DRIVE
De
Nicolas Winding Refn
Etats
Unis
2011
Prix
de la mise en scène à Cannes en 2011
Avec
Ron Perlman
100
minutes
Polar
Synopsis :
Cascadeur
sur des films de série B le jour et conducteur chauffeur pour la mafia locale
la nuit, un jeune homme d’une trentaine d’années mène une existence taciturne,
vit seul dans un appartement feutré et semble dénué de toute ouverture vers le
monde extérieur (il ne parle que très peu, limite ses sentiments au plus sobre
et parait sans cesse distant envers les gens qu’il rencontre)…
Mais
une voisine de palier blonde au charme ravageur va petit à petit bouleverser sa
vie !
Le
mari de celle-ci sort de prison inopinément et rencontre des problèmes avec les
créanciers qui étaient protecteurs du malfrat lors de son séjour en prison…
Inconsciemment
ou consciemment et par empathie pour la jeune femme, le héros du film accepte
tacitement d’aider le malfrat et lui propose ses services pour clore une bonne
fois pour toutes les pressions infligées par la pègre locale, en le véhiculant
hors de la ville afin qu’il puisse régler ses comptes et abattre ses ennemis de
toujours, pouvant ainsi recommencer un nouveau départ dans sa vie…
La
fusillade tourne au carnage et le mari est abattu !
C’est
maintenant contre le conducteur complice que se tournent les gangsters,
cherchant par tous moyens à le mettre hors d’état de nuire…
Il
pensait être hors d’atteinte mais il n’en est rien !
La
traque débute avec au centre la survie de la fille et cet amour inavoué se
transformant inexorablement en sacrifice d’un homme qui n’a plus rien à
perdre !
Mon
avis :
« Drive »
représente en fait un segment du polar classique contemporain, renouvelant en
quasi permanence les conventions codifiées établies précédemment par ses
homologues, et ce, toutes nationalités confondues !
L’on
assiste à l’histoire d’un homme et d’une femme, perdus dans les méandres
sisyphiens de la violence, spirale infernale les menant inéluctablement soit
vers la mort soit vers la souffrance d’un amour déchu par avance et latent d’un
danger omniprésent…
Tragique
et sombre voire lugubre, « Drive » multiplie les séquences nocturnes
et les endroits sordides, où s’entremêlent les salauds de la pire espèce et les
passages violents font figure d’électrochoc dans le métrage, blindé d’une
noirceur digne des polars hollywoodiens des années 40 (comme ceux avec Humphrey
Bogart)…
D’une
sincérité qui fait plaisir à voir, Nicolas Winding Refn maitrise totalement et
de bout en bout son sujet et parvient via une limpidité scénaristique hors pair
à transcender une histoire, à priori sobre et commune, en un authentique film
d’auteur, merveille de cinéphilie et chef d’œuvre du genre…
Captant
les décors, les personnages, le réalisateur Nicolas Winding Refn réussit à
renvoyer les peurs et les interdits en audace et en dynamisme…
On
sait que l’issue du film sera noire, on s’y pressent…
Mais
la manière adoptée pour mettre cette crainte (justifiée) en images s’avère
presque onirique ou du moins magique…
Les
scènes de poursuites en voiture sont bien goupillées et quelques plans
« gore » assez foudroyants ponctuent un métrage qui se distingue
invariablement par sa singularité et son sens de la répartie…
La
musique (très années 80, surtout au générique de début ) peut rappeler certains
polars comme « Police fédérale Los Angeles » de Friedkin mais
« Drive » reste « Drive », Nicolas Winding Refn fait du
Nicolas Winding Refn, s’en sortant avec les honneurs pour un métrage sans
sorties de routes mais parfaitement pertinent car doté de tous les atouts pour
devenir un classique du genre…
Immanquable !
Note :
9.75/10
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