dimanche 19 novembre 2017

La horde sauvage de Sam Peckinpah, 1969

LA HORDE SAUVAGE
de Sam Peckinpah
1969
Etats-Unis
avec William Holden, Ernest Borgnine, Warren Oates, Robert Ryan, Beau Bridges, Edmond O’ Brien, Ben Johnson, Jaime Sanchez
145 minutes
Western
Version director’s cut
Musique de Jerry Fielding
aka The wild bunch
Budget : 6 224 087 dollars
Recettes mondiales : 11 138 641 dollars
Synopsis :
Etats unis, Texas, en 1913…
Pike Bishop, Dutch Engstrom, Deke Thornton, Lyle Gorch et son frère Tector Gorch sont des gangsters sans scrupules et alcoolisés, ils parviennent à dérober la paye d’ouvriers du chemin de fer dans un bain de sang ; leur casse est parasité par une manifestation ecclésiastique et une fanfare, et les hommes postés sur le bâtiment voisin font l’erreur de laisser dépasser leurs fusils alors que Pike et sa bande comprennent qu’ils sont guettés : c’est le carnage total !
Le plus jeune de la bande, resté à l’intérieur de l’office, sera abattu !
Pike, Dutch et quelques autres partent au Mexique, alors que leur butin est en fait des rondelles d’acier !
Pour leur prochain forfait, Pike et ses hommes projettent de détourner un train…
Ils rencontrent un gouverneur mexicain corrompu et passent un marché avec lui, le deal consiste à vendre des armes (qu’ils auront volés) à l’armée mexicaine et l’offre s’avère intéressante, tout le monde devant y trouver son compte…
Pike parvient à faire son trafic et les morts sont nombreux, le casse sur le train réussit…
Une surprise attend Pike et Dutch, il ne fallait pas faire confiance aux mexicains !
C’est de nouveau un immense carnage et une mitrailleuse que personne n’arrive à maitriser pour son utilisation va causer une tuerie monumentale !
Mon avis :
Tourné avec six caméras, « La horde sauvage » est un western totalement hors normes, son ultra-violence en fait l’archétype du western extrême et, venant de Sam Peckinpah, il ne pouvait en être autrement, ce réalisateur casse complètement les conventions et intègre dans son film des nouveautés pour le genre : les impacts de balles sont sanguinolents, les personnages sont de vrais salopards, amateurs de whisky et de jeunes prostituées, dans « La horde sauvage » il y a un aspect excessif mais Peckinpah maitrise tout et garde le cap sur une trame scénaristique impressionnante, il sait aussi exploiter les décors et l’espace qu’on lui met à disposition, la scène d’introduction est terrible avec une fusillade monumentale dès la première dizaine de minutes, soyons clairs c’est une vraie boucherie et Peckinpah ne recule devant aucun stratagème (il filme même des enfants au beau milieu de la fusillade) il invente des saynètes qui seront reprises moult fois bien après…
La fameuse « horde » est tenue de main de maître par un William Holden et un Ernest Borgnine ravagés par l’alcool, Peckinpah, lui aussi, picolait lors des tournages et cela valut des engueulades carabinées mais le résultat est là, Peckinpah est un immense professionnel, une légende du cinéma hollywoodien, et même si le personnage est ingérable pour les acteurs qu’il dirige et pour l’équipe technique, on ne peut lui enlever son talent…
La scène avec la mitrailleuse est folle et déjantée mais elle reste dans toutes les mémoires des cinéphiles, si on dit « La horde sauvage » à un cinéphile il fait automatiquement référence à ce passage !
La musique de Jerry Fielding colle impeccablement au découpage des plans, tantôt guillerette tantôt oppressante, elle donne une plus- value au film…
De plus, les cascades sont impressionnantes avec l’écroulement du pont après l’explosion où tout le monde se casse la figure, y compris les pauvres chevaux !
« La horde sauvage », ça barde vraiment, ça ne rigole pas ; on a une histoire somme toute assez classique de gangsters, mais cette trame est sublimée et amplifiée par des gunfights de folie (« La horde sauvage » est référentielle pour des réalisateurs comme John Woo qui reprendra vingt- trois années plus tard dans son « Hard boiled » le côté dynamique de l’overdose de gunfights créée alors par Peckinpah !)…
D’une modernité  et d’un culot inouï pour l’époque, « La horde sauvage » est une vraie claque, comme quasiment tous les Peckinpah, il y a une violence, un climat unique et une densité attractive qui force le respect, on est pris dans un tourbillon et à aucun moment on ne s’ennuie….
Malgré le fait que les protagonistes principaux soient de véritables salopards, Peckinpah créée une empathie pour ceux-ci vis-à-vis du spectateur et on s’attache très vite à ces bandits, on a envie qu’ils réussissent leurs coups ; d’ailleurs le final du film est l’un des plus noirs, l’un des plus nihilistes que l’on ait vus dans un western, genre pourtant populaire…
Par sa singularité et une aura terrible, « La horde sauvage » est un classique du western brutal et n’a pas pris une ride aujourd’hui ; tout cinéphile fanatique de westerns a forcément vu « La horde sauvage » et on ne peut que remercier Sam Peckinpah pour ce qu’il a apporté au cinéma avec cette pièce maitresse absolument monumentale…
Une œuvre référentielle !

Note : 10/10






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