ICHI THE
KILLER
de Takashi
Miike
Japon
2001
avec Tadanobu Asano, Nao Omori, Shinya
Tsukamoto, Paulyn Sun
Adaptation de manga gore
129 minutes (sur la version uncut)
Synopsis :
Japon, années 2000...
Kakihara, le sbire d'un chef de gang doit par
tous les moyens retrouver son patron, un yakuza notoire qui a disparu...
Très vite, les conclusions de ses
investigations confirment la mort de ce dernier...
Il est secondé par une jeune et très belle
femme, Karen, habituée d'un lupanar local...
Bientôt et de fil en aiguille, Kakihara
comprend qu'un mystérieux tueur aux lourds antécédents, nommé Ichi, zigouille
tous les membres de la pègre !
Il a une arme redoutable, une lame cachée
dans le talon de sa chaussure et commet carnages sur carnages...
Kakihara doit le stopper par tous les
moyens...
La lutte va s'avérer coriace et
sanguinolente, jonchée de cadavres et faisant preuve d'une brutalité hors
normes !
Mais que cache le passé d'Ichi ?
Mon avis :
"Ichi the killer" est un film très
brutal (trop brutal ?) mais cette violence prend le contre-pied de ses limites
par une mise en scène très esthétique où Takashi Miike s'est doté de moyens
conséquents multipliant les effets graphiques et les trucages paraboliques (ce
n'est pas pour rien que le film est adapté -fidèlement- d'un manga très connu
au Japon)...
Certes, il n'y a aucune demi mesure, Miike
s'est totalement lâché et les séquences gore sont légion et à flots, ne
ménageant ni femmes ni enfant (avec des plans de viols et de tabassages
extrêmement difficiles et jusqu'au-boutistes !)...
Vous l'aurez compris, "Ichi the
killer" est donc destiné à des spectateurs aux nerfs solides et, si l'on
passe outre et que l'on accepte cette condition sinéquanone, le film se suit
bien via un scénario fluide ponctué d'une dynamique intéressante et de combats
toniques...
La musique récurrente avec cette batterie
vrombissante amplifie la rapidité d'un métrage très fouillé et qui suggère de
le revisionner pour bien capter toutes ses facettes, à l'instar des films
extrêmes de sa catégorie...
Le personnage d'Ichi, véritable anti héros,
avec un trauma dans son passé, le place à la fois comme martyr et tortionnaire
et Kakihara semble être son alter ego, à la fois sadique et masochiste, comme
prenant un plaisir à recevoir des coups aussi bien qu'à en donner (Miike a su
exploiter parfaitement ce postulat pour canaliser la pathologie de ces deux
personnages)...
La souffrance semble bel et bien être le
point d'orgue et la clef de voûte d'"Ichi the killer" et son
dénouement surprenant renvoie les protagonistes à leurs difficultés antérieures
et se clôture funestement et habilement par un combat multiple ponctué de
flashs (comme on en trouve souvent, disséminés le long du film)...
Intelligemment conçu et regorgeant de
trouvailles, "Ichi the killer" préfigure un certain cinéma extrême
japonais et se hisse aisément au dessus de la mêlée, Takashi Miike prouvant une
énième fois la qualité de son sens de la réalisation, appuyée par un rythme
sans failles et une direction d'acteurs ciselée et en accord avec le côté
extrême qui transpire tout le long de l'oeuvre...
Dans le genre, "Ichi the killer"
est sans nul doute une référence !
Note : 9/10
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