LA
POUPEE DE SATAN
de
Ferruccio Casapinta
1969
Italie
avec
Erna Schürer, Aurora Bautista, Roland Carey, Ettore Ribotta, Lucie Bomez,
Franco Daddi
Giallo/Thriller
91
minutes
Blu
ray édité chez Le chat qui fume
aka La
Bambola di Satana
Synopsis :
Un
village d’Italie, à la fin des années soixante…
Elizabeth
Balljanon, la nièce d’un riche châtelain décédé, hérite de la propriété de son
oncle, elle s’y rend accompagnée de son boy friend…
Arrivés
sur place, ils constatent que la gouvernante, Claudine, semble austère…
On
dirait que Claudine cache volontairement quelque chose à Elizabeth ; elle
lui conseille rapidement de vendre le manoir, qu’elle dit hanté, à un homme d’affaires,
Paul Reynaud…
Lorsqu’
Elizabeth découvre fortuitement Jeannette, une ancienne servante que tout le
monde croyait morte, et qui est cloitrée dans sa chambre, en fauteuil roulant
et devenue sénile, Elizabeth prend peur !
Le
malaise s’amplifie encore plus car Elizabeth fait des cauchemars récurrents,
lors de ses crises nocturnes elle a des hallucinations ; elle voit un
mystérieux tueur ganté qui la terrorise !
On
dirait que Claudine disait vrai et le manoir parait réellement hanté, ce qui
augmente la névrose d’Elizabeth, et pour cause !
Un
meurtrier commence à tuer les pensionnaires du château !
Une
jeune femme qui se fait passer pour peintre, surveille les faits et gestes des
habitants du manoir ; un soir, elle
file un des employés et découvre que les sous-sols sont remplis d’uranium, ce
qui pourrait donner une plus-value gigantesque à la valeur du château !
C’est
alors qu’Elizabeth est emmenée, dans son sommeil, dans les sous-sols du manoir
et elle se retrouve dans la chambre des tortures, s’agit-il d’une manipulation
pour la forcer à vendre le château ?
Tout
va aller crescendo et les meurtres vont redoubler d’intensité…
Quel
jeu macabre joue donc Claudine ?
Elizabeth
parviendra t-elle à rester en vie ?
Quelles
sont les motivations de la jeune femme qui se fait passer pour peintre ?
Mon
avis :
Seul
et unique film de Ferruccio Casapinta et totalement inédit en France, « La
poupée de Satan » est un film bancal mais particulièrement réjouissant ;
d’abord pour son casting avec des actrices hyper sexuées et l’atmosphère qui y
règne, à la croisée de plusieurs genres (le giallo, le krimi, le thriller et le
film gothique), l’ambiance est directement mise en place avec ce manoir qui
servira de huis clos à l’intrigue (en effet, niveau décors, il n’y a que deux
endroits : le château et le restaurant dancing !) ; le film n’a
pas du coûter une fortune et c’est justement cela qui le rend attachant ;
on pense beaucoup à « Vierges pour le bourreau » et à « La
vierge de Nuremberg » en version plus rikiki mais malgré tout le film
captivera forcément les cinéphiles (le passage du juke- box met direct de bonne
humeur et la beauté des actrices fera le reste pour retenir l’intérêt même si
le scénario est carrément bordélique)…
Le
titre est mensonger, ici pas de satanisme ou de poupée vaudou, mais il fait
vendre ; la plastique d’Erna Schürer est mise à toutes les sauces, tout
comme Rossana Podesta dans « La vierge de Nuremberg » ou (soyons fous !)
Barbara Steele dans les « Effroyable secret du Docteur Hichcock » mis
en scène par Freda (« La poupée de Satan » fait beaucoup plus penser
à du Freda qu’à du Bava, notamment par cette absence de couleurs bariolées
chères au Maitre, que l’on ne retrouve pas dans le film, ce qui est fort
dommage)…
Il y
a quelques fulgurances et de bons moments de flippe (le personnage de Jeannette
clouée dans son fauteuil roulant et devenue complètement folle, les passages
nocturnes avec les cauchemars d’Elizabeth nous vaudront des scènes oniriques
assez bien foutues)…
Dans
l’ensemble, on ne voit pas le temps passer et les personnages semblent bien
impliqués dans l’histoire même si certaines zones d’ombres persistent (le
personnage de la peintre, l’uranium dans les sous- sols du manoir, en fait on n’en
a pas besoin, les meurtres se justifient tous seuls, pas la peine d’en rajouter
pour nous embrouiller dans l’histoire)…
Hyper
insolite et se démarquant de ses cousins du gothique italien sortis
précédemment, « La poupée de Satan », même si mineur, est un film non
négligeable et une nouvelle fois, « Le chat qui fume » a tapé dans le
mille en exhumant ce film très sympathique, quant à l’édition blu ray elle est
sensationnelle, l’image est nickel et le bonus avec Francis Barbier passionnant…
« Le
chat qui fume » a eu l’excellente idée de mettre la séquence du juke- box sur
le menu du Blu ray, donc dès qu’on l’enclenche, on est mis directement dans l’ambiance,
on sait à quoi s’attendre et on est quasi sûr que ça va être le panard… et ça l’est !
Par
son absolue rareté et pour sa franchise et son honnêteté malgré quelques petits
défauts, « La poupée de Satan » s’érige en must have total, il est
donc indispensable pour tout cinéphile fan de déviances italiennes de le
visionner…
Un
film qui fout la pêche !
Note :
7/10
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