, il paye sa chambre à l’avance ; il précise bien que
personne ne doit rentrer dans la chambre qui lui est alloué ; Isabelle, la
femme de chambre de l’hôtel, rentre un jour par mégarde dans la chambre d’Alexandre !
Alexandre
note tout en détails sur les activités de ses collègues et est souvent pris de
crises de tétanie, son attitude bizarre attire ses collègues, notamment Jacques ;
ce dernier est en fait un traitre qui organise un casse musclé au sein du siège
de la Vigilante…
Le
braquage tourne au bain de sang !
Mon
avis :
Immense
cinéphile et ancien rédacteur de la revue mythique « Starfix »,
Nicolas Boukhrief s’attaque au polar transgressif avec « Le convoyeur »,
film qui axe principalement l’histoire sur le personnage d’Alexandre Demarre
joué par Albert Dupontel ; Boukhrief opte pour l’efficacité avec un
scénario très habile et des protagonistes souvent mal à l’aise qui trouvent
comme point de chute l’alcool ou le cannabis, Dupontel semble extérieur à tous
ces personnages jusqu’à la moitié du film où un flashback nous fait comprendre
la raison de sa venue au sein de la
société appelée « Vigilante » (clin d’œil au film de William Lustig ?)…
Dès
lors, Boukhrief déchaine la pathologie d’Alexandre lors de séquences hyper
glauques de crises de tétanie et nous dévoile la véritable motivation du
personnage…
Le
danger est présent en permanence avec des attaques quasi-incessantes, que ce
soit de petits voyous de cités ou de braqueurs aguerris qui n’hésitent pas à
tuer et là, Boukhrief tape fort avec une violence qui rappelle « Assaut »
de Carpenter, une brutalité qui met mal à l’aise un spectateur déjà déboussolé
par la pathologie des convoyeurs, tous plus ou moins psychotiques…
Jacques
(extraordinaire Jean Dujardin !) joue un double jeu et le point d’orgue du
film trouvera son point culminant lors de la fusillade dans le hangar avec un
braquage en interne où peu de monde survivra…
Grande
réussite, « Le convoyeur » envoie du lourd grâce à un montage serré
et un dynamisme dans la mise en scène, les comédiens sont parfaitement bien
dirigés et l’histoire est prenante de la première à la dernière minute…
Polar
très atypique, « Le convoyeur » a le double mérite de revigorer le
genre et d’y apporter un exemple de ce qui devrait être fait plus fréquemment
dans le cinéma français, traité avec une grande intelligence, « Le
convoyeur » se démarque des films policiers classiques avec un style
raffiné et brutal en même temps ; la plus- value du jeu des acteurs
rajoute un intérêt certain au métrage qui se doit d’être visionné
impérativement…
Un
must !
Note :
9/10
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