LA
HORDE SAUVAGE
de
Sam Peckinpah
1969
Etats-Unis
avec
William Holden, Ernest Borgnine, Warren Oates, Robert Ryan, Beau Bridges, Edmond O’ Brien, Ben Johnson,
Jaime Sanchez
145
minutes
Western
Version
director’s cut
Musique
de Jerry Fielding
aka
The wild bunch
Budget :
6 224 087 dollars
Recettes
mondiales : 11 138 641 dollars
Synopsis :
Etats
unis, Texas, en 1913…
Pike
Bishop, Dutch Engstrom, Deke Thornton, Lyle Gorch et son frère Tector Gorch
sont des gangsters sans scrupules et alcoolisés, ils parviennent à dérober la
paye d’ouvriers du chemin de fer dans un bain de sang ; leur casse est
parasité par une manifestation ecclésiastique et une fanfare, et les hommes
postés sur le bâtiment voisin font l’erreur de laisser dépasser leurs fusils
alors que Pike et sa bande comprennent qu’ils sont guettés : c’est le
carnage total !
Le
plus jeune de la bande, resté à l’intérieur de l’office, sera abattu !
Pike,
Dutch et quelques autres partent au Mexique, alors que leur butin est en fait
des rondelles d’acier !
Pour
leur prochain forfait, Pike et ses hommes projettent de détourner un train…
Ils
rencontrent un gouverneur mexicain corrompu et passent un marché avec lui, le
deal consiste à vendre des armes (qu’ils auront volés) à l’armée mexicaine et l’offre
s’avère intéressante, tout le monde devant y trouver son compte…
Pike
parvient à faire son trafic et les morts sont nombreux, le casse sur le train
réussit…
Une
surprise attend Pike et Dutch, il ne fallait pas faire confiance aux mexicains !
C’est
de nouveau un immense carnage et une mitrailleuse que personne n’arrive à
maitriser pour son utilisation va causer une tuerie monumentale !
Mon
avis :
Tourné
avec six caméras, « La horde sauvage » est un western totalement hors
normes, son ultra-violence en fait l’archétype du western extrême et, venant de
Sam Peckinpah, il ne pouvait en être autrement, ce réalisateur casse complètement
les conventions et intègre dans son film des nouveautés pour le genre :
les impacts de balles sont sanguinolents, les personnages sont de vrais
salopards, amateurs de whisky et de jeunes prostituées, dans « La horde
sauvage » il y a un aspect excessif mais Peckinpah maitrise tout et garde
le cap sur une trame scénaristique impressionnante, il sait aussi exploiter les
décors et l’espace qu’on lui met à disposition, la scène d’introduction est
terrible avec une fusillade monumentale dès la première dizaine de minutes,
soyons clairs c’est une vraie boucherie et Peckinpah ne recule devant aucun
stratagème (il filme même des enfants au beau milieu de la fusillade) il
invente des saynètes qui seront reprises moult fois bien après…
La
fameuse « horde » est tenue de main de maître par un William Holden
et un Ernest Borgnine ravagés par l’alcool, Peckinpah, lui aussi, picolait lors
des tournages et cela valut des engueulades carabinées mais le résultat est là,
Peckinpah est un immense professionnel, une légende du cinéma hollywoodien, et
même si le personnage est ingérable pour les acteurs qu’il dirige et pour l’équipe
technique, on ne peut lui enlever son talent…
La
scène avec la mitrailleuse est folle et déjantée mais elle reste dans toutes
les mémoires des cinéphiles, si on dit « La horde sauvage » à un
cinéphile il fait automatiquement référence à ce passage !
La
musique de Jerry Fielding colle impeccablement au découpage des plans, tantôt
guillerette tantôt oppressante, elle donne une plus- value au film…
De
plus, les cascades sont impressionnantes avec l’écroulement du pont après l’explosion
où tout le monde se casse la figure, y compris les pauvres chevaux !
« La
horde sauvage », ça barde vraiment, ça ne rigole pas ; on a une
histoire somme toute assez classique de gangsters, mais cette trame est
sublimée et amplifiée par des gunfights de folie (« La horde sauvage »
est référentielle pour des réalisateurs comme John Woo qui reprendra vingt- trois
années plus tard dans son « Hard boiled » le côté dynamique de l’overdose
de gunfights créée alors par Peckinpah !)…
D’une
modernité et d’un culot inouï pour l’époque,
« La horde sauvage » est une vraie claque, comme quasiment tous les
Peckinpah, il y a une violence, un climat unique et une densité attractive qui
force le respect, on est pris dans un tourbillon et à aucun moment on ne s’ennuie….
Malgré
le fait que les protagonistes principaux soient de véritables salopards,
Peckinpah créée une empathie pour ceux-ci vis-à-vis du spectateur et on s’attache
très vite à ces bandits, on a envie qu’ils réussissent leurs coups ; d’ailleurs
le final du film est l’un des plus noirs, l’un des plus nihilistes que l’on ait
vus dans un western, genre pourtant populaire…
Par
sa singularité et une aura terrible, « La horde sauvage » est un
classique du western brutal et n’a pas pris une ride aujourd’hui ; tout
cinéphile fanatique de westerns a forcément vu « La horde sauvage »
et on ne peut que remercier Sam Peckinpah pour ce qu’il a apporté au cinéma
avec cette pièce maitresse absolument monumentale…
Une œuvre
référentielle !
Note :
10/10
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