PHOTOS
INTERDITES D’UNE BOURGEOISE
de
Luciano Ercoli
1970
Italie
avec
Dagmar Lassander, Susan Scott, Simon Andreu, Pier Paolo Capponi, Osvaldo
Gennazzani, Salvador Huguet
93
minutes
Giallo/film policier
Musique
d’Ennio Morricone et Bruno Nicolai
Blu
ray édité chez Le chat qui fume
aka Le Foto proibite di una signora per bene
Synopsis :
Peter, un industriel très pris par son travail
est marié à Minou, une femme prude et insatisfaite.
Tout l'inverse de sa meilleure amie Dominique,
une jeune femme libérée et sensuelle.
Parmi ses activités favorites, les jeux
érotiques aux cours desquels elle se fait photographier en compagnie de ses
amants.
Un jour, Minou est accostée par un étranger qui
accuse Peter de meurtre.
Il propose à Minou de se donner à lui en
échange de son silence...
(source : Wikipedia)
Mon
avis :
Tout
premier film de la courte carrière de Luciano Ercoli, « Photos interdites
d’une bourgeoise » s’inscrit complètement dans les codes des gialli du
début des années soixante-dix, c’est un film agréable et facile à suivre avec
une intrigue captivante et de bons moments de cinéma…
L’actrice
principale, la belle Dagmar Lassander porte le film sur ses épaules et se
retrouve au centre d’une machination vénale avec un mystérieux psychopathe qui
va la faire chanter et abuser d’elle, ce qui la plongera rapidement dans une
paranoïa où la belle sera terrorisée et devra prendre des médicaments (elle les
prend avec du whisky ! )…
Son
mari est un riche industriel qui travaille dans une société qui produit du
matériel sous-marin, notamment des engins de décompression, il semble gentil vis-à-vis
d’elle et attentionné à son bien- être mais cela parait trop simple et le final
nous réservera une surprise de taille !
Comme
toujours dans ses films, Luciano Ercoli soigne énormément ses décors et ses
costumes et s’octroie une musique signée Ennio Morricone qui va sublimer les
séquences !
On
a droit à quasiment tout le folklore du début des années soixante-dix, les
soirées disco, les tenues courtes qui raviront les érotomanes (que les actrices
sont belles et impeccablement mises en valeur !), la plastique
irréprochable de Dagmar Lassander (Minou) irradie le film et elle dégage un
fort érotisme !
En
revanche et c’est paradoxal, si on le compare à ses cousins, « Photos
interdites d’une bourgeoise » n’est pas un giallo violent, juste deux meurtres
timides à la fin mais le film est inoffensif niveau violence, ceux qui s’attendaient
à quelque chose d’effrayant risquent fortement d’être déçus, mais cela n’enlève
en rien la qualité du film qui réserve des tas de rebondissements au spectateur
et qui se suit avec beaucoup d’intérêt…
Cette
absence de brutalité fait en fait tout l’intérêt de « Photos interdites d’une
bourgeoise » et on se prend d’affection pour la pauvre Minou qui va en
baver jusqu’à un happy end bienveillant, mais il aura fallu bien des épreuves
pour la belle et de nombreux coups de tonnerre, heureusement Minou peut compter
sur sa meilleure amie Dominique, et on peut qualifier le film de féministe,
tant les deux femmes se témoignent une fraternité féminine face aux hommes,
tous les pires salopards !
Dans
« Photos interdites d’une bourgeoise » les hommes sont sexistes et
machos mais la gente féminine triomphera, Luciano Ercoli est aux antipodes de
réalisateurs comme Fernando di Leo ou Sergio Martino, par exemple !
On
va de surprises en surprises et le film démarre quasiment avec l’agression
nocturne de Minou qui va la plonger dans un traquenard dont elle aura bien du
mal à se démêler (accepter les faveurs sexuelles d’un homme qu’elle ne connaît pas
sinon ce dernier la « balance » à son mari, supposé meurtrier !)…
Film
de machination qui nous balade tout le long, « Photos interdites d’une
bourgeoise » possède une mosaïque qui sonne juste jusqu’à un dénouement où
tout se recoupe à la perfection et où tout devient clair comme de l’eau de
roche !
Sans
être le chef d’œuvre ultime du genre, « Photos interdites d’une bourgeoise »
est un petit giallo très sympa qui se savoure avec délectation, chargé d’un érotisme
suave qui ne gâche rien, bien au contraire !
Le
blu ray sorti chez nos amis du Chat qui fume est comme d’habitude impeccable et
c’est vraiment l’occasion pour découvrir ou réhabiliter ce film, plutôt rare, l’image
est nette et les sous-titres (le film est en version originale) sont faciles à
suivre et n’empêchent en rien d’apprécier le film, le bonus est, quant à lui,
passionnant et Jean-Claude Rauger de la Cinémathèque nous explique des tas d’infos
vraiment passionnantes !
Les amateurs de gialli cuissés seront aux
anges avec ce « Photos interdites d’une bourgeoise », la vulgarité et
la violence inhérentes au genre sont aux abonnés absents et ce n’est pas plus
mal…
A
découvrir absolument et un super boulot de la part du Matou clopeur !
Note
: 8/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire