LA
CHAMBRE DU FILS
de
Nanni Moretti
Italie
2001
Palme
d'or à Cannes
Drame
psychologique
avec
Nanni Moretti, Laura Morante
96
minutes
Synopsis
:
Giovanni,
un psychanalyste de renom vit avec sa femme Paola et ses deux enfants dans une
contrée du nord de l'Italie, de nos jours.
Il
adore faire du sport et du jogging et élève ses enfants avec permissivité et de
la meilleure manière qui soit...
Son
couple est épanoui sexuellement et moralement, bref tout va pour le mieux...
Jusqu'au
jour où Andrea son fils, fait une embolie lors d'une expédition de plongée sous
marine qui tourne au drame !
Le
film met en lumière les tenants et les aboutissants vécus par la fratrie lors
de la perte d'un être cher, en l'occurrence, Andrea, fils aimé et voué à un
brillant avenir, foudroyé par la mort cruelle et injuste, alors qu'il avait
toute le vie devant lui !
Crises
de pleurs, malaises, doutes seront passés au crible de façon gracile et
linéaire sans jamais tourner et virer au voyeurisme...
Luttant
de toutes ses forces, Giovanni renoncera même à exercer sa profession de
manière temporaire et ne se remettra jamais de la mort de sa progéniture, qu'il
lui arrive même de revoir lors de saynètes où il le croit toujours en vie...
Mon
avis :
Filmé
de manière ultra réaliste, comme dans la VRAIE VIE, Moretti parvient à
exacerber la réalité de la mort, le chagrin, la perte indéfectible d'un être
cher, vécus de l'intérieur d'une famille qui vit au ralenti, abasourdi par la
terrible nouvelle ...
Extrêmement
poignant, son film va jusqu'au bout dans le quotidien de ces personnes qui
pourraient être n'importe qui, NOUS MEMES ou quelqu'un d'autre...
Grâce
à la sobriété de sa mise en scène, la simplicité de son scénario et la qualité
incroyable de l'interprétation, "la Chambre du Fils" tire
indiciblement des larmes, on en sort collapsés et bouleversés...
Quelques
flashbacks, en fait des rétroactions (et si j'avais fait autrement, celà ne
serait pas arrivé ?) ponctuent le métrage de façon glaciale, comme si
l'irréversible était légion et comme si l'horreur vécue était insurmontable
malgré la solidarité mutuelle et obligatoire dans ces moments là...
L'aspect
sportif a également un rôle vecteur dans le métrage puisqu'il est le point
dénominateur de nombreuses problématiques et joue un rôle primordial...
La
galerie de patients auxquels est confrontés Giovanni reste anecdotique mais a
pourtant une valeur dans l'évolution mentale et psychique de ce dernier,
pourtant arrivant à faire la part des choses grâce à son profession mais où ses
peurs indicibles referont surface après le décès d'Andrea, de surcroît il s'en
voudra toute sa vie d'être allé voir en urgence son patient aux prémices d'un
cancer au lieu d'être aller courir avec son fils...
Les
aléas de la vie en fait...
"qui
font que" ...
Une
tranche de vie, un mélodrame à la portée surpuissante, racontée avec une pudeur
gracile pour aboutir à un des plus grands films transalpins de tous les temps,
à la palme d'or cannoise amplement méritée
!
INOUBLIABLE,
ANCRé A JAMAIS !
Note
: 10/10
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