LEVRES
DE SANG
de Jean
Rollin
1975
France
avec
Annie Belle, Jean Loup Philippe, Marie Pierre Castel, Claudine Beccarie, Jean
Rollin, Natalie Perrey, Catherine Castel
Film
fantastique vampirique
88
minutes
Blu
ray édité chez Redemption vidéo
aka Lips of blood
Synopsis :
Paris,
au milieu des années soixante-dix…
Frédéric
est un jeune homme qui fréquente les milieux huppés de la capitale, il est un
peu artiste ; lors d’une soirée privée qui lance un parfum sur le marché,
Frédéric est l’un des invités ; il est entouré de jeunes femmes toutes
plus ravissantes les unes que les autres ; lorsque la mère de Frédéric lui
demande de lui servir un verre, Frédéric semble distant et décontenancé ;
en effet, il est intrigué et fasciné par une photographie de publicité du
fameux parfum, qui montre un bâtiment en ruines…
Pris
d’une pulsion, Frédéric veut absolument savoir l’endroit où a été prise cette
photo…
Il
fait des recherches et atterrit chez Claudine, une photographe lors d’une
séance avec un mannequin…
D’abord
réticente, Claudine finit par révéler le nom de l’endroit où a été prise cette
photo…
Frédéric
est hanté depuis son enfance par le lieu !
En
fait, lorsqu’il était petit, Frédéric s’était perdu et rencontra une très belle
jeune femme appelée Jennifer dans cet endroit, c’était la nuit et Frédéric
dormit avec Jennifer à ses côtés…
Etait-ce
un rêve ou la réalité ?
Toujours
est-il que Frédéric revoit Jennifer partout lors de flashs spectraux et
fantomatiques…
Pris
pour un fou par sa mère, Frédéric, lors d’une sortie de son domicile, est
emmené de force par des infirmiers dans une clinique psychiatrique !
Alors
que le psychiatre s’apprêtait à lui administrer une séance d’électrochocs, deux
infirmières blondes le délivrent et vampirisent le psychiatre !
Frédéric
comprend que Jennifer était en fait la « chef » d’une horde de
vampires et de succubes et que, de plus, ses frères et sœurs avaient été tués
par Jennifer alors qu’il était enfant !
Mais
Frédéric voit le comportement de Jennifer comme un jeu érotique, il est en fait
fou amoureux d’elle !
Frédéric
et Jennifer se retrouvent tous les deux, totalement nus, sur une plage et s’enferment
dans un cercueil en bois ; les vagues emportent alors le cercueil au large !
Mon
avis :
Tourné
en trois semaines, « Lèvres de sang »
est un film que Jean Rollin affectionne particulièrement et il dira même que c’est
son œuvre la plus réussie au niveau du script ; c’est vrai car l’histoire
est très travaillée, il y a énormément de décors, de rebondissements et de
personnages, Rollin signe un film de vampires différent de ceux auxquels il
nous avait habitués, il mêle l’onirisme, la psychiatrie, les hallucinations et
une « love story » de main de maitre et prouve qu’il sait faire autre
chose que des plans de nus dans un cimetière, il a déployé son talent et
maitrise son art et sa technique cinématographique avec une facilité hors du
commun…
En
plus, on retrouve alors qu’elle est très jeune, la belle actrice Annie Belle,
bien connue des cinéphiles puisqu’elle jouera cinq années plus tard dans le
film de Deodato « La maison au fond du parc », ainsi que dans « Absurd »
de Joe d’Amato, une super actrice très impliquée dans ses rôles et qui dégage
une grande classe, très bon choix de Rollin pour le rôle de Jennifer…
Jean
Loup Philippe dans le rôle principal est, quant à lui, très crédible et on a le
bonheur d’avoir les deux jumelles Castel (Marie-Pierre et Catherine) comme
vampirettes blondes et sexy, que demande le peuple ?
« Lèvres
de sang », c’est donc du très lourd et Rollin, en parallèle, en a fait, en
rajoutant des scènes X, un film pornographique ; gardons plutôt en mémoire
la version « softcore » avec
cette histoire de femme aux apparitions spectrales qui vient perturber un jeune
homme traumatisé par un souvenir de son enfance, l’histoire pondue par Rollin
vaut mieux qu’un simple film pornographique, d’ailleurs on se demande pourquoi
Rollin a voulu absolument en faire une déclinaison X, sinon pour se plier au
marché du porno qui commençait à décoller en France…
Bref,
on a une super histoire, des plans séquences mystérieux et énigmatiques, une multitude
de décors (mention spéciale aux scènes dans le métro parisien) et une fin ultra
poétique (peut être la plus barrée de toute la filmographie du père Rollin),
donc il ne faudrait pas bouder son plaisir, Rollin a vraiment réussi son film,
aucune fausse note n’est à déplorer !
Rien
que le titre « Lèvres de sang », on sait qu’on doit s’attendre à
quelques chose de fantastique, de vampirique et avec une connotation sexuelle…
Pour
une fois, Jean Rollin n’en fait pas trop et ne se perd pas dans des méandres
scénaristiques, il pose les fondations de son histoire et ne dévie pas d’un
iota jusqu’au dénouement, avec quelques flashbacks mais toujours une énorme
application pour rendre plausible son postulat vis-à-vis du spectateur…
« Lèvres
de sang » est donc une œuvre essentielle dans la carrière de Rollin, c’est
un film plus accessible que les autres et tout le monde (aussi bien les
cinéphiles classiques que les mordus de films déviants) y trouvera son compte…
Du
très grand Rollin, à ne louper sous aucun prétexte !
Note
: 9/10
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