I
COMME ICARE
d’Henri
Verneuil
1979
France
avec
Yves Montand, Gabriel Cattand, Robert Party, Brigitte Lahaie, Jacques Denis,
Michel Albertini, Roger Planchon, Pierre Vernier
122
minutes
Thriller
politique/Espionnage
Musique
d’Ennio Morricone
Blu
ray édité chez Gaumont
Synopsis :
Dans un pays dont le nom n'est pas mentionné,
mais présentant beaucoup de similitudes avec les États-Unis ou le Canada, un
homme d'État fête sa réélection. La foule en liesse s'amasse aux abords des
routes que le cortège emprunte lors de son passage.
Pourtant, en pleine journée, devant une masse
abondante de témoins, le président Marc Jary est assassiné dans sa décapotable.
On lui a tiré dessus depuis un bâtiment
surplombant le défilé.
(source : Wikipedia)
Mon
avis :
Chef
d’œuvre absolu, « I comme Icare » est sans doute le meilleur thriller
politique jamais réalisé toutes nationalités confondues, Henri Verneuil a mis
deux années pour écrire le scénario en collaboration avec Didier Decoin, c’est
un pur thriller ultra angoissant avec des séquences qui font froid dans le dos,
le film est inspiré quasiment entièrement de l’attentat de John Fitzgerald
Kennedy et il y a plusieurs caméo qui l’indiquent (Daslow, l’homme au fusil, c’est
l’anagramme de Oswald, et la scénographie de l’attentat est identique à celle
du président américain, la monnaie dans le film est le dollar, mais le pays n’est
pas clairement nommé ni identifié !)…
Yves
Montand est incroyable de maitrise, il n’a plus rien à prouver et mène avec une
grande crédibilité son personnage du procureur Volney, bien décidé à faire
exploser la vérité et à démonter une enquête truquée et tronquée…
Mais
Henri Verneuil va beaucoup plus loin dans son film et intègre à l’histoire un
élément parfait des meilleurs films d’espionnage, il nous gratifie de passages
très flippants et sa réalisation est ultra méthodique, c’est de l’investigation
poussée à l’extrême pendant plus de deux heures et le spectateur se régale avec
une mise en scène frôlant la perfection (d’abord, la séquence de « found
footage », puis les clichés des témoins protagonistes, leurs morts à tous
et toutes -dont Brigitte Lahaie- et la remontée jusqu’à la source pour
Volney/Yves Montand qui découvre le pot aux roses, attention au choc !)…
Ça
barde et comme dans tous les films de Verneuil, de multiples surprises et
rebondissements agrémentent l’intrigue, avec ce passage incroyable de l’expérience
de Milgram basée sur la « soumission à l’autorité » (tous ceux qui
ont vu le film se rappellent forcément de cette scène !)…
« I
comme Icare » est un modèle de film de manipulation et sur la manipulation ;
on croit qu’on a résolu une énigme et bien non ! tout repart à zéro et une
énigme encore plus tordue arrive !
Dès
le premier quart d’heure, l’habileté de Verneuil fait que l’on sait déjà que Daslow
n’est pas le coupable mais qu’il est un « pion » pour le faire passer
comme bouc émissaire, et cela seul Volney/Yves Montand le comprend !
Et
là le film s’emballe et Verneuil nous balade dans des situations hyper stressantes
à grand renfort d’une musique d’Ennio Morricone qui fout vraiment la trouille
(on est vissés sur notre canapé !)…
Coup
de maitre absolu et un des meilleurs films de Verneuil, « I comme Icare »
se suit avec passion mais avec énormément de stress, jusqu’à son épilogue
terrible qui pourra glacer le sang de n’importe quel spectateur, qu’il soit
cinéphile ou non !
C’est
vraiment très très méthodique et on ne retrouve plus cette mise en scène aussi
appliquée dans les films actuels, le film n’a, paradoxalement, pas énormément
vieilli grâce au dynamisme et au timing irréprochable de l’enchainement des
plans séquences…
Diffusé
et rediffusé à la télévision, « I comme Icare » est un film connu et
l’édition blu ray de Gaumont est parfaite et rend honneur à ce chef d’œuvre avec
une image neuve et parfaite, tout cinéphile se doit de la posséder !
Pour
les aficionados des « Brigades du tigre » c’est un régal puisqu’on
retrouve trois acteurs qui ont joué des rôles dans la série (Gabriel Cattand en
président Jary tué au début joue dans « Rita
et le caïd », Henry Djanik joue dans « Don de Scotland Yard » et
Robert Party, un des membres de la commission d’enquête, joue dans « Les
enfants de la Joconde » et dans « SOS Tour Eiffel »)…
« I
comme Icare » c’est du cinéma de Papa, du cinéma comme on n’en fait plus
de nos jours, et c’est toujours un bonheur de revoir ce super thriller
politique, c’est du cousu main et Henri Verneuil signe un de ses meilleurs films,
dans la même veine que « Peur sur la ville » tourné quatre ans
plus tôt…
Un
boulot phénoménal d’écriture et de mise en scène, « I comme Icare » c’est
du caviar en barres !
Incontournable
et à revoir régulièrement, le plaisir est intact !
Note :
10/10
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