samedi 9 juin 2012

La nuit du chasseur de Charles Laughton, 1955


LA NUIT DU CHASSEUR

de Charles Laughton

Etats Unis

1955

Drame métaphysique

avec Robert Mitchum, Shelley Winters

96 minutes

Synopsis :

Harry Powell, un pasteur "auto-proclamé" est un dangereux contrevenant à la loi...

Alors qu'il est emprisonné avec comme compagnon de geôle un condamné à la peine capitale pour avoir dérobé 10 000 dollars, il l'entend dans ses rêves révéler l'endroit de son butin...

A partir de ce moment, Powell n'aura de cesse que de retrouver le magot et par tous les moyens qui lui seront jugés utiles !

Il va terroriser les deux enfants du père défunt, les harceler tel un prédicateur sournois, froid et implacable !

S'entichant de la mère veuve qu'il finira par épouser en un temps record, le voici à la poursuite des deux bambins, qui s'enfuient précipitamment en barque !

La nuit du chasseur va être longue, appliquée et irréversible !

Quelle en sera l'issue ?

Mon avis :

Ce qui frappe avant tout dans "la Nuit du Chasseur" c'est le charisme MONUMENTAL de Mitchum dans son rôle !

S'immisçant de façon hypnotique dans le paysage, dans l'environnement et même dans le subconscient de ceux et celles qu'il côtoie, il signe là son rôle le plus emblématique, loin des stéréotypes des acteurs américains des années 50, cantonnés soit dans des rôles de durs soit dans des rôles de justiciers  !

Non ici c'est AUTRE CHOSE...

C'est difficile à décrire en fait ce que l'on ressent, en fait je crois que ça se VIT...

Il faut le voir pour le comprendre, c'est très dur à faire discerner ou à raconter...

Métaphysique, métaphorique (la fuite la nuit sur la barque avec la toile de l'araignée, symbole du pasteur prédateur qui tisse son piège, les grenouilles, les lapins, le hibou, presqu'un métrage naturaliste, en tout cas hors normes avec le cinéma d'alors...) et surtout proche du fantastique, grâce à des cadrages élaborés rares pour l'époque ! (le reflet des personnages marchant le long de la rivière, la femme protectrice maternelle qui garde les orphelins et qui n'hésite pas à sortir son fusil de chasse et à en faire usage !)...

Le côté lancinant et charmeur à la limite de la dépravation de Mitchum dont même une adolescente à peine sortie de la puberté dit être amoureuse !

POLITICALLY INCORRECT !

Tous ces aspects pour le moins discutables contribuent sans nul doute à faire émerger une approche malsaine du personnage qui peut être identifié comme le "DIABLE", souillant et troublant la candeur des bambins innocents et aux visages terrorisés rien qu'à la vision de Powell, ogre des temps modernes, avide d'argent et étant prêt à tout pour obtenir le butin caché, quitte à occire ceux qui se trouveront sur son passage, y compris les mômes qu'il ne prendra aucune difficulté à supprimer dans l'alternative où son but est atteint !

Osé, novateur, sidérant et pathologique dans son style, "la Nuit du Chasseur" est un masterpiece qu'il faut impérativement avoir visionné si l'on se dit cinéphile...

Note : 10/10










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