37,2 LE MATIN
aka Betty Blue
de Jean Jacques Beineix
France
1986
avec Béatrice Dalle, Jean Hugues Anglade,
Gérard Darmon, Consuelo de Haviland, Clémentine Célarié, Dominique Besnehard,
Vincent Lindon
121 minutes (version courte)
Drame passionnel
Synopsis :
Zorg et Betty se sont rencontrés il y a
quelques semaines, leur amour est passionnel et passionné, ils font l'amour
chaque soir intensément...
N'ayant plus nulle part où loger, Betty
décide d'emménager avec Zorg, elle débarque inopinément chez lui...
De fil en aiguille, elle incendie le bungalow
de Zorg...
Ils finissent par atterrir chez une amie,
dans la capitale...
A ses heures perdues, Zorg est écrivain...
Persuadée qu'il est un génie de la plume,
Betty retape à la machine tous ses textes et les poste aux éditeurs parisiens,
espérant qu'ils retiendront l'attention de ces derniers...
Embauchés à la pizzeria du petit ami de leur
copine, Zorg et Betty doivent faire face à une clientèle pas toujours facile,
Betty, dans un accès de démence, blesse avec une fourchette une habituée...
Partis en province suite à un décès familial,
le couple reprend le magasin de pianos de leur ami...
Un jour, Betty est persuadée qu'elle attend
un bébé, à cause d'une erreur de contraception avec son stérilet...
Zorg est heureux et jubile de devenir père !
Un courrier de l'hôpital, suite à des tests
sanguins, infirme la grossesse de Betty...
Tout bascule...
Mon avis :
En véritable prodige du cinéma populaire
hexagonal, Beineix a su capter tous les tenants et aboutissants d'une histoire
d'amour fou via des personnages très attachants, le tout renforcé par une
interprétation époustouflante, que ce soit les acteurs de premier ou de second
rang...
"37,2 le matin" regorge de
trouvailles scénaristiques et se suit avec la plus grande passion, reliant
l'émotivité, le dramaturgique et la folie passionnelle pour atteindre une
empathie régulée par une histoire contée avec habileté et brio, se démarquant
de tout ce qui a été vu jusqu'alors...
Pléthore de scènes de sexe et paradoxalement
une grande pudeur car nullement de voyeurisme, Beineix utilise le sexe comme
levier à son histoire d'amour afin d'amplifier l'aspect charnel d'un amour fou
qui se conjugue avec le drame et l'intensité de la personne de Betty, tour à
tour attachante et mélancolique, jusqu'à un dénouement très impressionnant et à
la limite du fantastique...
Anglade est sidérant de calme et de zénitude,
semblant être pour la "paix des ménages" alors qu'à contrario, Betty
est un tourbillon, une boule d'énergie, un vrai électron libre gravitant autour
de Zorg, à la fois démuni et envoûté, MAIS follement amoureux jusqu'au bout des
ongles, n'arrivant plus à contrôler un emballement amoureux qui poussera
jusqu'aux extrêmes, jusqu'à l'extrême, issue déchirante que seul lui aurait pu
présager...
La beauté du film est à la fois dans les
regards, dans les situations et le "ressenti", le spectateur VIT les
scènes avec les acteurs, et s'imprègne d'une narration exemplaire où Beineix ne
fait pas que survoler son postulat mais y intègre quelque chose de presque
MAGIQUE qui contient tous les éléments pour propulser son oeuvre vers le
génie...
Irradiant la pellicule par son charisme
foudroyant, Béatrice Dalle parvient avec une splendeur déconcertante à redonner
ses lettres de noblesse à la femme "écorchée vive", très peu
d'actrices sont arrivées à un tel niveau...
28 années plus tard, "37,2 le
matin" est désormais érigé au rang de classique absolu du cinéma français
et aura bouleversé toute une génération de cinéphiles, Beineix ayant tutoyé la
grâce comme peu de réalisateurs parviennent à le faire dans leur carrière...
Note : 10/10
dédié à Philippe Marsaudon
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