mercredi 13 juin 2012

Les collines de la terreur de Michael Winner, 1972


LES COLLINES DE LA TERREUR

Aka Chato’s Land

De Michael Winner

1972

Etats Unis

Western

Avec Charles Bronson, Jack Palance

97’

Synopsis :

1873, une contrée de l’Ouest américain…

Dans un saloon, un paisible métis apache nommé Chato boit un whisky au comptoir lorsque le shérif du coin, aussi rustre que malpoli, le provoque et le menace de mort, uniquement eu égard à son faciès et son origine ethnique…

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le pugilat dégénère et se solde par la mort du shérif, abattu de sang froid par l’indien !

Ce dernier prend alors la fuite !

Une poignée de miliciens mercenaires se lance dès lors à sa poursuite avec comme unique but de venger la mort de leur compatriote et de faire payer à Chato son crime par la peine capitale et la pendaison…

Chato a une longueur d’avance sur les bougres car il connait les endroits et les collines comme sa poche, la géographie et le repère des montagnes n’ayant aucun secret pour lui !

Un par un les cow boys seront abattus, malgré une escapade dans la grotte de Chato où ils violeront même son épouse…

La vengeance de l’apache sera terrible et déchainée !

Quiconque osera le défier sera éliminé ! 

Mon avis :

Quelques années avant le démarrage de la saga cultissime et inégale des « Death Wish » (« Un justicier dans la ville » dans l’hexagone), Michael Winner offre un rôle en or à Charles Bronson avec ces « Collines de la terreur », cette fois ci dans la peau d’un solide Indien aux prises avec des miliciens prêts à tout pour en découdre et le tuer, histoire de vengeance donc, mais bien plus habile et travaillée qu’il n’y paraitrait !

Scénario simplifié (mais pas simpliste ), excellente utilisation des paysages et du cadre magique de l’Ouest Américain, violence incroyable pour l’époque et « gueules de l’emploi » parfaitement bien exploitées avec notamment pléthore de gros plans, afin d’amplifier les « trognes » de ces brutes, autant inconscientes que désespérées dans leur quête de revanche via une « chasse à l’homme » dépourvue d’issue, car jouée à armes inégales…

Mise en scène dynamisée par une violence réaliste et des dialogues savoureux (« Il y a autant d’eau ici que de pucelles dans un bordel ! ») contribuent à rendre le métrage attachant et digne du plus grand intérêt…

Cette obsession pour les corps d’animaux décharnés (et d’humains !) gisant en plein soleil et dévorés par des vautours peut se transposer comme parallèle sur la « folie meurtrière » de ces mercenaires avides de sang et de mort, servant ainsi de levier à une intrigue déjà bien pessimiste, voire presque nihiliste…

En même temps, pour le spectateur, on est un peu paumés au niveau des antagonismes et on a du mal à discerner les « bons » des « méchants », même si le manichéisme inhérent à Hollywood placerait plutôt les indiens comme des brutes et les cow boys comme des héros !

Mais ce qui est intrigant dans ce film, c’est qu’on a du mal à prendre parti pour l’un ou pour l’autre…

Bronson est en légitime défense et pourtant c’est lui le meurtrier !

Les miliciens représentent l’ordre et la « justice » et pourtant ils participent à un viol collectif sur une squaw !

Autant d’interrogations qui ravivent un film déjà ambigu mais néanmoins non exempt d’action et de fureur !  

Pour conclure, un très bon western, atypique de ses prédécesseurs et qui a le mérite de soulever moult questionnements, faisant divertir et réfléchir en même temps…

Note : 7.5/10




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