LA
GORGONE
de
Terence Fisher
1964
Etats-Unis
avec Peter Cushing, Christopher Lee, Barbara Shelley,
Michael Goodlife, Richard Pasco
Film fantastique
83 minutes
aka
The gorgon
scénario
de John Gilling
Produit
par la Hammer films
Blu ray édité chez ESC
Synopsis :
En 1910, le village fictif de Vandorf est
depuis 5 ans le témoin d'une bien étrange série de meurtres dont les cadavres
sont devenus des statues de pierre.
La découverte de la dernière victime, la
fiancée de l'artiste Bruno Heitz, pousse ce dernier au suicide, laissant ainsi
croire aux autorités qu'il était le coupable.
Son père, persuadé de son innocence, se heurte
à l'hostilité des habitants au point qu'on tente de mettre le feu à sa maison.
Il se rend dans les ruines du château Borski
et, confronté à la gorgone Megaera, sent qu'il se change progressivement en pierre.
Avant de mourir, il parvient à écrire un ultime
message à son aîné Paul, qui, aidé de son mentor, le professeur Meister,
tentera de percer ce mystère au péril de sa vie.
(source : Wikipedia)
Mon
avis :
Tentative
hyper risquée de la part de la Hammer films de mettre comme personnage
principal une icône de la mythologie grecque « La gorgone » est un
des métrages les plus osés et décalés de la célèbre firme et bien c’est une
grande réussite !
Bourré
d’atouts, « La gorgone » fascine par son côté pictural, cela tient de
la magie et le voir en blu ray tient du miracle !
On
est complètement dans cette catégorie des « films marginaux » de la
Hammer et « La gorgone » est intéressant à plus d’un titre ;
même les acteurs habituels et habitués de la Hammer paraissent décalés par leur
look différent de ce qu’on connaissait (Christopher Lee avec une moustache et
mal coiffé, Peter Cushing dans un rôle à contre-emploi, loin du Van Helsing des
« Maitresses de Dracula »), on a le bonheur de retrouver la belle
Barbara Shelley qui, qu’on le veuille ou non, est le personnage central du film !
Les
décors sont fabuleux (la forêt, les demeures, que ce soit de l’extérieur ou de
l’intérieur, le laboratoire, le château de la gorgone avec ses escaliers
labyrinthiques), on est ici dans une des plus grandes productions Hammer et il
est incroyable qu’à sa sortie la mayonnaise n’ait pas prise, décontenançant les
critiques et le public ; il s’agit là d’un réel chef d’œuvre, un film
complètement atypique qui nécessite d’être doté d’une énorme ouverture pour
être apprécié !
Le
bonus du blu ray avec le cinéaste Noël Simsolo est à ce titre essentiel à
visionner pour comprendre le film et la démarche entreprise par Terence Fisher,
Simsolo explique clairement que « La gorgone » est un « film
poème » ; on est à mille lieues des autres productions de la Hammer
et il a fallu un culot monstre pour « déstabiliser » les codes
instaurés précédemment par la firme…
C’est
John Gilling qui a écrit le scénario de « La gorgone » et, quelques
temps plus tard, il réalisera « La femme reptile », film qui se rapproche
par son personnage principal de « La gorgone » !
Avec
« La gorgone » on reste dans du lourd niveau horreur, le film est
très graphique avec ses personnages pétrifiés et sa créature terrifiante avec
ses serpents sur la tête et son regard à glacer le sang !
Parfois,
la créature de la méduse est bien plus flippante que n’importe quel autre
vampire vu dans les autres films de la Hammer !
Comme
toujours chez Terence Fisher, la mise en scène et la direction des acteurs est
impeccable et le soin pour les décors et pour rendre l’atmosphère pesante tout
à fait maitrisés…
Dès
le début on se trouve impliqués et imbriqués dans l’histoire et on n’en démord
pas jusqu’à l’épilogue, avec un dénouement incroyable et insoupçonné ! il
y a également une belle histoire d’amour avec Barbara Shelley et Paul joué
superbement par Richard Pasco, le tout agrémenté par la jalousie de Peter
Cushing qui mettra le feu aux poudres…
« La
gorgone » recèle de thématiques chères à la Hammer et au cinéma fantastique
d’outre-Manche, mais ici c’est décliné avec une grande finesse et un choix dans
l’ambiance qui rendent ce film unique en son genre !
Pour
tout cinéphile, il est impératif de se pencher toutes affaires cessantes sur « La
gorgone », c’est une œuvre originale à part entière et qui dévoile une
facette très courageuse de la tentative de la Hammer de vouloir renouveler son « bestiaire »
de monstres, c’est sans doute sa plus grande réussite !
Maintenant
qu’on peut exhumer ce film très rare avec le blu ray ESC, il est évident qu’on
doit se ruer dessus !
« La
gorgone », quoiqu’on en dise, rend honneur à la Hammer et au cinéma
fantastique britannique en général, c’est un très grand film, avec des
séquences impressionnantes et le spectateur est envouté pendant une heure vingt !
Inclassable
et indispensable pour tout cinéphile !
Note : 9/10
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